Bobigny, faim d’une fin par Philippe du Vignal
On se souvient sans doute du feuilleton de l’automne où la Comédie- française ou plutôt son administratrice, Muriel Mayette et les services compétents du Ministère de la Culture avaient concocté une sorte d’ O.P.A. sur la Maison de la Culture de Bobigny; une réunion avait même été organisée au Ministère, mais sans que le principal intéressé- Patrick Sommier, le directeur- soit invité! La Maire de Bobigny se félicitait- un peu trop vite- lors d’une conférence de presse, de l’arrivée du Théâtre national. Mais pas de chance, une semaine après, les acteurs de la célèbre maison refusaient de collaborer à ce » beau projet ».
Depuis, M. Hirsch,le directeur des Spectacles au Ministère avait déclaré que le projet suivait son cours , jusqu’à une interview de la Ministre de la Culture mardi dernier sur France-Inter: madame Albanel, sans doute indiquait qu’il fallait marquer une pause, mais que c’était un « beau projet « et qu’elle avait l’intention de continuer à y travailler. » Je vais voir avec Muriel Mayette et les comédiens ce que l’on peut faire « . Le nom de Patrick Sommier n’était même pas cité dans l’interview diffusé… Elégant, non?
Tout se passe comme s’il était urgent d’attendre, voire de nommer une commission pour enterrer la question. On sait ce que veut dire en langage ministériel « marquer une pause »…. En attendant la suite du feuilleton dont nous vous tiendrons informés, les feuilles mortes se ramassent à la pelle, comme disait Prévert qui vouait une haine tenace à Paul Déroulède, le chantre académique et suffisant de la guerre de 14. Mais ceci est une autre histoire…
Tenez, encore une petite citation pour le voyage,qu’on avait oublié de vous envoyer à l’occasion du 11 novembre: » Les vivants ferment les yeux des morts et les morts ouvrent les yeux des vivants » in Platonov de Tchekov. Pas mal, non ?Philippe du Vignal