œuf de Pâques
En guise d’œufs de Pâques, Cette délicieuse friandise en récompense de votre fidélité. Vous ne viendrez pas vous plaindre en disant que vous n’êtes pas gâtés… Enfin vous avez toujours le droit de faire vos commentaires. La fréquentation de votre blog préféré augmente chaque mois. Ce n’est qu’un début, continuons le combat, comme disait autrefois le petit Nicolas….
Philippe du Vignal
Lettre adressée à Antoine Vitez, (alors directeur du Théâtre National de Chaillot)
A Paris, ce jeudi 23 mai 1985.
Monsieur le Directeur,
Directrice d’un collège de jeunes filles, j’ai assisté récemment à une représentation de « Ubu Roi » afin de me rendre compte de visu si ce spectacle conviendrait aux tendres ouailles dont j’ai la charge. Qu’est-ce que j’ai vu sur la scène même où triompha naguère le grand Jean Vilar? J’ai vu des EXCREMENTS Mon voisin n’a-t-il pas dit à sa femme: « Tiens, des étrons, les acteurs vont bouffer de la merde » Textuellement. Eh bien non, Monsieur ce sont les innocents spectateurs qui ont été obligés de » bouffer de la merde ». Vous rendez-vous compte, Monsieur le Directeur, que vous faites appel aux instincts les plus vils des spectateurs, ceux-là mêmes que votre mission est d’éduquer mais que vous vous faites un malin plaisir de corrompre, et cela avec un cynisme peu commun. Pour comble d’horreur, l’un des acteurs s’est dévêtu et a exposé ses FESSES NUES au regard apeuré et horrifié de quelques centaines d’assistants, (1) dont mes deux nièces. L’une d’entre elles fait sa communion solennelle dans quinze jours, l’autre commence son noviciat chez les clarisses de la Fête-Dieu. . Elles étaient TOUTES VELUES.( 2) je suis laissé dire que vous étiez communiste. Ceci explique cela. De ma vie je n’ai jamais vu pareille chose.
Monsieur le Directeur, je vous somme de réfléchir avant de continuer votre œuvre diabolique. Il y va de votre âme immortelle. Pensez aux souffrances de Notre Seigneur sur la Sainte Croix, à celles de Sa Très Sainte-Mère. Pensez à Jeanne d’Arc dont l’insigne pureté continue d’être une source d’inspiration pour nos jeunes filles.
Je vous avertis par la présente que je viens de composer à l’intention du Ministre de la Culture, Monsieur Robert Abirached (3) dans un mémoire dans lequel je le prie de faire en sorte que les deniers publics ne soient plus consacré à l’étalage sur la place publique de ces nouvelles écuries d’Augias.
Que Dieu dans son infinie miséricorde vous pardonne le mal que vous faites à notre belle jeunesse française, et veuillez, Monsieur le Directeur, agréer l’expression de mon horreur de chrétienne, et de catholique.
( Mademoiselle) (sic) X…. Y…, directrice de collège, officier dans l’ordre national des Palmes académique, membre du tiers ordre des franciscaines de Paris.P.S. Dimanche prochain je réciterai une dizaine de chapelets à votre intention.
Cette lettre manuscrite authentique est retranscrite telle quelle : fautes d’orthographe et de ponctuation, sens archaïque (1) , fautes de syntaxe (2), et erreurs comprises ( 3). Robert Abirached n’était pas en effet ministre mais l’excellent directeur de la Direction des Spectacles; le Ministre de la Culture était à l’époque Jack Lang depuis 1981 et qui le resta jusqu’en 1986.