Sextett

Sextett de Rémi de Vos, mise en scène d’Eric Vigner.

capturedcran20091016222333.jpg Le Rond-Point avait déjà programmé Jusqu’à ce que la mort nous sépare du même auteur, où le personnage principal revenait dans la maison de sa mère, au moment où le corps de sa grand-mère devait être incinéré. Et Sextet est en quelque sorte comme le prolongement et l’écho de cette pièce.

  Simon, un jeune homme en costume noir et chemise blanche, avec chaussures noires vernies  qui est l’un des principaux dirigeants d’un cabinet d’affaires en train de négocier un très juteux contrat, apprend la mort subite de sa mère. Il revient donc dans la maison  de sa maman, accompagné par Claire qui appartient à la même entreprise et qui s’est chargé de la conduire jusque là pour lui en éviter la fatigue. Elle a des allures de jeune idiote, perchée sur des des talons hauts très année cinquante, habillée d’une robe blanche décolletée, exaspérante à souhait et folle amoureuse de Simon ; il y a aussi les deux jeunes voisines qui ont une robe noire tout aussi décolletée et tout aussi exaspérantes et qui veulent consoler Simon en lui interprétant quelques lieds de Schubert devant des micros à pied… elles ont une chienne  répondant au doux nom de Walkyrie  que l’on verra à la fin fin et qui a ravagé le jardin de feue la mère de Simon que cela laisse indifférent. Mais elles finissent par s’incruster, histoire de s’excuser sans arrêts des dégâts commis. Elles lui racontent avec force détails qu’elles sont allées se recueillir sur la tombe de Listz et de Wagner enterrés proches l’un de l’autre… C’est dire que cette courte pièce parle accessoirement de musique mais aussi  de sexe et de mort, en particulier de la grand-mère dont les cendres ont été enfouies sous un arbre dans le jardin à côté du corps de petits animaux auxquels Simon tenait beaucoup…
  Mais tout cela dans un délire jubilatoire de première qualité, avec des dialogues étincelants : « Je veux te faire un enfant, après je tue l’enfant et je prends sa place, dit Simon ; « L’allemand tient à distance, le portuguais rapproche ». « Nos sommes cosmopolites et polyglottes », comme les deux idiotes de voisines le déclarent à Simon, visiblement très à l’aise. Le décor  très réussi- signé Vigner – tout en rouge et orange, très années 70, est aussi déjanté que les répliques de ces personnages hors norme qui rappellent parfois ceux des Deschamps de la bonne époque. Comme la direction d’acteurs et la mise en scène d’Eric Vigner sont aussi de première qualité, on ne boude pas son plaisir, d’autant plus que tous les comédiens font un travail des plus remarquables, en particulier Anne-Marie Cadieux (Claire) et Micha Lescot (Simon) à la gestuelle – et au jeu d’une finesse exceptionnelle.
 Cela fait du bien de rire, surtout par les temps qui courent ; comme on a , et avec raison, souvent reproché au théâtre contemporain de faire et/ou dans la sinistrose et la longueur, et il n’y a donc aucun prétexte pour ne pas aller voir cette farce qu’Eric Vigner bien fait de limiter à une heure et quart. C’est la juste mesure qui s’imposait.
 Alors à voir ? OUI ! OUI ! OUI !

Philippe du Vignal

Théâtre du Rond-Point Paris jusqu’au 14 novembre  à 21 heures


Archive pour 16 octobre, 2009

Sextett

Sextett de Rémi de Vos, mise en scène d’Eric Vigner.

capturedcran20091016222333.jpg Le Rond-Point avait déjà programmé Jusqu’à ce que la mort nous sépare du même auteur, où le personnage principal revenait dans la maison de sa mère, au moment où le corps de sa grand-mère devait être incinéré. Et Sextet est en quelque sorte comme le prolongement et l’écho de cette pièce.

  Simon, un jeune homme en costume noir et chemise blanche, avec chaussures noires vernies  qui est l’un des principaux dirigeants d’un cabinet d’affaires en train de négocier un très juteux contrat, apprend la mort subite de sa mère. Il revient donc dans la maison  de sa maman, accompagné par Claire qui appartient à la même entreprise et qui s’est chargé de la conduire jusque là pour lui en éviter la fatigue. Elle a des allures de jeune idiote, perchée sur des des talons hauts très année cinquante, habillée d’une robe blanche décolletée, exaspérante à souhait et folle amoureuse de Simon ; il y a aussi les deux jeunes voisines qui ont une robe noire tout aussi décolletée et tout aussi exaspérantes et qui veulent consoler Simon en lui interprétant quelques lieds de Schubert devant des micros à pied… elles ont une chienne  répondant au doux nom de Walkyrie  que l’on verra à la fin fin et qui a ravagé le jardin de feue la mère de Simon que cela laisse indifférent. Mais elles finissent par s’incruster, histoire de s’excuser sans arrêts des dégâts commis. Elles lui racontent avec force détails qu’elles sont allées se recueillir sur la tombe de Listz et de Wagner enterrés proches l’un de l’autre… C’est dire que cette courte pièce parle accessoirement de musique mais aussi  de sexe et de mort, en particulier de la grand-mère dont les cendres ont été enfouies sous un arbre dans le jardin à côté du corps de petits animaux auxquels Simon tenait beaucoup…
  Mais tout cela dans un délire jubilatoire de première qualité, avec des dialogues étincelants : « Je veux te faire un enfant, après je tue l’enfant et je prends sa place, dit Simon ; « L’allemand tient à distance, le portuguais rapproche ». « Nos sommes cosmopolites et polyglottes », comme les deux idiotes de voisines le déclarent à Simon, visiblement très à l’aise. Le décor  très réussi- signé Vigner – tout en rouge et orange, très années 70, est aussi déjanté que les répliques de ces personnages hors norme qui rappellent parfois ceux des Deschamps de la bonne époque. Comme la direction d’acteurs et la mise en scène d’Eric Vigner sont aussi de première qualité, on ne boude pas son plaisir, d’autant plus que tous les comédiens font un travail des plus remarquables, en particulier Anne-Marie Cadieux (Claire) et Micha Lescot (Simon) à la gestuelle – et au jeu d’une finesse exceptionnelle.
 Cela fait du bien de rire, surtout par les temps qui courent ; comme on a , et avec raison, souvent reproché au théâtre contemporain de faire et/ou dans la sinistrose et la longueur, et il n’y a donc aucun prétexte pour ne pas aller voir cette farce qu’Eric Vigner bien fait de limiter à une heure et quart. C’est la juste mesure qui s’imposait.
 Alors à voir ? OUI ! OUI ! OUI !

Philippe du Vignal

Théâtre du Rond-Point Paris jusqu’au 14 novembre  à 21 heures

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