S’AGITE ET SE PAVANE

S’AGITE ET SE PAVANE Nouveau théâtre de Montreuil  par

 

D’Ingmar Bergman, mise en scène de Célie Pauthe

Carl, interné dans un hôpital psychiatrique est obsédé par Schubert, il s’y identifie, quand le médecin arrive , il lui fait part de cette obsession. Sa jeune fiancée, une pianiste talentueuse qu’il a tenté d’étrangler le soutient néanmoins, l’aide à quitter l’hôpital et à tourner un film financé par la femme de son voisin de chambre. Le film sera présenté par une froide nuit d’hiver, devant un maigre auditoire, suite à un incendie, c’est le théâtre qui prendra la place du film. Grâce à une belle distribution, étonnant Marc Berman avec ses sautes d’humeur, étrange Philippe Duclos, douze comédiens en scène, ça fait du bien, le spectacle m’a tout de même captivée malgré des obscurités. On retrouve des lointains souvenirs de Cris et chuchotements, des naïvetés d’enfance. Quoique à moitié vide, la salle de spectacles et plutôt réussie, mais le reste du bâtiment a tout d’un funerarium de pyramide égyptienne

Edith Rappoport


Archive pour 19 novembre, 2008

S’agite et se pavane d’Ingmar Bergman, mise en scène de Célie Pauthe

S’agite et se pavane  d’Ingmar Bergman, mise en scène de Célie Pauthe.

  Ingmar Bergman était né en 18 et est mort l’an dernier, le même jour qu’Antonioni…. Mais on oublie souvent que l’immense scénariste et réalisateur (Le septième Sceau, adapté d’une de ses pièces, Peinture sur bois, Cris et chuchotements, etc.) était aussi auteur dramatique. Il avait commencé par faire du théâtre et très jeune ,avait monté Shakespeare, Strindberg et plus tard, Ibsen, Lorca, Albee… Il avait aussi dirigé de grands théâtres comme ceux d’Helsinki, Malmö et le théâtre Royal de Stockholm.
  Le titre de la pièce est repris de la célèbre réplique de Macbeth: « La vie n’est qu’un ombre errante, une pauvre comédie qui s’agite et se pavane une heure sur scène et qu’ensuite, on n’entend plus, une histoire racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, qui ne signifie rien ». C’est ici l’histoire de l’ingénieur Karl Akerblom, l’oncle de Bergman; le personnage est mythomane ; atteint de délire, il  a dû être hospitalisé dans un établissement psychiatrique. Il va y rencontrer un médecin à bergman.jpgqui il raconte son obsession pour Schubert.
Sa fiancée arrivera à le faire sortir de l’hôpital et à tourner un film qui sera projeté dans la salle municipale de sa ville natale.Mais il y a une coupure de courant et c’est le théâtre qui succèdera au cinéma dans une sorte d’aller et retour ontologique. La pièce oscille sans cesse entre onirisme et réalité, entre  vie quotidienne et quête d’absolu . Comme dans ses films, il y a une présence permanente de la mort qui hantera toute sa vie Bergman.

  La  pièce est étrange et a un certaine difficulté à prendre son envol; malgré ses qualités de scénario, elle s’englue souvent dans le bavardage, et parait bien longue (deux heures). Nous ne connaissons pas le film de Bergman qu’il en avait tiré et qui est difficile à voir.
Roger Planchon, pourtant avec Jacky Berroyer dans le rôle de Karl, s’ était cassé les dents sur cette pièce, il y a quelques années.
Célie Pauthe, avec une mise en scène  et une direction d’acteurs très précises- qu’on avait déjà pu voir dans L’Ignorant et le Fou de Witkiewicz réusssit à créer un univers bergmanien. Comme ses comédiens ( en particulier Marc Berman, Serge Pauthe, Karen Rencurel , Philippe Duclos) sont tout à fait bien, on finit par entrer dans cet onirisme étrange, surtout vers la fin, bien que la salle du nouveau théâtre de Montreuil ait été plutôt vide de spectateurs, ce qui ne rend pas les choses faciles pour les comédiens.

  Quant au Nouveau Théâtre de Montreuil, c’est encore un travail d’architecte en manque d’inspiration qui a voulu innover- et c’est assez redoutable quant à la distribution des espaces, la couleur rouge foncé et les lumières parcimonieuses. Quelle prétention! En particulier, dans  la décoration  du bar,  ou dans celle des lavabos déjà usés après quelques mois de fonctionnement! Cela dépasse même ce que Stark avait réalisé pour l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs; on ne dira jamais assez cette espèce de folie qui s’empare des architectes contemporains, quand ils ont à construire un grand théâtre!
A visiter absolument, si on veut avoir une juste idée de la création de grands espaces…

Philippe du Vignal

Nouveau Théâtre de Montreuil, direction Gilberte Tsaï, jusqu’au 21 novembre et reprise du 11 au 20 décembre.

Le texte de la pièce est édité chez Gallimard.

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