Une chambre à soi de Virgina Woolf, mise en scène d’Anne-Marie Lazarini.


  L’essai de la célèbre romancière anglaise, née à Londres en 82 et qui s’est suicidée à 58 ans , repris de deux conférences données en 28 à Cambridge  est considéré comme un pilier de la pensée féministe contemporaine. Virginia Woolf y revendique notamment l’indépendance financière comme celle des hommes et une chambre personnelle indispensable à la réflexion et à l’écriture ; elle pose aussi un certain nombre de questions dérangeantes du genre: Pourquoi les hommes boivent-ils du vin  et les femmes de l’eau ? (cela a quand même changé depuis 80 ans, encore que, dirait Anne-Marie Lazarini). Pourquoi un sexe est-il si prospère et l’autre si pauvre?,  etc.  Mais – that is the big question of this performance -une conférence retranscrite en livre et portée à la scène ne fournit pas forcément un bon argument théâtral!
.En effet, tout se passe comme si Anne-Marie Lazarini ne savait pas trop comment nous emmener dans un texte quand même un peu mince- ce n’est ni Orlando ni Mrs Dalloway  ni La promenade au phare, dont on connaît toute l’influence sur le roman du 20 ème siècle. Même s’il comporte quelques belles phrases caustiques à souhait  où Virgina Woolf règle ses comptes avec la société en général et avec les hommes en particulier.Il y  a, comme une sorte de ponctuation, la voix de Virgina Woolf, ce qui parait un peu redondant, et un beau décor de bibliothèque de François Cabanat, trop beau peut-être, mais où l’on ne se lasse pas de promener son regard, faute d’être vraiment accroché au texte.  Une petite forme, toute simple, où une comédienne nous lirait des extraits de l’oeuvre de Woolf paraîtrait plus adaptée…
  Tout se passe en effet comme si Edith Scob- au demeurant , excellente comédienne- avait voulu se diriger elle-même, au lieu de faire confiance à Anne-Marie Lazarini et essayait , dès le début, de nous convaincre de la valeur de ce qu’elle nous dit, en tapant sur la fin des mots avec  précision et  énergie… comme aucune apprentie comédienne n’oserait le faire, à tel point que cela devient vite insupportable à entendre, surtout, pendant plus d’une heure. Mais autant dire les choses : il ne semble pas y avoir beaucoup d’unité entre la metteuse en scène et sa comédienne, me trompe-je ?
  Alors à voir? Non, très franchement, sans doute pas….


Philippe du Vignal

Théâtre Artistic Athévains, jusqu’au 16 novembre.


Archive pour novembre, 2008

Couteau de nuit écrit et mis en scène par Nadia Xerri-L par Irène Sadowska Guillon

L’histoire est tirée d’un fait divers. Tout est résumé dans un prologue dit à l’avant-scène avant que la pièce ne commence et elle pourrait presque s’arrêter là
Il y a eu meurtre. Des fêtards de fin de semaine, l’alcool, les ressentiments qui surgissent au sortir d’un bar, la bagarre. Un jeune homme, Alex, en tue un autre avec un couteau qui mystérieusement disparaît. Comment en est-il arrivé là ? Qui en porte la responsabilité ? La famille, l’entourage du jeune homme, la société tout entière ?
La pièce se déroule trois minutes (qui durent presque deux heures) avant l’ouverture de l’audience. En scène ses protagonistes : Alex, le meurtrier qui, enfermé dans son mutisme, répétera seulement «ce n’est pas mon histoire», et les autres : son jeune frère, sa mère, son père, sa petite amie, Germain, frère de la victime et la narratrice. Ils ressassent les souvenirs, les questions sans réponse, essayent de comprendre. On évoque l’enfance et l’adolescence d’Alex, une vie de famille normale, banale, il n’a manqué de rien. Alors pourquoi ? Est-il vraiment meurtrier ?
Coup de théâtre quand sa petite amie avoue avoir trouvé et caché le couteau ensanglanté d’Alex après le meurtre. Tout cela est très statique, seule circule la parole délivrée sur un ton monocorde, pressé.
Le sujet est intéressant mais la pièce pâtit de son traitement scénique rigide, désincarné.

