Martin Crimp
Au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis on découvre des auteurs, Carte blanche autour d’une écriture théâtrale. Martin Crimp auteur invité
Beaucoup de théâtres pratiquent des lectures d’œuvres dramatiques se déchargeant ainsi des obligations de la création contemporaine. Peu de théâtres réservent une place importante à la découverte de l’écriture d’un auteur en questionnant sa démarche à travers les divers aspects de son œuvre et en la situant dans une perspective plus vaste d’autres écritures théâtrales. C’est précisément le sens du projet et de la manifestation « Un week-end pour un auteur » que Christophe Rauck met en œuvre dès son arrivée à la direction du Théâtre Gérard Philipe.
Après la première édition 2008 qui a confronté des écritures aussi différentes que celles de Christophe Pellet, Jacques Rebotier, Rémi de Vos et Wajdi Mouawad, l’édition 2009 (les 5, 6,7 juin) s’est articulée autour de l’œuvre de Martin Crimp, invité d’honneur, l’inscrivant en même temps dans un champ plus vaste de la dramaturgie britannique : Harold Pinter, Mark Ravenhill, allemande : Einar Schleef, et française : Valérie Sigward, Sonia Chiambretto.
Autour de Martin Crimp, impliqué lui-même dans certaines mises en espace dirigées par des metteurs en scène qui ont monté récemment ses œuvres : Marc Paquien (La ville), Christophe Rauck (Getting attention), Hubert Colas (Face au mur) Louis Do de Lencquesaing et d’autres, servies par, outre des acteurs confirmés (Anne Alvaro, André Marcon) des jeunes acteurs du JTN qui ont eu ainsi l’occasion de se confronter aux approches scéniques de diverses formes de l’écriture singulière de Crimp. Il s’agit en effet d’un théâtre qui, en prise avec notre époque, ne cherche pas à coller à l’actualité, à reproduire les faits, ni à délivrer des messages. Un théâtre qui n’aborde pas les problèmes de la société de façon frontale, démonstrative, mais qui convoque l’imaginaire du spectateur, la cruauté, la violence qui y affleurent sourdement en permanence ayant un impact infiniment plus fort.
Durant trois journées, à travers des mises en espace remarquablement travaillées, certaines bilingues, et une rencontre avec Martin Crimp, le Théâtre Gérard Philipe a proposé une traversée de son œuvre allant de pièces de théâtre Probablement les Bahamas, La ville, Play with repeats, aux textes courts, inédits, des nouvelles : Fever emergencies, Avis aux femmes d’Irak, Quatre pensées malvenues, Stage kiss, Sans titre écrit en prologue pour Ashes to ashes de Pinter, enfin au livret d’opéra Into the hill de George Benjamin, inspiré par la légende allemande du joueur de flûte de Hamelin.
Une belle découverte d’un auteur connu mais pas assez joué en France. De nombreuses œuvres de Martin Crimp : Getting attention, Ciel bleu ciel, La ville, Probablement les Bahamas, Tendre et cruel, Face au mur, Tout va mieux, Atteintes à sa vie, Le traitement, La campagne sont publiées par l’Arche Éditeur.
La troisième édition 2010 du « Week-end pour un auteur » s’articulera autour de l’écriture d’Aziz Chouaki.
Irène Sadowska Guillon
J’aime bcp martin crimp et il était à l’honneur, il y a deux ans(?) pendant le festival d’automne et on a pu voir en octobre, face au mur à la colline et depuis le début de l’année atteintes à sa vie, La Ville, La Campagne et sauf erreur, Personne ne voit la vidéo sera à Avignon en juillet. Donc pas assez joué certes, mais pas mal joué quand même