Pas de prison pour le vent

Pas de prison pour le vent

Ça souffle : dans cette villa de la Guadeloupe, Gerty Archimède, avocate et députée, et sa sœur Raymonde, sœur Suzanne en religion, attendent le cyclone. Arrive un autre cyclone : Angela Davis, en escale venant de Cuba, arrêtée avec ses compagnons portoricains par un douanier trop zélé. Et voilà en présence, sous l’aile bienveillante d’un “homme de maison“ peu causant mais doté de guitares sensibles, trois forces, trois vents. Gerty-la-révolte sait se taire quand il faut, plier, contourner, sans jamais mentir ni lâcher quoi que ce soit : elle se sert à fond de l’outil qu’elle a créé en se faisant avocate. Inébranlable. Angela-la-forte révèle ses faiblesses : le traumatisme insurmontable de la prison, de l’amour massacré, de l’écrasant déni de justice. Alain Foix ne nous présente pas la femme leader, mais la femme écorchée, à bout, impatiente. Mais, naturellement, c’est Sœur Suzanne-la douce qui va dénouer les choses, en les ramenant à leur petite dimension  pratique – où l’on voit que le Ciel conduit au terre-à-terre -. Et dehors, le vent souffle, tandis que se construit cette dialectique qui unit nos trois voix.
La mise en scène d’Antoine Bourseiller a la force de sa simplicité (encore que le démarrage de la pièce, très lyrique, fasse un peu pléonasme avec le texte), et les interprètes mènent remarquablement l’affaire, captivant de plus en plus le spectateur au fil de la représentation.

Christine Friedel
Au Petit Louvre (Templiers), à 12h40, jusqu’au 31 juillet. Avec Sonia Floire, Marian Mathéus, Mylène Wagram et Alain Aithnard.

 

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