 

Irène Sadowska Guillon

Couteau de nuit écrit et mis en scène par Nadia Xerri-L du 5 au 22 novembre 2008 au Théâtre de la Ville – Théâtre des Abbesses.

Couteau de nuit, texte et mise en scène de Nadia Xerri-L.

couteaudenuit162.jpg  Il sont sept devant nous : le jeune Alex, (26 ans), présumé coupable comme on dit,d’avoir donné un coup de couteau ayant entraîné la mort d’un autre jeune un soir de beuverie. Jean -Pierre et Patricia, ses père et mère, Frédéric son jeune frère, Cécile, sa petite amie, Germain,  le frère jumeau de Rémi qui a été tué baignant dans son sang sur un trottoir, et Hélène la narratrice, quelques  minutes avant l’ouverture du procès en assises.
En bref, des familles, fascinées par l’irréversible et l’irréparable, marquées au fer rouge par un acte criminel commis par l’un d’entre eux , qu’ils doivent malgré tout assumer devant la société et qui les poursuivra jusqu’à la fin de leur vie. Avec leurs doutes, leur orgueil,  surtout celui des parents du jeune Alex, leurs espoirs aussi que la vérité, leur vérité( Alex n’aurait jamais pu faire cela) sorte enfin au fil des audiences qui vont se dérouler. Il y a aussi  la prise de conscience que la violence  que le père a utilisée dans  l’éducation de leur enfant, a fini par se transmettre. Ce que veut aussi dire Nadia Xerri-L., c’est une morceau de la vie de gens  sans histoires qui a soudainement basculé,  face à une douleur trop grande pour eux; du tragique, le plus souvent sordide, celui des faits divers de la France d’aujourd’hui comme on en connaît  un exemple à quelques kilomètres de chez  soi, voire dans le voisinage immédiat. Lors d’un soir de fête, la frontière du fameux « Tu ne tueras pas » des dix commandements a vite été franchie, avec, au compteur annuel français, deux cent meurtres jamais vraiment élucidés… L’horreur vécue au quotidien par des gens appartenant souvent à des » milieux modestes, » comme on dit à France-Inter.

Nadia Xerri-L.  a pris comme point de départ un article de Ouest-France relatant le procès d’un jeune homme accusé de meurtre qui répète en boucle- ce qui a dû exaspérer le jury d’assises-:  » ce n’est pas mon histoire » et dont l’arme du crime, un couteau n’a  jamais été retrouvé. Cela pourrait être effectivement l’amorce de ce que Peter Weiss a appelé le théâtre-documentaire, comme on avait pu le voir dans le spectacle Rwanda 94, où l’on tente d’élucider des faits, de parvenir à une vérité. ce peut être aussi une sorte de révélation, comme le firent les journaux vivants en Angleterre pendant la seconde guerre mondiale.
Le Théâtre de l’Unité a très bien réussi ce pari avec ses fameux kapouchniks ( en russe: soupe)  à Audincourt qui théâtralisent l’actualité de la semaine, mais Jacques Livchine et Hervée de Lafond  ne changent pas  d’un mot les extraits d’articles qu’ils ont été cherchés au fil de la presse hebdomadaire. Oui, mais………….. cette transposition scénique est fondée sur une véritable dramaturgie… Ce qui n’est  pas le cas avec  ce texte qui, à quelques exceptions près,  ne possède pas de dialogues suffisamment solides pour éviter le bavardage. Que nous dit cette pièce que l’ on ne sache déjà?  Rien, c’est un fait, et les faits sont têtus.
Et la mise  scène n’arrive pas non plus à compenser le déficit textuel;  comme c’est tragique, Nadia Xerri-L. pense que la scène doit être noire, vraiment noire,  avec une lumière rouge ( pourquoi rouge? Cherchez bien, vous allez trouver);  les comédiens , simple coïncidence sans aucun doute, ont aussi des costumes noirs!  Ils sont placés face public la plupart du temps, et, pas vraiment dirigés, ils font ce qu’ils peuvent, mais  la pièce distille un ennui qui s’installe assez vite. A voir?  Allez plutôt voir le dernier film de Depardon; il sait faire, côté document, et rapport qualité /prix, vous ne serez pas déçu, à moins que le sort des  derniers paysans du Sud de la France ne vous laisse indifférent. Sinon, grimpez jusqu’au Théâtre des Abbesses.

