Frédéric Sontag – Nous étions jeunes alors

Frédéric Sontag – Nous étions jeunes alors par Christine Friedel

Ils le sont. De leur incontestable jeunesse, ils ont l’énergie et le refus des illusions, la fascination lucide des villes détruites, brutales – cela, par un chaos ordonné d’images vidéo -, l’amour de la musique live. À part ça, Frédéric Sontag met en spectacle total, et modeste, le cauchemar contemporain d’une épidémie insidieuse qui mène une petite bande à se réfugier dans la maison d’enfance, eu cœur de soi, pour pouvoir, peut-être, ressortir, dehors. Repli adolescent nécessaire pour revenir au monde.Comment dire ? Un beau spectacle sensible, drôle parfois, tête haute, qui pourtant nous laisse un peu trop intacts.

 Christine Friedel

Théâtre Ouvert Jardin d’hiver, carte blanche à Frédéric Sontag jusqu’au 13/12


Archive pour 28 novembre, 2008

Coriolan

Shakespeare – Christian Schiaretti – Coriolan par Christine Friedel.image21.jpg

Dialectique impeccable : en trois heures et demie, et sans gras, Shakespeare pousse dans leurs retranchements toutes les contradictions de la République romaine et donc, puisqu’il est le génie irréductible du théâtre, de la question de la république et de l’État, non pas en général, mais en particulier pour chaque époque, dont la nôtre. Comme toujours, avec lui, c’est saisissant d’actualité, c’est  dire de vérité en actes.
On ne racontera pas l’histoire de ce général vainqueur trop raide pour briguer humblement les suffrages du peuple, banni pour cela par une imparable manœuvre des tribuns. Retournements, obstinations, re-retournements, plaidoyers et plaidoiries : on connaît la force et la virtuosité de notre grand Will en ces matières. Encore faut-il les mettre en scène. Christian Schiaretti le fait à la juste démesure d’un opéra, où le rythme serait la première musique. Jeu concentré sur l’essentiel, sur de grandes lignes ultra précises, avec par-ci par-là le détail qui tue et qui fait vivre l’humour shakespearien. Distribution parfaite, avec Roland Bertin en éternel conciliateur usé mais pas désabusé (Menenius Agrippa), Hélène Vincent en Volumnia, Mère majuscule, Romaine majuscule, qui préfère voir son fils mort que déshonoré, mais prête à toutes les combinaisons extrêmes de l’intelligence et des tripes pour le sauver, et sauver Rome. Wladimir Yordanoff  donne un Coriolan enragé d’orgueil et d’entêtement, enragé de sentiments contradictoires aussi, lui qui prétend ne rien accorder au sentiment, drôle, insultant pour le peuple, insupportable de mépris… Rien n’est simple, mais tout est direct.
À part ça, ils sont trente sur l’immense plateau, et c’est beau : « ça, c’est du Théâtre », dit un spectateur en sortant. Et même du National (on en a bien besoin p
ar ces temps de politique plus que confuse) et du Populaire (et on en a tout autant besoin).
Christine Friedel.

Nanterre, Théâtre des Amandiers, jusqu’au 19/12. Production TNP

Arnaud Meunier – En quête de bonheur

 

En quête de bonheur d’Arnaud Meunier, oratorio poétique et philosophique

 Le bonheur: pas en chansons, ce serait  trop facile. En dictionnaire philosophique, en statistiques, en poésie… Ici, Charles Baudelaire côtoie Voltaire, Lydie Salvayre et une dizaine d’écrivains qui dialoguent courtoisement. Humour, «  gai savoir « , plaisir des mots: on est peu à peu séduit. Régis Huby, avec son violon électrique et un synthétiseur, enveloppe d’envoûtantes nappes de son le montage d’Arnaud Meunier. Trop, parfois : c’est très beau, mais on aimerait un peu plus de silence. Enfin, on ne va pas bouder son bonheur…

Christine Friedel


Maison de la Poésie, Paris IIIèmejusqu’au 14 décembre.

Gombrowiczshow

Sophie Pérez et Xavier Boussiron – Gombrowickzshow par christine friedel

 

Pas de doute, au fil du temps, ils cherchent et inventent, radicalement. Ils sautent sur un texte tremplin, avec énergie, avec obstination. Ils attrapent eu vol tout ce qui surgit de ces élans répétés – images, matières, musique-. Quelquefois cela ne donne rien, ou presque (Laisse les gondoles à Venise : Musset ne les a pas menés bien loin…). Gombrowicz leur réussit mieux : onirique, ironique, désabusé, avec lui, ils peuvent en faire des montagnes (il y en a une sur le plateau), entrer dans le vif et dans le lourd d’un conte sans cesse interrompu, dérangé par autre chose, chose elle-même dérangée. Ils prouvent en dansant, chantant, chutant, que le mouvement se fait en marchant et le théâtre au présent sur la scène et basta. Dont acte. Et après ? Après, ça rappelle parfois le Grand Magic Circus, ça remue beaucoup de matières, ça fait rire, parfois on attend, la bulle éclate, et voilà.

C.F.
Théâtre National de Chaillot, jusqu’au 6/12

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