Nadia Xerri-L (texte et mise en scène) – Couteau de nuit par Christine Friedel

Trois minutes avant l’ouverture du procès. Une affaire de coup de couteau entre bande de jeunes après une soirée bien arrosée. Banal. Pas banal pour les protagonistes : il y a mort d’homme et procès d’Assises.
Nadia Xerri-L a choisi d’étirer le drame dans les trois minutes qui précèdent l’entrée de La Cour en donnant la parole à chacun des intéressés, le frère jumeau du mort, la famille de l’accusé, la visiteuse de prison amoureuse de l’accusé (la “narratrice“) et la petite amie de celui-ci. Alex, l’accusé, est celui qui parle le moins : « ce n’est pas mon histoire », répète-t-il, et le couteau n’a pas été retrouvé.
Ce dispositif d’écriture fonctionne bien : toutes ces vies brisées, le spectateur les reçoit en plein visage. Rien à dire de la scénographie, grise, efficace. Pas besoin de plus. Dommage que la metteuse en scène n’ait pas fait assez confiance à l’auteur : par crainte d’un jeu “psychologique“, elle laisse les jeunes comédiens saturer leur jeu d’une énergie qui s’épuise dans le “fortissimo“. Seul Jean-Jacques Simonian (le père) sert le texte et l’émotion du spectateur avec la précision et la maîtrise qu’ils méritent. Apparemment, un public très jeune n’est pas gêné par cet effet de saturation (la boîte de nuit ? ) : il applaudit très fort, et très brièvement.

 

C.F.

 

Théâtre de la Ville–les Abbesses, puis en tournée.

 

DAROU L ISLAM |
ENSEMBLE ET DROIT |
Faut-il considérer internet... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Le blogue a Voliere
| Cévennes : Chantiers 2013
| Centenaire de l'Ecole Privé...