La vie et rien d’autre
La vie et rien d’autre
Les derniers mois d’un homme ordinaire, plutôt gâté par la vie, et qui n’en ressent pleinement le goût qu’au moment où la mort le serre de près : Bruno Abraham Kremer joue cela très bien, souvent drôle, parfois émouvant – dans les deux cas, parce qu’on s’y retrouve, surtout si, comme le public de ce soir-là, on est un peu « mûr »… Qu’est-ce qui manque, cher comédien, vous qui tenez discrètement la performance – c’en est une – de jouer seul le père, l’épouse, les médecins, les quidam…, pour qu’on soit complètement emballé ? Un peu de silence par-ci – non pas des « temps de sociétaire », mais le temps d’un écho un peu grave ? Un peu plus de la vraie dureté du monde par-là – vous ne ménagez pas votre personnage, mais on reste entre soi ? Oui, mais il faut en rester à la comédie, le public a bien mérité de rire et de se détendre. C’est vrai, vous avez raison, cher comédien. Et ne pinaillons pas : votre personnage sait (re)donner au public le vrai goût de la vie.
Christine Friedel
Comédie des Champs Elysées