Le rossignol et autres fables
« Le rossignol et autres fables », mise en scène de Robert Lepage
Présenté en première mondiale à la Canadian Opera Company, du 17 octobre au 5 novembre , ce spectacle est à la fois touchant et fascinant, grâce à la musique d’Igor Stravinski et à la scénographie de Carl Fillion. Comme cette fosse remplie de 67000 litres d’eau là où on a l’ habitude de voir un orchestre, qui est placé derrière les solistes et le chœur, comme aussi la présence de marionnettes, ombres chinoises et acrobates-danseurs.
Le spectacle commence par le célébre thème Ragtime . Puis, des paysans chantent en russe Pribaoutki , Berceuses du chat , Les poèmes de Constantin Balmont et Quatre chansons paysannes russes, accompagnés d’un groupe de performeurs qui, devant une lanterne rouge, font surgir un extraordinaire théâtre d’ombres chinoises sur grand écran.Le jeu d’ombres se poursuit d’une manière encore plus complexe et délicate dans Le Renard . Derrière l’écran, tendu, cinq acrobates-danseurs donnent vie à des figures d’ombre représentant des animaux : coq, renard, chèvre et chat. A la fin du Renard , Robert Lepage utilise une autre technique : les figures d’ombre noires deviennent blanches, voire tridimensionnelles. Au moment de la danse de victoire , les spectateurs voient à l’écran la face et les traces des animaux.
Après l’entracte, Le Rossignol, une chinoiserie basée sur le conte de fées d’Hans Christian Andersen, dont le livret fut écrit par Stepan Mitussov en 1914, développe encore la magie et l’illusion.. Le Chant du rossignol est si beau qu’il enchante l’empereur de Chine qui l’invite à demeurer à la cour. Mais, lorsque les officiers font cadeau à l’empereur d’un autre faux rossignol qui chante tout aussi bien, le rossignol est chagriné et s’en va. Alors l’empereur courroucé, chasse le rossignol du palais. Un jour l’empereur tombe malade, en danger de mort. Le rossignol fait alors son apparition et, par son chant, charme la mort, la persuade de partir et sauve ainsi la vie de l’empereur.
Dans ce spectacle, l’élément liquide constitue une entité scénique dans laquelle baignent les solistes. Ils entrent en scène en manipulant des marionnettes bunraku habillées aussi somptueusement qu’eux. Cette coexistence des chanteurs avec les marionnettes crée une dualité, un dédoublement corporel qui accentue le caractère merveilleux de la fable. De grandes marionnettes-dragons ( d’inspiration vietnamienne) , comme la tête de mort géante et les quatre membres de la Mort, sont manipulées par des ninjas immergés et la musique d’un orchestre nimbé d’une lumière bleue et marron accentue la corporéalité des musiciens, dont les solistes et le chœur sont placés près du public. Ce qui, on l’a dit, valorise l’aspect théâtral et le lien avec le public ,en axant l’intérêt sur l’intrigue du conte. La richesse d’imagination et l’économie de moyens de Robet Lepage rappellent un autre monde : celui de l’enfance et de l’ingénuité.
Maria Stasinopoulou
Le spectacle sera présenté au Festival Lyrique d’Aix-en-Provence en juillet prochain et à l’Opéra de Lyon à l’automne 2010.
bonjour,
savez vous quand et ou le rossignol sera joué après Lyon ?
merci beaucoup
Bertrand