L’ILLUSION COMIQUE
L’ILLUSION COMIQUE Théâtre Antoine Vitez Ivry de Pierre Corneille, mise en scène d’ Élisabeth Chailloux.
Le Théâtre des Quartiers d’Ivry aime donner des sous-titres aux spectacles présentés dans leurs saisons, il y en a un qui résume bien le propos de Corneille, c’est « Clindor ou le roman d’un acteur, comment faire savoir à son père qu’on est devenu comédien ». Elisabeth Chailloux a tiré un beau parti du texte avec une belle équipe d’acteurs, une vraie troupe que l’on retrouve avec plaisir depuis Les deux gentils hommes de Vérone, les décors et les lumières d’Yves Collet et les costumes d’Agostino Cavalca. Les spectacles sont toujours présentés devant des salles pleines de jeunes captivés et enthousiastes.
Pridamant, père désespéré est depuis des mois à la recherche de son fils qu’il a chassé de chez lui, il se jure de mourir s’il ne le retrouve pas, persuadé d’une issue fatale. Heureusement il croise le magicien Alcandre qui lui fait voir son fils, devenu le valet de Matamore, espagnol allumé qui prétend être un tueur de Maures, couard de premier ordre. Clindor prétend courtiser Isabelle pour son maître, elle est aussi sollicitée par Dorante, riche prétendant qui a les faveurs de son père. Mais c’est du valet qu’elle est amoureuse, ce valet qui revendique une riche naissance !
Les amoureux parviendront à s’enfuir, après que Clindor ait abattu son rival, grâce à la complicité de Lyse, la suivante d’Isabelle. Le deuxième acte brosse l’infidélité de Clindor, courtisant Rosine, la femme de son bienfaiteur, déjouée par la finesse d’Isabelle soutenue par Lyse. A la grande surprise du père qui croit son fils abattu par le mari jaloux, on voit les comédiens deviser gaiement dans les coulisses. C’est de théâtre qu’il s’agissait, et Alcandre le magicien en tirait les ficelles. C’est un vrai bonheur de voir cette mise en abyme, d’entendre ces alexandrins proférés avec une belle théâtralité sur un plateau qui sait nous faire rêver, à travers les transparents et les images de scène de Michel Dusautoy et Yves Collet.
Edith Rappoport
Théâtre des Quartiers d’Ivry jusqu’au 3 décembre