 

 

Philippe du Vignal

Théâtre des Abbesses, (métro Pigalle) jusqu’au 22 novembre  à 20 h 30,dimanche à 15 h.( vous avez le temps de réfléchir; au moins, on vous aura prévenu)

Nadia Xerri-L (texte et mise en scène) – Couteau de nuit par Christine Friedel

Trois minutes avant l’ouverture du procès. Une affaire de coup de couteau entre bande de jeunes après une soirée bien arrosée. Banal. Pas banal pour les protagonistes : il y a mort d’homme et procès d’Assises.
Nadia Xerri-L a choisi d’étirer le drame dans les trois minutes qui précèdent l’entrée de La Cour en donnant la parole à chacun des intéressés, le frère jumeau du mort, la famille de l’accusé, la visiteuse de prison amoureuse de l’accusé (la “narratrice“) et la petite amie de celui-ci. Alex, l’accusé, est celui qui parle le moins : « ce n’est pas mon histoire », répète-t-il, et le couteau n’a pas été retrouvé.
Ce dispositif d’écriture fonctionne bien : toutes ces vies brisées, le spectateur les reçoit en plein visage. Rien à dire de la scénographie, grise, efficace. Pas besoin de plus. Dommage que la metteuse en scène n’ait pas fait assez confiance à l’auteur : par crainte d’un jeu “psychologique“, elle laisse les jeunes comédiens saturer leur jeu d’une énergie qui s’épuise dans le “fortissimo“. Seul Jean-Jacques Simonian (le père) sert le texte et l’émotion du spectateur avec la précision et la maîtrise qu’ils méritent. Apparemment, un public très jeune n’est pas gêné par cet effet de saturation (la boîte de nuit ? ) : il applaudit très fort, et très brièvement.

 

C.F.

 

Théâtre de la Ville–les Abbesses, puis en tournée.

Le Retour au désert / O Retorno ao deserto de Bernard-marie Koltès, mise en scène de Catherine Marnas

 en portugais et français

 

 

 Mathilde rentre d’Algérie avec ses enfants pour aller dans une ville  de l’Est de la France retrouver la maison famimage2.jpgiliale, qu’elle a quittée il y a quinze ans. La maison où vit très- trop? – paisiblement  son frère Adrien, sa femme et son fils. Il pense que Mathilde vient lui rendre visite, mais ,pas du tout, terrible malentendu, puisque Mathilde met très vite les choses au point: elle revendique le droit de s’y installer….Mais Adrien  n’apprécie pas beaucoup cette brutale intrusion dans son univers douillet et en vient même à accuser sans ménagements sa chère sœur de vouloir fuir la guerre d’indépendance.. Cela flirte, au second degré bien sûr,  avec le théâtre de boulevard. La pièce écrite par Koltès  un an avant sa disparition- c’était en 88- et montée la même année par Patrice Chéreau avec finesse et intelligence , réunissait une distribution de premier ordre: Jacqueline Maillan ,  Michel Piccoli, Monique Chaumette, Pascal Bongard, Isaac de Bankolé… Elle avait été remontée- avec moins de succès- par Nichet et enfin, l’an passé,  par Muriel Mayette à la Comédie-Française. Le texte est souvent brillant et incisif, parle à la fois de la famille bien sûr, de la bourgeoisie provinciale- que Koltès connaissait bien- et des rapports toujours ambigus entre frère et soeur sur fond de règlement de compte, comme dans tout bon héritage qui se respecte.  » La mémoire de notre père, lance Mathilde en guise d’introduction, je l’ai mise aux ordures,  il y a bien longtemps ».  » Ne la salis pas, »  réplique Adrien; ce à quoi, Mathilde répond « Cela est déjà sale tout seul ». Tout est  clair dès les premières scènes… 

