ALICE au pays des merveilles

ALICE au pays des merveilles, mise en scène de Betty Heurtebise

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On croit tout savoir de ce conte écrit pour la jeune Alice Liddell par ce génie touche à tout qu’était Lewis Carroll, mathématicien, photographe, poète.. et puis une mise en scène nous le fait redécouvrir .
La scène est comme la page blanche de l’écrivain avant qu’il la couvre de mots, mais  celle-ci va se couvrir d’images ; images sages et bucoliques d’abord d’une barque qui passe lentement,  d’un jardin où Alice et sa sœur s’ennuient sagement. L’une lit, l’autre rêvasse.
Alice s’endort et tout bascule. L’espace blanc devient terrain de jeu et de découverte. Alice , que l’auteur « a  envoyée au fond d’un terrier de lapin sans avoir la moindre idée de ce qui va arriver ensuite », va aller de rencontre en rencontre, de surprise en surprise, va  quitter  son quotidien de petite fille sage pour les aventures les plus cocasses, va résoudre des énigmes,prendre des risques, assumer ses transformations , grandir quoi !
« Qui es tu ? » demande la chenille alanguie sur un champignon. Et Alice ne sait pas quoi répondre.
« Qui suis-je ? » est en effet la question qui traverse les aventures d’Alice et le spectacle. Comment savoir qui on est quand on change sans cesse de taille, quand chaque rencontre bouleverse ce qu’on savait du monde ?

Dans le spectacle de Betty Heurtebise et de son équipe, et l’on doit saluer le formidable travail de création visuelle  de Valéry Faidherbe et Sonia Cruchon,  c’est l’image qui donne toute sa dimension à l’exploration de ce que cache la surface, de la terre comme de la conscience. L’image qui traduit le vertige de la descente vers le ventre de la terre, les changements de taille d’Alice, les troubles de la rencontre avec les êtres les plus surprenants surtout lorsqu’ils sont familiers comme le chat au drôle de sourire.
Alice a toute la grâce ironique d’Elodie Belmar, accompagnée par un narrateur facétieux, Alexandre Cordin. Elle réussit à ne pas se faire  absorber par la virtuosité visuelle du spectacle. Comme Alice, elle construit son identité.Un beau spectacle tous publics, tant les adultes peuvent y lire ce qu’ils ont oublié de leur enfance.

Françoise du Chaxel

 Théâtre de la Petite Fabrique à Blanquefort ( Gironde )Spectacle en tournée.

 

 

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