La Dame de chez Maxim ( à la télévision)

La Dame de chez Maxim , à la télévision. (diffusé le 10 juin)
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   Bonne initiative : nous donner sur le vif une pièce en train de se jouer, et pas avec des « monstres sacrés » du théâtre privé, mais avec une troupe (que les « monstres » nous pardonnent : nous admirons autant leur longévité que leur talent, et vice-versa). Pas non plus avec des journalistes ou animateurs de télévision, dans l’autocélébration de la fée télévision, amateurs ravis d’être pour un soir Le Théâtre : passons sur cette aberration vue naguère sur une chaîne du service public.

  Non, une troupe, à l’Odéon, Théâtre National : Jean-François Sivadier s’appuie sur ses pensionnaires (Nicolas Bouchaud et Nora Krief en tête) et quelques invités (le de plus en plus convaincant Gilles Privat en tête), sur son obstination – et il a raison – à nous montrer en même temps que le théâtre comment fonctionne le théâtre et quelles en sont les ficelles.
Et ça marche, même à la télé. Ça marche d’autant mieux qu’on n’essaie pas de nous faire prendre le théâtre vivant pour de l’image en boîte : ça crie, ça court, on n’entend pas toujours très bien, nous voyons le spectacle comme le public dans la salle, avec ,en moins, la présence réelle des comédiens, et ,en plus , les gros plans. Nous avons vraiment du théâtre à la télévision, qui ne triche ni sur le bricolage du théâtre (dont fait partie un très concret jeu de ficelles et de portes  envolées plutôt que claquées, et des costumes criards), ni sur les privilèges de la télévision.
Après ça, libre au critique de souligner que cette mise en scène cerne bien la folie systématique des personnages (comme le dit l’un d’entre eux : « il ne croit que les mensonges »), leur tropisme à se transformer en mécaniques, « machines désirantes » empêtrées dans la trouille de leurs désirs. Naguère, avec Dominique Valadié, Alain Françon avait poussé cette folie jusqu’à l’effroi, avec une môme Crevette totalement subversive, qui met à nu, jusqu’à l’écorcher, l’inconsistance des convenances, ce qui n’est déjà pas mal. Feydeau a bien du mal à terminer sa pièce, et on le comprend : quand on a mis le doigt, le pied et le reste dans la fente de l’absurde…
Et voilà, même à la télévision, on peut recevoir l’énergie particulière du théâtre vivant.
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Christine Friedel

 

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