LA CHARRUE ET LES ÉTOILES
LA CHARRUE ET LES ÉTOILES Théâtre 71 de Malakoff
De Sean O’Casey, texte français et mise en scène de Irène Bonnaud, scénographie de Claire Le Gal, production déléguée de Théâtre Dijon-Bourgogne
Irène Bonnaud dont j’avais vu Music-Hall 56 de John Osborne à Montreuil et Lenz de Bûchner au Studio théâtre de Vitry, continue d’explorer un vrai théâtre politique, « qui appuie là où ça fait mal, les contradictions d’une politique qui avance sur des cadavres et s’allie aux pires valeurs réactionnaires, le nationalisme et le fanatisme religieux ». La charrue et les étoiles, c’est le nom d’un pub où se retrouvent les militants de l’IRA pendant l’insurrection de Pâques 1916.
Jack a quitté sa jeune femme Nora qu’il vient d’épouser, pour aller participer à un meeting qui dégénère. Elle le cherche vainement dans les rues de Dublin, finit par rentrer dans son immeuble où la vieille Bessie qui a perdu son fils dans les rangs de l’armée britannique, clame sa haine rageuse de la lutte pour l’indépendance des Irlandais. Tout le monde se retrouve au pub pour écluser des whiskies, et l’on voit la vie de l’immeuble où Madame Gogan, la concierge, tente de mettre de l’ordre et de calmer les affrontements violents des locataires.
Nora enceinte, retrouvera son Jack qui la quittera à nouveau pour finir dans les combats, elle perdra son enfant, et au bord de la folie, sera prise en charge par la vieille Bessie et mourra, victime d’une balle perdue. Ce spectacle un peu mélodramatique et sentimental, met en scène une belle équipe d’acteurs où Bernard Escalon campe notamment un barman irlandais plus vrai que nature, Martine Schambacher une Bessie étincelante , et Edmond Vuillioud, un généreux Fluther à l’écart de la lutte.
Edith Rappoport