Loth et son Dieu
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Loth et son Dieu, d’Howard Barker – mise en scène Agathe Alexis
L’un est sauvé, l’autre pas. Dieu a maudit Sodome, et Loth doit partir, sans sa femme. Être sauvé pour quoi ? Ironie du sort et révolte de la passion contre le salut. L’ange annonciateur – fort viril, aucun doute théologique – complique les choses en tombant fou lui aussi de la femme de Loth, et en persécutant le serveur-danseur du cabaret obscur et sinistre ou tout cela se joue, rien que pour monter sa puissance. C’est glacé, violent, très bien joué et réalisé, dans le “nez à nez“, presque corps à corps des spectateurs et des acteurs de la petite salle de l’Atalante. Le “théâtre de la catastrophe“ d’Howard Barker, en quête de la tragédie moderne, n’émeut pas, n’entraîne pas autre chose que trouble et malaise. Sa façon moderne de continuer à croire que le théâtre fait bouger les choses.
Christine Friedel
Avec Agathe Alexis, François Frapier, Michel Ouimet, Jaime Flor. Au théâtre de l’Atalante, jusqu’au 16 février. ________