La Guerre des fils de lumière contre les fils des ténèbres

image23.jpgLa Guerre des fils de lumière contre les fils des ténèbres, d’après La  Guerre des Juifs de Flavius Josèphe, adaptation et mise en scène d’Amos Gïtai.

image3.jpg  Joseph ben Mattathias ha-Cohen, dit Flavius Josephe, ( 38-100 environ) fut l’un des protagonistes de la guerre des Juifs contre Rome qui avait entrepris de coloniser l’état juif dans les années 66-70, puis dut se rendre aux Romains, après avoir trouvé refuge dans une grotte. Favorable à une reddition de ses troupes, il admit comme une nécessité absolue la décision collective de s’entretuer selon un ordre déterminé par tirage au sort, dont il réchappa ; il devint rapidement le protégé du général puis empereur : Vespasien , puis de son fils Titus qui  écrasèrent sans beaucoup d’état d’âme l’insurrection de Galilée. 

  L’armée de l’état juif comptait pourtant 100.000 fantassins et 500 cavaliers.Flavius Josèphe écrivit donc en historien, dans les années 70,le récit de cette guerre d’extermination dont il fut à la fois l’un des principaux acteurs et le témoin des  événements qu’il vécut à la fois du côté des Juifs d’abord puis des Romains. Chute de Jérusalem, , destruction programmée du Temple et enfin, suicide collectif  des derniers combattants réfugiés dans la fameuse citadelle de Massada pourtant réputée comme imprenable.   Ce fut la fin de l’Etat juif de l’Antiquité et le début d’un exil qui dura vingt siècles….Qui était en réalité ce Flavius Josèphe qui écrivit donc  l’histoire du peuple juif , une fois passé dans le camp des Romains? Un général intelligent sans aucun doute qui n’avait rien d’un héros et  qui ne manquait cependant pas de réalisme, au moment des choix cruciaux! Il  reste cependant le témoin irremplaçable de cette histoire de la nation juive.
 On comprend donc bien l’intérêt qu’a pu y trouver Amos Gitai, excellent cinéaste israélien, qui a donc entrepris de mettre en scène un spectacle, dont le titre est emprunté à l’un des fameux manuscrits dits de la mer Morte, et ce, par deux fois, en Sicile il y a quinze ans, puis à la Biennale de Venise.Gitai, s’appuie sur le texte de Flavius Josephe avec un prologue et sept tableaux. qui vont du début de l’insurrection, au début de guerre civile jusqu’à l’assaut de Jérusalem  par les Romains, puis au triomphe de Vespasien et de Titus à Rome, et enfin au suicides des insurgés de Massada programmé par leur chef Eléazar. C’est effectivement tentant comme scénario… Reste à l’adapter scéniquement…..
 Le cadre : la magnifique carrière Boulbon qui fut le cadre du Mahabarata de Peter Brook puis notamment,  du Songe d’une nuit d’été mis en scène par Jérôme Savary.Le spectacle d’Amos Gitai commence plutôt bien, comme une sorte de performance silencieuse ou presque; déjà sur la scène six taileurs de pierre découpent , scient, burinent de gros quartiers de roche au crépuscule; puis les très belles et douces  lumières conçues par  Jean Kalman  balaient  les parois rocheuses et les praticables métalliques. Et c’est d’une grande beauté plastique.
 Jeanne Moreau entre alors doucement, elle a un tailleur pantalon crème et une grande écharpe de soie vert d’eau et elle vient s’asseoir à une table en bois pour lire le prologue puis des morceaux du récit de Flavius Josèphe; c’est du genre magique, surtout quand elle dit, de sa voix inimitable, la fin du prologue: « Je rapporterai avec exactitude ce qui s’est passé dans les deux camps mais, dans mes réflexions sur les événements, je laisserai paraître mes sentiments et je laisserai ma douleur personnelle s’exprimer sur les malheurs de ma patrie ». Il y a, à ce moment là, un véritable souffle épique qui ,malheureusement , ne dure pas du tout. Jeanne Moreau butte souvent sur des mots et ne réussit même pas à lire correctement la fin de son texte, ce qui est quand même surprenant et  assez désagréable.Et cette espèce de faux oratorio/ lecture en sept tableaux avec des  intermèdes musicaux de musique ( très beau chants  yddish de Menachem Lang, violon , guitare électrique ) devient  vite ennuyeux. sans doute parce qu’il n’y a pas de  scénario véritablement théâtral.

