Tonto, une dernière fois
Dans la série des monologues actuellement à l’affiche
Tonto, une dernière fois ! de Jacques Brücher, mise en scène de Nathalie Brücher.
Il est seul en scène, mais ce n’est pas un “one man show“ : c’est bien du théâtre, scènes de famille à travers le temps. Jacques Brücher fait revivre le père Tonto, avec femmes et enfants. Et puis, nous retrouvons Frédéric le fils, adulte, marié ou presque: le temps a filé et le fils s’entend vouloir que les choses soient à leur place avec la voix du père… Entre temps, car la question du temps constitue l’un des délices de ce spectacle, on aura eu des nouvelles de l’étrange mademoiselle Rose, la voisine, ou du complot déjoué par le père contre la propreté des lieux d’aisance-le responsable des dégâts était un rat malencontreusement prisonnier du réduit en question…
Les mots, les anecdotes, sont uniques, singuliers, et nous nos y reconnaissons tous, avec le sourire, le rire, et même un peu de nostalgie pour ce vingtième siècle pas si lointain qui vient de passer. On admire les bascules subtiles, sur un mot, un regard, une seconde, un objet – le bol en faïence des familles – qui font passer le comédien d’un personnage à l’autre, d’un temps à l’autre. Et on l’accompagne avec respect et émotion, quand il raconte la mort du père, digne, assumée: ce qui rend plus difficile encore les rapports houleux qu’il a avec son fils…
Christine Friedel
Théâtre de l’Atalante, 19h, jusqu’au 11 avril. À 21h, un autre épisode : Tonto, un peu plus tôt…