LETTRES D’ANTONIN ARTAUD À ANNIE B

LETTRES D’ANTONIN ARTAUD À ANNIE B. Colombier de Bagnolet

Lecture spectacle des lettres d’Antonin Artaud à Anie Besnard, avec Laetitia Angot et Pénélope Michel au violoncelle, photos de Philippe Bertin, mise en espace Anne Monfort.
Sur ce grand plateau immaculé du Colombier, d’immenses photos de l’asile de Rodez, des images de Jeanne d’Arc de Dreyer, des troncs d’arbres noués. Laetitia Angot s’avance à côté de la violoncelliste. Elle lit des lettres enflammées envoyées par Artaud à une jeune fille en pleurs rencontrée en 1937 au Luxembourg. Cette quête d’amour déchirante et folle proférée pendant les années de guerre dans l’isolement psychiatrique et la faim a une simple force poétique

 

Edith Rappoport


Archive pour 14 janvier, 2009

UN PINOCCHIO DE MOINS

UN PINOCCHIO DE MOINS . Théâtre Romain Rolland de Villejuif

D’après Collodi, mise en scène Jérémie Le Louët, compagnie des Dramaticules
La compagnie des Dramaticules installée depuis 3 ans dans le Val de Bièvre réalise son troisième spectacle qui cette fois s’adresse aux enfants. Ce Pinocchio est interprété avec fermeté par une troupe solide, les acteurs jouent avec rigueur et humour cette fable dont l’adaptation laisse encore à désirer. En ce début d’exploitation, on peut encore espérer que le spectacle va se rôder.

Edith Rappoport

Un Pinocchio de moins !

Un Pinocchio de moins, d’après les aventures de Pinocchio de Carlo Collodo, adaptation et mise en scène de Jérémie Le Louët.

Ou plutôt un Pinocchio de plus dans la saison, après le médiocre spectacle de Séverine Anglade qui fit couler beaucoup d’encre acide sur ce même blog, et avant la très belle adaptation de Jöel Pommerat, dont nous vous rendrons compte dans la semaine. Ce chef d’oeuvre, écrit en 1883 par le journaliste et écrivain florentin  Carlo Collodi (1826-1890) a été l’objet de centaines de traductions, d’innombrables adaptations au théâtre comme au cinéma; en fait ce que l’on sait moins, c’est que cette sorte de roman comprend de multiples aventures  et donc des centaines de pages où chacun peut picorer à sa guise…  Les adaptations et mises en scène peuvent donc être de par les choix  effectués de qualité très différente…
 Jérémie Le Louët dit que c’est le conte énigmatique et sombre qui l’a séduit, tout comme « cette langue, tantôt triviale, tantôt baroque, avec ses leitmotivs, ses répétitions, ses proverbes truqués et ses violentes ruptures ». ce qui l’a amené « à découper le texte en mouvements en vagues successives, luttant conte l’explication de texte » .
Nombre de péripéties tournent, dans son adaptation, autour de la rencontre avec le chat et le renard qui vont pendre le malheureux Pinocchio; il a déjà la corde au cou quand la belle princesse bleue arrive pour le sauver.

 La direction des  cinq acteurs qui jouent plusieurs personnages, est d’une très bonne qualité, ce qui est plutôt rare dans les spectacles pour enfants; reste une mise en scène devant laquelle on reste sceptique. En effet, c’est bien joli de pousser , comme il le dit, « les personnages à la lisière des archétypes et de mettre en place des séquences très contrastées »  mais Jérémie Le Louët est assez malin pour voir que cela donne vite  un côté mécanique et assez sec à la représentation,  où la poésie ne surgit plus qu’à de rares moments. Le jeune metteur en scène a cru bon, en plus, de sous-éclairer le plateau, sans doute pour que cela fasse énigmatique et sombre!- ce qui est devenu une mode agaçante–et  il  proclame une » forte revendication théâtrale » ,  » une partition verbale« ,  « des séquences très contrastées qui  s’additionnent, se percutent, se contestent, créant des intensités dynamiques, des situations qui ne s’installent pas »…
  Au secours, tous aux abris!  Tout ce charabia prétentieux  relève d’une belle naïveté et ne correspond pas à grand chose au plan scénique, ce qui est quand même , excusez du peu, l’essentiel, si l’on veut emporter l’adhésion du public qui n’est jamais sot et ne se contente pas des belles promesses électorales inscrites sur le programme!
 Et donc, très vite, une sorte de pesanteur s’installe sur le plateau, malgré l’intelligente scénographie de Virginie Destiné et l’ excellente bande sonore d’Arnaud Jollet.
C’est l’un des défauts que l’on avait déjà vus dans sa précédente mise en scène de Hot House de Pinter: J. Le Louët possède d’incontestables qualités de chef de troupe-  … mais la dramaturgie  reste encore balbutiante,et le reste ne suit donc pas très bien… A voir ? Non, pas nécessairement, sauf si vous êtes un inconditionnel de Pinocchio et encore il n’est pas sûr que vous y trouviez votre compte…
La salle était dimanche après midi pleine d’enfants et de parents,  mais pas franchement convaincue.

 

Philippe du Vignal

 

Théâtre Romain Rolland de Villejuif ( salle Eglantine), jusqu’au 24 janvier. t: 01-49-58-17-00       

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