  Les comédiens qui entourent Jeanne Moreau et qui lisent aussi des parties du textes Jérôme Koenig ( Vespasien)  Gérard Benhamou ( Titus) ; Eric Elmosnino (Eléazar) , Shredy Jabarin ( Shimon)  et Mireille Perier ( Miriam) font leur travail  scrupuleusement. Mais il manque une âme et une véritable construction à ce spectacle maladroit  de 95 minutes qui essaye en vain de dire  l’histoire d’un peuple et les horreurs de la guerre , et cela n’en finit pas de finir. Les quelque huit cent spectateurs , pas très jeunes  mais c’est une constante dans ce festival très bon chic bon genre-à de rares exceptions près -sont restés stoïquement jusqu’au bout, sans doute par respect pour les comédiens Mais les applaudissements bien maigres….Dommage pour le Festival qui aurait mérité mieux…. Et il n’est pas sûr que les rares moments où passe un tout petit souffle épique puissent perdurer ailleurs que dans la magnifique  scénographie naturelle de la carrière de Boulbon…

Philippe du Vignal

Le spectacle est joué  encore aujourd’hui et demain à Boulbon puis au Festival grec de Barcelone, les 17 et 18 juillet, puis Les 24 et 25 juillet au Festival d’Athènes et Epidaure; les 31 juillet et le 1 er août au Festival international d’Istanbul et enfin à ‘Odéon-Théâtre de l’Europe.


Archive pour 12 juillet, 2009

La Guerre des fils de lumière contre les fils des ténèbres

image23.jpgLa Guerre des fils de lumière contre les fils des ténèbres, d’après La  Guerre des Juifs de Flavius Josèphe, adaptation et mise en scène d’Amos Gïtai.

image3.jpg  Joseph ben Mattathias ha-Cohen, dit Flavius Josephe, ( 38-100 environ) fut l’un des protagonistes de la guerre des Juifs contre Rome qui avait entrepris de coloniser l’état juif dans les années 66-70, puis dut se rendre aux Romains, après avoir trouvé refuge dans une grotte. Favorable à une reddition de ses troupes, il admit comme une nécessité absolue la décision collective de s’entretuer selon un ordre déterminé par tirage au sort, dont il réchappa ; il devint rapidement le protégé du général puis empereur : Vespasien , puis de son fils Titus qui  écrasèrent sans beaucoup d’état d’âme l’insurrection de Galilée. 

