SONIA
SONIA Théâtre Silvia Monfort de Tatiana Tolstaya, mise en scène Alvis Hermanis, Nouveau Théâtre de Riga
Cette courte nouvelle de Tatiana Tolstaya née en 1951 qui vit entre les Etats-Unis et la Russie, relate le tour joué en 1930, pendant des années par un groupe de jeunes gens insouciants menés par la jolie et frivole Ada, à Sonia, pauvre fille laide et naïve, toujours prête à s’occuper des autres. On lui invente un Nikolaï, amoureux épistolaire, impossible à rencontrer et Sonia tombe follement amoureuse de cet inconnu qui lui écrit une fois par mois. Deux massifs malfrats viennent cambrioler un appartement bourgeois, puis l’un d’eux revêt le costume de Sonia, une hideuse robe à fleurs, des bas, une perruque avec des bigoudis. C’est son complice qui raconte cette farce émouvante, Sonia reste muette, on la voit dans sa vie quotidienne, préparer un poulet, lire ses lettres, crever de froid, revêtir un fichu et des bottes en feutre, arracher le papier des murs pour le faire bouillir avec ses chaussures. Et devant le déroulement de cette tragi-comédie, on rit, on est émus, on pleure. C’est splendidement joué par Gundars Abolins et Jevgenijs Isajevs deux comédiens lettons qui sont bien surtitré, magnifiquement mis en scène, dans ce Théâtre Sylvia Monfort si bien rénové par Stéphane Ricordel et Laurence de Maghalaes, les nouveaux patrons qui ont mené les Arts Sauts, ces merveilleux fous volants dans le monde entier.
Edith Rappoport