Du Vent


Du Vent, théâtre d’objets, texte et mise en scène de Bernard Sultan par Philippe du Vignal
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Sur une petite scène quadri-frontale, quatre personnages, deux hommes et deux femmes sont en proie au vent; cela commence plutôt bien: on voit une petite plume qui se ballade en l’air, ballotée par le vent, juste éclairée par le pinceau lumineux d’une lampe torche;  ensuite, ces personnages qui sont joués , non par des comédiens mais plutôt par des artistes plasticiens et musiciens, essayent de nous faire croire qu’ils sont entraînés par des bourrasques de vent, eux comme les objets qu’ils manipulent comme ces rubans de papier, des sacs en plastique répandus sur scène ou ces feuilles de papier journal qui s’envolent grâce à des ventilateurs apportés  sur scène…De temps à autre, ils courent sur le plateau en faisant beaucoup de bruit… » Les spectacles de Bernard Sultan, prévient aimablement le petit texte de présentation, sont toujours des merveilles de simplicité et d’inventivité qui vont chercher dans notre quotidien le plus proche, les trésors poétiques et ludiques qui s’y trouvent. Une démarche jubilatoire qui célèbre l’économie de moyens, l’amusement de l’esprit et du corps » (sic). On veut bien mais, à cela près que la petite folie douce que Sultan voudrait voir régner sur scène ne fonctionne pas du tout; la faute à quoi ? Sans doute et d’abord à un scénario et à un texte plus que légers, à une gestuelle vraiment trop insuffisante, à des costumes et objets scéniques d’une remarquable laideur,  qu’un élève de première année de Beaux-Arts n’oserait jamais  présenter. Le second degré dans les costumes n’est pas si facile à attraper et tout le monde n’est pas Macha Makeïeff , l’excellente créatrice des costumes des spectacles de Jérôme Deschamps…Ce qui est le plus gênant, c’est sans doute le manque de métaphore dans le spectacle constitué de petits morceaux  mis bout à bout , comme s’il s’agissait de boucler une heure sans trop se soucier d’ un minimum d’unité scénique.Il y a, c’est vrai,  quelques belles images comme ces feuilles de papier de soie blanc que l’on pose sur le corps allongé d’une jeune fille, ou le souffle de ce petit accordéon dont on joue pas tout de suite ,comme pour mieux laisser percevoir toute l’importance de l’air qui l’anime.  Mais le compte n’y est pas,  surtout quand il s’agit d’un spectacle pour enfants à qui on devrait offrir le meilleur. La phrase à retenir de cette après-midi foutue: celle d’un petit garçon de quatre ans qui a dit quinze minutes avant la fin: « Et après? « . Tout était dit en deux mots.

A voir, sûrement pas, que vous soyez adultes ou enfants., que vous habitiez Choisy-le-Roi, Nogent-sur-Marne, Pantin Chevilly-Larue, Elancourt,  Pantin ou à Lorient.

Philippe du Vignal

 


Un commentaire

  1. patbio94 dit :

    Je vous trouve bien cruel…Je viens de voir le spectacle avec ma fille de 4 ans hier soir à la scène Watteau de Nogent-sur-Marne. On a vraiment beaucoup apprécié. C’est vrai que ça fait collage sans vraiment d’unité mais cela fourmille de bonnes idées, de moments de grâce alternant avec des moments drôles. Un spectacle léger…comme le vent, et les enfants ont adoré. Par ailleurs, on peut trouver une certaine beauté jusque dans les objets les plus laids et les plus usuels. Le moment où un sac plastique danse dans l’air m’a d’ailleurs fortement rappelé une scène d’un très superbe film (« American beauty » : http://www.youtube.com/watch?v=UDXjnW3nIWg ).

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