FAUT PAS PAYER

FAUT PAS PAYER! de Dario Fo, mise en scène de la compagnie Jolie Môme.

    Le public se presse aux portes de la Belle Étoile, lieu chaleureux:  il y a des familles, des enfants, un public de sympathisants  engagés et enthousiastes. Cette pièce de Dario Fo écrite en 1974,  dans un contexte de crise économique mondiale et de licenciements chez Fiat, reste d’une actualité brûlante. Les femmes des ouvriers à bout de ressources, se mettent à piller un  supermarché et vont dissimuler leurs larcins sous leurs manteaux en simulant une grossesse pour tromper la police venue enquêter, ainsi que leurs maris, honnêtes syndicalistes.  Le spectacle est joué à un rythme trépidant par une troupe dynamique accompagné par trois musiciens, Cyrille Chellal le contrebassiste sautant allègrement d’un rôle à l’autre, policier enquêteur, gendarme et père d’un ouvrier. Laure Guérin et Sylvie Lartaut déclenchent l’hilarité dans leurs manigances de Margherita et Antonia pour garder une apparence d’honnêteté. Enfin, Serge Balu et Antoine Jouanolou en Giovanni et Luigi, syndicalistes naïfs qui finiront par se révolter au moment des licenciements et des expulsions, sont plus vrais que nature.

  Ces comédiens  font tous partie de Jolie Môme depuis plusieurs années, une vraie et grande troupe qui ne met pas son poing dans le dos. La  mise en scène de Faut pas payer prend un plus grand relief que celle de Jacques Nichet aux Amandiers de Nanterre, où Marie-Christine Orry interprétait pourtant une formidable Antonia.

Edith Rappoport

prolongation jusqu’au 20 décembre
Attention réservation nécessaire au 01 49 98 39 20. 

http://www.cie-joliemome.org/

 

La Belle Etoile à La Plaine Saint-Denis


Archive pour 25 novembre, 2009

Lorenzaccio

Lorenzaccio
d’Alfred de Musset
Mise en scène
Yves Beaunesne

    rptitionlorenzaccio32larnaudvasseur.jpgLa scène de l’apostrophe de Cergy Pontoise peut se féliciter d’avoir invité l’artiste Yves Beaunesne en résidence pour la saison 2009-2010 : sa mise en scène de Lorenzaccio est magistrale. Elle illumine et réchauffe notre paysage théâtral d’automne parfois morose.
Yves Beaunesne, qui travaille davantage pour l’opéra que pour le théâtre, ne manque pas d’imagination : il a transposé l’intrigue dans la Russie du XIXe siècle (les costumes sont magnifiques : manteaux en velours, étoles, ceintures et robes de soie), de manière à ne pas être dans la reconstitution mais dans une transcription universelle. N’est-il pas en effet question d’une ville toute entière gagnée par la corruption, d’un régime tyrannique, d’un problème de bâtardise, d’une question d’honneur, de la possibilité de l’action politique, soit des thèmes intemporels ? D’ailleurs, une partie des personnages est jouée non par des acteurs mais par des marionnettes qui incarnent les pantins de la République que les puissants sacrifient.
Le décor est réduit au minimum de manière efficace : une tenture au fond de la scène, retenue par des fils, peut prendre l’apparence d’une tente, d’un mur ou d’un dais. Chaque lieu est figuré par des attributs : tapis rouge et prie-Dieu chez le cardinal Cibo, tapis bleu et fauteuil chez Marie Soderini… soit un décor suggestif qui peut être rapidement (dés)installé.
De nombreux comédiens ont une interprétation remarquable : Océane Mozas qui joue la marquise Cibo a une élocution et une aura incroyables ; Philippe Faure incarne un cardinal Cibo cynique, suffisant et calculateur ; Thomas Condemine joue un Alexandre de Médicis mû par ses obsessions, gouverné par ses plaisirs et corrompu ; Mathieu Genet figure un Lorenzo désabusé, mélancolique, fragile mais agissant. Tous deux reflètent très bien le couple d’amis débauchés en canaille.
Le jeu est vif, convaincant, comme dans la scène de la confession de la marquise au cardinal, où la tension extrême se lit très bien sur les visages et les corps. Ou dans la scène du bain d’Alexandre, aussi amusante que trouble puisque la cote de maille disparaît mystérieusement, comme le présage d’un danger imminent. Ou à la fin, quand après la mort d’Alexandre, Côme prête serment, et que sa voix se fait recouvrir par la musique, comme un mensonge qu’on n’écoute plus, avant de se briser dans un éclat de verre symbolique.
Un spectacle impressionnant, à voir absolument s’il passe près de chez vous, et qui donne envie de suivre de près le travail d’Yves Beaunesne. Le public adolescent dans la salle qui n’a pipé mot pendant toute la durée de la pièce, est une autre preuve de sa capacité à subjuguer.

 

Barbara Petit

L’apostrophe – Scène Nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise, Cergy Pontoise – les 18, 19, 20 novembre.

Tournée 2009-2010:
le 25 novembre 2009, au  Théâtre, de Saint-Quentin (Picardie), le 8 décembre 2009 : Maison de la Culture, Nevers ; le 18 décembre à La Scène Watteau de Nogent-sur-Marne ;
en janvier 2010 : à Liège (Belgique) – Théâtre de la Place, du 12 au 16 ; Luxembourg – Grand Théâtre, les 20 et 21 ; Cognac – L’avant scène, le 26 ; Arcachon  – Théâtre, le 28 ; en février 2010 : la Rochelle – La Coursive, Scène nationale, du 2 au 4 ; Laval – Théâtre, le 13 ; Bourges – Maison de la Culture, du 24 au 26 ; en mars 2010 : Villeurbanne – Théâtre National Populaire, du 3 au 7 ; Saint-Brieuc – La Passerelle, Scène nationale, le 11 ; Beauvais – Théâtre de Beauvais et du Beauvaisis, les 16 et 17 ; Cachan – Théâtre, le 26 ; en avril 2010 : Béziers – Domaine de Bayssan, du 8 au 10.

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