LA FIN D’UNE LIAISON

LA FIN D’UNE LIAISON

De Graham Greene, mise en scène Alain Mollot

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  Alain Mollot qui s’est consacré avec le Théâtre de la Jacquerie depuis plus d’une dizaine d’années à un théâtre issu de la parole des gens ordinaires- on se souviendra avec plaisir de plusieurs épisodes du Roman des familles et plus récemment de La Fourmilière- tourne une page avec l’adaptation de ce roman de Graham Greene, écrivain dont on garde un très lointain souvenir avec La puissance et la gloire . 

  Cette histoire d’un amour fou vécu par Sarah, honorable épouse de Henry fonctionnaire réservé, et Maurice romancier a les couleurs d’un vieux film des années 50. La distribution est impeccable, Yola Buszko  et Emmanuel Depoix en particulier sont justes dans leurs rôles d’amants frénétiques, mais le spectacle s’englue dans des couleurs sombres. Jean-Pierre Lescot et Alain Mollot n’ont pas réussi à donner une actualité à ce texte qui m’a paru démodé. Mais le public assez jeune de Nogent est resté très attentif. Question de génération?

Edith Rappoport

 

 

 

 

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La fin d’une liaison de Graham Greene, mise en scène d’Alain Mollot.

Cela se passe à Londres , pendant la dernière guerre et  quelques années après;  c’est autour du trio: le mari, la femme et l’amant, une variation très subtile autour de l’amour, de la jalousie, et le roman de Graham Green possède  comme toute son oeuvre , une grande qualité d’écriture, et c’est l’occasion de retrouver un romancier qui , malgré sa célébrité, a injustement disparu des écrans radar depuis sa mort survenue en 91 . Mais Graham Greeene  est aussi un un auteur de scénarios  hors pair qui écrivit , entre autres , celui d’un  film culte, Le troisième homme. C’est avec beaucoup d’imprudence qu’Alain Mollot s’est aventuré sur un terrain qui ne lui est pas familier et qui est, on le sait bien, est très dangereux:  l’adaptation scénique d’un épais roman.Et dès le début, nous étions à la même représentation qu’Edith, il ne fallait pas être grand devin pour voir que rien, à part les comédiens superbement dirigés, n’était vraiment dans l’axe.
Un décor simplifié à l’extrême :  de grands châssis de toile noire qui glissent selon les besoins de la scène avec des projections de dessins de J.P. Lescot censés donner une idée des lieux où se passent  les scènes, éclairés par une lumière chichiteuse. mais surtout une dramaturgie qui ne tient pas du tout  la route, faite de petites scènes qui se succèdent  sans vraiment de cohérence, avec des flash-back quelque peu insolites, et une histoire qui n’en finit pas avec de fausses fins,  et du théâtre dans le théâtre  directement hérité du roman dans le roman.

   Bref,  du vieux théâtre, comme on en voit souvent dans le théâtre privé, mais ici superbement joué. On ne comprend pas comment  Alain Mollot , homme d’expérience,  a pu s’embarquer dans un pareil bateau qui a beaucoup de mal à tenir la mer , et ce qui aurait peut-être( et ce n’est même pas sûr) être envisageable sur un temps plus court,  devient ici assez pénible. Mais il n’y a rien à faire les metteurs en scène chevronnés comme les débutants restent toujours aussi fascinés par une aventure romanesque alors que les idées de temps et d’espace ne sont radicalement pas les mêmes… .et de toute façon, doivent au départ s’appuyer sur une dramaturgie solide qui prendrait davantage en compte le temps de la fiction . Comme l’écrivait Benvéniste, la temporalité n’est pas un cadre inné de la pensée ; elle est produite en réalité dans et par l’énonciation . En fait, le véritable obstacle auquel s’est heurté Alain Mollot  a été de savoir comment l’on pouvait inscrire à la fois le temps et l’espace historique  qui se situent toujours hors du temps présent et qui doivent  en même temps, dans ce type de théâtre, rendre crédible l’action présente qui nous est proposée. Mais, à l’impossible, nul n’est tenu….
  A voir? Non, pas vraiment,  et ces deux heures semblaient interminables., que le public semblait pourtant  subir avec une admirable patience!

Philippe du Vignal

Scène  Watteau de Nogent -sur-Marne jusqu’au 15 novembre

 

 


Archive pour 13 novembre, 2009

WE ARE L’EUROPE


We are l’Europe de Jean-Charles Massera, mise en scène Benoît Lambert.

Benoît Lambert et sa troupe sont en résidence à Belfort depuis 2005, après avoir travaillé depuis 1993 à Mâcon et au Forum Culturel du Blanc-Mesnil et beaucoup joué leurs différentes créations. Leur troupe, le Théâtre de la Tentative s’intéresse au monde contemporain.

   En exergue du texte, on annonce la couleur : « La visée et la forme du projet WALE résultent de plusieurs mois d’échanges entre Benoît Lambert et Jean-Charles Massera. La rencontre entre Benoît Lambert et Jean-Charles Massera a été initiée sous une pluie battante par Henri Taquet, directeur du Granit, dans une ferme auberge vosgienne située au bout d’un chemin carrossable ».

  Six copains trentenaires sont réunis, ils parlent du monde comme il va, de leurs petites vies de blancs occidentaux à la recherche de valeurs qui leur permettraient d’échapper au vide de leur vie quotidienne dans une novlangue très branchée. L’un exalte les vertus du roller auquel il s’adonne avec rage, l’autre cherche une fuite dans un sexe triste et désabusé, un autre voit son salut dans le tout biologique, quand survient avec retard le septième ami qui raconte l’épopée ratée de l’achat d’une nouvelle cuisine et leur apporte des costumes de super héros en latex bleu, jaune et rouge, qu’ils revêtent avec célérité.

  Ils vont  pouvoir continuer à deviser sur le vide de leur monde, sur fond de comédie musicale qu’ils interprètent avec  savoir- faire, sur un podium circulaire lumineux, où chacun présente un beau solo. L’apogée de cette comédie musicale, au moment où les acteurs commencent à craquer dans leurs costumes, c’est une Ode aux nouvelles béatitudes (fonds de garantie libidinale) au 1er janvier 2009 (…) « Heureux et heureuses les dépouillé(e)s du contrôle d’une partie de leur life, car elles- ou ils -verront que l’I- Phone c’est un téléphone trop bien avec vidéo, MSN, Internet et tout ! » Malgré quelques petites longueurs, c’est un spectacle salutaire.

   

Edith Rappoport

Le spectacle a été créé au Théâtre Granit de Blefort et sera joué du 18 novembre au 5 décembre au Théâtre 71 de Malakoff

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Le texte est publié aux Editions Verticales Gallimard

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