Grisélidis Réal
La Catin révolutionnaire, d’après les lettres de Grisélidis Réal, mise en scène de Régine Achille-Fould.
En général, on annonce un spectacle avec les noms de l’auteur et du metteur en scène. Ici, les deux piliers en sont l’auteur et l’actrice, soutenue par le piano de Manuel Anoyvega ou de Gabriel Levasseur. Il y a ici un remarquable équilibre des forces entre deux femmes égales en dignité, la prostituée et l’actrice. Actrice, parce qu’elle ne joue pas la comédie : elle porte, un personnage de femme hors du commun, tout ce qu’elle cette porte elle-même de la condition féminine, et, au-delà des laissés pour compte, réprouvés et parias de notre société. Cela, sans un gamme de pathos, sans morale sucrée, sans slogans, sans indulgence, sans attendrissement, sans embarras : les faits, rien que les faits, la dignité, le courage qui ne demande rien, et un humour altier.
Dans les années quatre-vingt, Grisélidis Réal, prostituée -“péripatéticienne écrivain“, selon elle – a échangé une longue correspondance avec Jean-Luc Hennig, alors journaliste à Libé. L’écriture se fait radeau de survie, mais aussi expérience philosophique de la liberté, de l’armature qui fait qu’on reste une personne.
Total respect,comme disent les gamins. Et plaisir d’admirer une admirable – allons, dédramatisons – comédienne.
Christine Friedel.
Théâtre du Marais jusqu’au 12 décembre.
un grand merci pour cet article!
si vous pouvez changer la date de fin des représentation : le 12 décembre, nouveau merci
et le téléphone de réservation, le théâtre n’en ayant pas : 01 45 41 06 74, cela en fera un troisième, mais c’est peut-être abuser…
l’équipe de Grisélidis