Schitz guerre amour et saucisson
Schitz guerre amour et saucisson de Hanokh Levin, mise en scène de Cécile Backès par Philippe du Vignal
Hanockh Levin, auteur israélien, né en 43 et décédé en 99, est l’auteur d’une cinquantaine de pièces dont plusieurs ont été jouées en France; et ses premiers spectacles de cabaret politique ont fait scandale à Tel-Aviv, notamment Yaaacobi et Leidental; ses personnages sont le plus souvent des gens qui n’ont ni gros revenus ni grande culture et qui sont surtout incapables de prendre leur destin en main.
Shitz, on le comprend dès les premières répliques, se passe dans un milieu populaire d’Israël: un couple de jeunes gens : elle , boulimique et incapable de se trouver un amoureux,cherche à se caser; lui, petit entrepreneur sans beaucoup de scrupules, va tout faire pour s’enrichir aux dépens de ses parents à elle, des parents qui ne rêvent que d’être grand-parents…. et le futur gendre veut se trouver une position sociale après héritage, et cela le plus vite possible…
Bref, des soifs de monde meilleur absolument contradictoires. Cela se dit et se chante avec le plus souvent des mots féroces, voire tout à fait triviaux mais, histoire de montrer que, malgré tout, ces affreux- les jeunes surtout (mais les vieux ne valent guère mieux) ne sont pas aussi affreux, Levin ajoute une petite pincée de tendresse à l’énorme casserole de vulgarité qu’il a concoctée. » Il y a, chez lui, dit Cécile Backès, un curieux cocktail de comédie de moeurs et de théâtre politique, sauce music-hall. sans oublier l’empreinte du théâtre yiddish, éclat de culture populaire disparue ».
On veut bien mais quand même … les répliques volent aussi bas que dans le plus médiocre du boulevard. Echantillon: » à mon âge, dit la mère, il reste l’emballage ». Qu’est que tu attends pour te marier? Réplique de la fille: « Qu’est-ce que tu attends pour crever? « . Comme la mise en scène est très racoleuse et en rajoute encore une louche, cela devient rapidement pénible et ennuyeux, d’autant plus que la scénographie assez médiocre encombre toute la scène où les comédiens comme les deux musiciens ont du mal à trouver une place.
Il y a une question qui reste sans réponse: qu’ont été faire dans cette galère des comédiens aussi avertis, fins et intelligents comme Anne Benoit et Bernard Ballet? Quant à Cécile Backès, on a parfois l’impression qu’elle a répondu à une commande trop précise, et qu’elle n’a pas eu les mains tout à fait libres. Me trompé-je?
A voir? Sûrement pas, sauf si vous êtes maso, d’autant que les places ne sont pas données… (38 euros mais quand on aime, on ne compte pas).
Philippe du Vignal
La Pépinière théâtre, 7 rue Louis le Grand Paris 2 ème
Le texte de la pièce est édité aux éditions Théâtrales