  L’armée de l’état juif comptait pourtant 100.000 fantassins et 500 cavaliers.Flavius Josèphe écrivit donc en historien, dans les années 70,le récit de cette guerre d’extermination dont il fut à la fois l’un des principaux acteurs et le témoin des  événements qu’il vécut à la fois du côté des Juifs d’abord puis des Romains. Chute de Jérusalem, , destruction programmée du Temple et enfin, suicide collectif  des derniers combattants réfugiés dans la fameuse citadelle de Massada pourtant réputée comme imprenable.   Ce fut la fin de l’Etat juif de l’Antiquité et le début d’un exil qui dura vingt siècles….Qui était en réalité ce Flavius Josèphe qui écrivit donc  l’histoire du peuple juif , une fois passé dans le camp des Romains? Un général intelligent sans aucun doute qui n’avait rien d’un héros et  qui ne manquait cependant pas de réalisme, au moment des choix cruciaux! Il  reste cependant le témoin irremplaçable de cette histoire de la nation juive.
 On comprend donc bien l’intérêt qu’a pu y trouver Amos Gitai, excellent cinéaste israélien, qui a donc entrepris de mettre en scène un spectacle, dont le titre est emprunté à l’un des fameux manuscrits dits de la mer Morte, et ce, par deux fois, en Sicile il y a quinze ans, puis à la Biennale de Venise.Gitai, s’appuie sur le texte de Flavius Josephe avec un prologue et sept tableaux. qui vont du début de l’insurrection, au début de guerre civile jusqu’à l’assaut de Jérusalem  par les Romains, puis au triomphe de Vespasien et de Titus à Rome, et enfin au suicides des insurgés de Massada programmé par leur chef Eléazar. C’est effectivement tentant comme scénario… Reste à l’adapter scéniquement…..
 Le cadre : la magnifique carrière Boulbon qui fut le cadre du Mahabarata de Peter Brook puis notamment,  du Songe d’une nuit d’été mis en scène par Jérôme Savary.Le spectacle d’Amos Gitai commence plutôt bien, comme une sorte de performance silencieuse ou presque; déjà sur la scène six taileurs de pierre découpent , scient, burinent de gros quartiers de roche au crépuscule; puis les très belles et douces  lumières conçues par  Jean Kalman  balaient  les parois rocheuses et les praticables métalliques. Et c’est d’une grande beauté plastique.
 Jeanne Moreau entre alors doucement, elle a un tailleur pantalon crème et une grande écharpe de soie vert d’eau et elle vient s’asseoir à une table en bois pour lire le prologue puis des morceaux du récit de Flavius Josèphe; c’est du genre magique, surtout quand elle dit, de sa voix inimitable, la fin du prologue: « Je rapporterai avec exactitude ce qui s’est passé dans les deux camps mais, dans mes réflexions sur les événements, je laisserai paraître mes sentiments et je laisserai ma douleur personnelle s’exprimer sur les malheurs de ma patrie ». Il y a, à ce moment là, un véritable souffle épique qui ,malheureusement , ne dure pas du tout. Jeanne Moreau butte souvent sur des mots et ne réussit même pas à lire correctement la fin de son texte, ce qui est quand même surprenant et  assez désagréable.Et cette espèce de faux oratorio/ lecture en sept tableaux avec des  intermèdes musicaux de musique ( très beau chants  yddish de Menachem Lang, violon , guitare électrique ) devient  vite ennuyeux. sans doute parce qu’il n’y a pas de  scénario véritablement théâtral.

  Les comédiens qui entourent Jeanne Moreau et qui lisent aussi des parties du textes Jérôme Koenig ( Vespasien)  Gérard Benhamou ( Titus) ; Eric Elmosnino (Eléazar) , Shredy Jabarin ( Shimon)  et Mireille Perier ( Miriam) font leur travail  scrupuleusement. Mais il manque une âme et une véritable construction à ce spectacle maladroit  de 95 minutes qui essaye en vain de dire  l’histoire d’un peuple et les horreurs de la guerre , et cela n’en finit pas de finir. Les quelque huit cent spectateurs , pas très jeunes  mais c’est une constante dans ce festival très bon chic bon genre-à de rares exceptions près -sont restés stoïquement jusqu’au bout, sans doute par respect pour les comédiens Mais les applaudissements bien maigres….Dommage pour le Festival qui aurait mérité mieux…. Et il n’est pas sûr que les rares moments où passe un tout petit souffle épique puissent perdurer ailleurs que dans la magnifique  scénographie naturelle de la carrière de Boulbon…

Philippe du Vignal

Le spectacle est joué  encore aujourd’hui et demain à Boulbon puis au Festival grec de Barcelone, les 17 et 18 juillet, puis Les 24 et 25 juillet au Festival d’Athènes et Epidaure; les 31 juillet et le 1 er août au Festival international d’Istanbul et enfin à ‘Odéon-Théâtre de l’Europe.

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