La pièce est à la  fois violente et, par moments pleine d’humour grinçant,  et est écrite dans une langue savoureuse. Catherine Marnas a choisi, elle, d’en faire une lecture bilingue franco-brésilienne, où les comédiens se partagent la plupart des personnages, dans une sorte de dédoublement, avec un surtitrage qui envahit aussi les beaux murs  courbes de Carlos Calvo que les acteurs déplacent selon le besoin des scènes. C’est réalisé avec une bonne direction d’acteurs,  une maîtrise de l’espace et une beauté plastique indéniables. Reste que cette mise en scène ressemble furieusement à une sorte d’exercice de style imposé; pour faire bref:  ce qui serait intéressant vingt minutes,  ne l’est pas avec aussi d’évidence puisque ce bilinguisme ralentit le rythme ( 2 heures dix sans entracte!). Comme le plateau est presque  plongé dans la pénombre et la distribution, disons, inégale,  sauf Franck Manzoni, dont le jeu est tout à fait remarquable, l’ennui est souvent au rendez-vous. A voir, si vous êtes un fervent Koltésien et si vous aimez les accent magnifiques du portuguais brésilien, si vous n’êtes pas allergique au surtitrage et si …vous en avez le temps ( il vous reste quelques jours!).

 

Philippe du Vignal

 

Théâtre de la Ville, jusqu’au dimanche 9 novembre.

Un Jeu d’enfants de Martin Walser, mise en scène de Julie Timmerman.

Un Jeu d’enfants de Martin Walser, mise en scène de Julie Timmerman

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La pièce de cet écrivain allemand*, 85 ans au printemps prochain, longtemps proche du Parti communiste, est connu depuis les années cinquante, pour ses nombreux romans et nouvelles mais a été très critiqué récemment pour avoir, disent ses adversaires, donner du crédit aux thèses négationnistes, parce qu’il avait déclaré nécessaire de tourner la page des crimes nazis. Walser a écrit aussi quelques  pièces dont entre autres, Le Cygne noir, Chêne et lapins angora une pièce que monta autrefois Georges Wilson (le papa de Lambert) avec le grand Jacques Dufilho,  quand il était directeur du T.N.P., et  Un Jeu d’enfants.

 

Cela se passe dans une maison de campagne où se sont donnés rendez-vous Asti, sa sœur Billie, et leur père, Gérald,  accompagné de sa nouvelle épouse. La première partie de la pièce est une sorte de  duel amoureux entre frère et sœur qui jouent aussi à être un papa et une maman, et qui font le procès de leur père. Lui manie un revolver avec la ferme intention de s’en servir assez vite, et entraîne sa sœur dans son délire  et ils  le condamnent à mort.           

Justement,  cela tombe bien, le père arrive flanqué d’Irène. Asti- on le comprend assez vite est un jeune homme déterminé, rusé, qui parle beaucoup et a visiblement des comptes à régler avec son père (la mère serait morte si l’on en croit l’article de journal qu’il montre à Billie), mais aussi avec lui-même et la société bourgeoise. Bref, la vengeance est au rendez-vous… Gérald, lui, joue les pères calmes et sûrs d’eux qui essaient de maîtriser les choses dans l’intérêt de tous, en négociant avec son fils dont la révolte faiblira assez vite. Le coup de feu partira quand même mais sans tuer ni blesser personne. Et les choses rentreront finalement dans l’ordre. 

La mise en scène de Julie Timmerman est intelligente et rigoureuse et l’on voit vite qu’elle sait diriger ses comédiens: Aurélie Babled (la fille) comme  Guillaume Marquet (le fils) sont tout à fait crédibles et ont une belle gestuelle. Pascal Martin-Granet et Olivia Dalric qui arrivent dans la seconde partie de la pièce ont plus de mal à s’imposer. Julie Timmerman a cru bon de mettre sur scène  trois musiciens rock  (une basse, une guitare et une batterie) et de faire danser de temps à autre les personnages… Sans doute pas la meilleure idée du siècle: cela casse le rythme de la pièce qui pèse déjà son poids…

Il y a du 1968 dans l’air: la pièce date de 69 avec tous les thèmes à la mode de l’époque (révolte des jeunes, contre l’ordre établi, valeur du symbole, passage à l’acte, etc..) qui ont été à la base de nombreux spectacles . Avec une vague teinture de théâtre dans le théâtre, mais Walser ne fait pas trop dans la légèreté! Quant à Julie Timmerman, on ne saurait trop lui conseiller de mieux choisir ses textes- cela s’apprend et elle a le temps- mais elle possède déjà un incontestable métier.

