DORMEZ, JE LE VEUX
DORMEZ, JE LE VEUX ! Théâtre de Cachan
De Georges Feydeau, précédé de Instructions aux domestiques de Jonathan Swift (extraits), mise en scène de Lisa Wurmser.
Lisa Wurmser a réalisé avec sa précision d’horlogerie et un très grand soin plastique, cet étrange montage sur la manipulation mentale, entre deux textes bien différents, celui de Swift qu’elle a réglé en ballet mécanique masqué, des conseils aux domestiques pour leur apporter la fortune en dormant, puis cette pièce peu connue de Feydeau sur un valet qui hypnotise son patron pour lui faire faire son travail. Valencourt vit avec sa sœur, il veut se marier et attend son futur beau-père et sa promise, mais Justin le domestique voit d’un mauvais œil l’arrivée d’une patronne dans la maison. Les deux hommes tombent d’accord sur l’apport mutuel des fiancés, mais au moment de faire sa déclaration, Valencourt transformé en singe profère des insultes grossières à sa fiancée, pendant que sa sœur transformée en Bayadère danse à en perdre haleine. Tout semble être rompu, mais le beau-père qui est docteur décèle la supercherie et tout rentre dans l’ordre. Malgré une belle distribution homogène, Jean-Louis Cordina en Valencourt, René Hernandez en Boriquet en particulier, l’actualité de ces textes ne me semble pas d’un intérêt majeur, Lisa Wurmser avait mieux choisi ses textes en montant La bonne âme de Se-Tchouan ou Le maître et Marguerite ! Mais la grande salle de Cachan était pleine et les gens attentifs.
Edith Rappoport