MOTUS et BOUCHE COUSUE
MOTUS et BOUCHE COUSUE
Compagnie Le petit théâtre :Ecriture d’Anne-Marie Collin, composition sonore, Claude Clin , mise en scène et jeu, André Loncin
Un homme est là, assis dans la salle d’attente d’une petite gare . Nous le savons , puisque c’est écrit au-dessus de l’écran qui ferme cette salle d’attente, mais qui s’ouvre sur l’imaginaire. Nous reconnaissons ces sièges: pas d’erreur, c’est une gare, entourée de rails d’un train miniature.Un homme attend donc, il nous le dit, et nous lit une lettre de sa chérie qui doit venir le rejoindre et qui a quelque chose d’incroyable à lui dire.
C’est pour lui un jour extraordinaire et il s’est habillé comme un roi, ou à peu près.
Le train a du retard, il va donc attendre, bien sûr, et nous avec. Dans une gare, des gens passent, c’est bien connu, ça meuble, le temps qui s’étire. L’homme téléphone à sa mère, dialogue avec son père perdu dans les nuages, observe le jeu cruel d’une mère avec son enfant, essaye d’apprivoiser un pigeon. Dans un castelet reproduisant le décor de la salle d’attente, il nous raconte ses rencontres, mais çà, c’était avant ce jour extraordinaire.
En attendant sa chérie, il s’endort et son ange gardien qui lui ressemble beaucoup accompagne ses rêves. Le train arrive enfin, sa chérie descend, mais il ne voit que son ventre sur lequel elle pose sa main. Le castelet, l’écran, les images et les dessins d’animation, ont eu du mal à meubler cette attente pour lui comme pour nous.
L’histoire est mince. Cet homme plutôt enfantin, est joué par André Loncin mais ses problèmes d’adolescent attardé intéressent-ils les enfants de trois ans auxquels il s’adresse ?
La compagnie est reconnue pour son travail en direction du jeune public mais le spectacle nous a laissé sur la faim, avec une impression de décalage entre les préoccupations d’adultes mal préparés à devenir pères et les attentes d’un très jeune public qui ne demande qu’à comprendre et qu’à s’étonner. Peut-être les enfants y trouvent- ils un reflet d’images parentales qu’ils connaissent bien? Un spectacle finalement assez sage qui laisse peu de traces…
Francoise du Chaxel
Au Théâtre Dunois, 108 rue du Chevaleret, 75013 Paris jusqu’au 7 Novembre
01 45 84 72 00, puis en Seine-et-Marne, à Collégien le 10 novembre, 01 60 35 90 81, à Pontault-Combault du 3 au 17 décembre, dans les écoles maternelles, à Thorigny-sur -Marne les 12, 13 et 14 janvier, 01 60 07 89 65