SABLES ET SOLDATS
SABLES ET SOLDATS. Théâtre de Gennevilliers Ecrit et mis en scène par Oriza Hirata, scénographie Itaru Sugiyama
Sables et soldats, c’est une longue, longue marche de 2 heures de 11 personnages qui tournent en rond dans le désert. D’abord 3 soldats armés lourdement chargés, armés de mitraillettes en plastique, un père et sa fille à la recherche de la mère disparue, 2 japonais armés plutôt inquiétants, et un jeune couple en voyage de noces et une jeune femme en robe blance et chaussures à talon qui cherche son mari enrôlé dans l’armée. Ils tournent en rond dans le bel espace sableux installé sur une immense bâche suspendue, sans but sinon d’arriver dans les 2 heures, « il n ‘y a pas de destination vers laquelle vous vous dirigez », « je cherche un mari qui ne se trouve nulle part », « notre mission n’est pas de nous battre, c’est marcher » ! Tiré d’un roman japonais oublié Le blé et les soldats », ce spectacle nous fait éprouver un temps infini qui figure le bourbier humain dans lequel nous sommes enlisés. J’en ai éprouvé toute la pesanteur, sans toutefois pouvoir décrocher du spectacle qui me laisse des images tenaces. C’était mon premier retour au Théâtre de Gennevilliers, devenu branché sous la direction du jeune Pascal Rambert depuis le départ de Sobel, avec un vaste accueil peuplé de grands ordinateurs, des tables en bois blanc et un grand bar, une immense banque d’accueil. C’est à présent un « Centre dramatique national de création contemporaine ». No comment !
Edith Rappoport