Habbat Alep de Gustave Akakpo, mise en scène de Balazs Gera

habbataleptheatrefichespectacleune.jpg Ce jeune écrivain togolais a déjà plusieurs pièces derrière lui comme Catharsis, Tactic à la rue des pingouins, La mère trop tôt. Habbat Alep raconte les tribulations d’un jeune métisse qui revient dans le pays de son père, originaire du Proche-Orient. Mais il est accueilli par sa cousine qui est enceinte et que son père lui destine pour sauver son honneur et celui de sa famille.
Le jeune homme, écrivain et non journaliste comme il le répète aux contrôles de douane, fait des recherches sur une langue menacée: le mina, langue orale parlée dans la région de Lomé. C’est en fait une sorte de récit de voyage dialogué où le jeune écrivain rencontre beaucoup de gens dans le quotidien d’un  pays pauvre.
La pièce est écrite dans une langue souvent magnifique, à la limite de la virtuosité et Gustave Akakpo reconnait avoir été influencé par Sony Labou Tansi; cela se sent, surtout dans l’approche particulière qu’il a de la langue française, à la fois disons réaliste et profondément poétique, à la façon d’un conteur.

Mais la mise en scène de cette pièce intéressante n’est pas tout à fait au diapason, en grande partie sans doute à une scénographie encombrante (de grands châssis noirs que l’on déplace sans cesse) et à une direction d’acteurs assez hésitante qui ne semble pourtant pas due au fait que ce soit des acteurs français jouant des personnages africains  On vous rendra compte d’A petites pierres, l’autre pièce de Gustave Akakpo qui se joue aussi au Tarmac.

Philippe Du Vignal

Le Tarmac de la Villette, Paris XIX ème jusqu’au 1 er novembre.

 

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