Philippe du Vignal.

Dans le cadre du Festival Un Automne à tisser en coréalisation avec le Théâtre de l’Epée de Bois jusqu’au 2 novembre; le spectacle sera repris au Théâtre Confluences en janvier.

* Note à benêts: ne pas confondre avec Robert Walser, cet excellent écrivain suisse qui écrivit notamment ce beau roman Les Enfants Tanner et que Robert Musil admirait beaucoup. Né en 1878, il est mort dans la neige le jour de Noël 56 après avoir fugué d’un hôpital psychiatrique

 

Electronic City, de Falk Richter, mise en scène de Cyril Teste

ecitypjadjedj01.gif Electronic City de Falk Richter, mise en scène de Cyril Teste

  Cela se passe entièrement dans des lieux anonymes, sans véritable identité, qu’ils se situent à Tokyo, New York, Rome ou  Amsterdam: halls d’aéroport, chambres d’hôtels internationaux de la chaîne Welcome home, où se croisent, sans vraiment se rencontrer, des hommes d’affaires, un cinéaste , de jeunes femmes intérimaires dans des boutiques.
Comme les lieux, banals aussi sont ces jeunes  hommes e
t femmes qui, le plus souvent, monologuent, jouent constamment avec leur identité et commentent leurs moindres faits et gestes  qui sont relayés par de très belles images vidéos en gros plan, voire de détail, uniques ou multipliées par trois, accompagnées d’une musique de Nihil Bordures qui réussit à  créer un univers générateur d’angoisse et de stress.
Une fois n’est pas coutume, la vidéo, grâce à la mise en scène au scalpel de Cyril Teste, donne au monologue (traduit de l’allemand) d’un des personnages  une dimension conceptuelle très forte, comme au corps vivant des personnages une incarnation esthétique et plastique très forte, obscène au sens étymologique du terme. Ce qui fascine avec juste raison le public, d’autant plus que les comédiens sont tous remarquables, en particulier,  Pascal Réneric et Servane
Ducorps.
Falk Richter réussit à dire tout leur mal-être de gens qui ne savent plus trop où ils en sont de leur esprit comme de leur corps, ballottés au gré des vols internationaux , rivés à leur portable, perturbés par les incidences que pourrait avoir le  moindre retard. Mais dans cet univers aseptisé où les sentiments semblent avoir presque disparu, il y a parfois un petit miracle, nous dit Richter à la fin de sa pièce: Tom et Joy , d’abord murés dans leur solitude,finiront par  être attirés l’un vers l’autre et vivre une histoire d’amour.
Ce que dit Richter n’est pas bien neuf  (JacquesTati dans un autre style, Jean-Luc Godard, etc..) et ses dialogues sont souvent bien minces. Il devient vite évident que cette révélation réaliste du vivant le plus banal ne pourrait pas fonctionner scéniquement sans ces images , et il faut rendre hommage à la scénographe Elisa Bories, au créateur des lumières( ah! les jeux de toute beauté sur le noir et le blanc! ), à Julien Boisard le scénographe,  comme au chef opérateur Michel Lorenzi  qui a mis en place  un réseau de caméras qui donnent au spectacle toute sa dimension.
Cet Electronic City participe finalement autant des arts plastiques, par le champ visuel  et temporel (75 minutes) que Cyril Teste  réussit à imposer, que du théâtre traditionnel.Le travail de ce jeune metteur en scène qui n’en est pas à son coup d’essai, frappe par son unité, et est  aussi beau et intelligent que  celui des meilleurs spectacles de Bob Wilson, quand il ne s’était pas encore auto-académisé. Christophe Rauck , le nouveau directeur de Saint-Denis a bien eu raison de l’inviter.

Philippe du Vignal
Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis jusqu’au 2 novembre.

 

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