L’Histoire d’une Fille qui lisait trop d’histoires
L’Histoire d’une Fille qui lisait trop d’histoires, création librement inspirée du Dictionnaire des lieux imaginaires d’Alberto Manguel et Gianni Guadalupi, mise en scène et écriture d’Anouch Paré, accompagnée de Bénédicte Bonnet.
Le spectacle a été créé en 2006, à la demande du Conseil général de la Marne, pour être joué dans les bibliothèques de prêt; mais il a été aussi représenté dans des établissements scolaires. Il est fait pour être joué n’importe où, dans des conditions de proximité, sans aire de jeu surélevée et sans régie lumière. En général donc, dans des salles polyvalentes, comme celle d’aujourd’hui, endroit improbable aux murs rose pâle, rideaux défraîchis, faux plafonds blancs munis de plafonniers à tubes fluorescents, et cloison mobile en plastique crème : le rêve……. Mais bon, il faut bien faire avec: les communes n’ont pas beaucoup d’argent et ce n’est pas M. Sarkozy ni ses amis banquiers de tout poil qui vont les aider.
Les opérations sont dirigées par Act’Art/Scènes Rurales: les comédiens ont séjourné en Seine-et-Marne, pour créer un spectacle, en général une petite forme écrite par des auteurs contemporains, et le jouent pour un courte série de représentations dans des salles polyvalentes ou foyers ruraux, mais assurent aussi des ateliers de pratique artistique auprès d’enfants et d’adolescents.
Nous avions pu ainsi voir dernièrement Broadway-en-Brie au Châtelet-en-Brie, réalisé par Laurent Serrano, dont Anouch Paré était la coauteure avec le metteur en scène ( voir Théâtre du Blog de novembre).
L’Histoire d’une fille qui lisait trop d’histoires est une sorte de voyage dans les lieux qu’ont imaginé depuis toujours les romanciers et dramaturges, toute langues et tous pays confondus. Avec seulement deux personnages parodiques : Lui, un détective privé de film noir, imperméable mastic et feutre noir, cigarette au bout des lèvres, qui mène une enquête délicate, et Elle, la femme fatale, aux longues jambes gainées de bas résille et au regard provocant. Avec ,bien entendu, en filigrane, la silhouette des deux immenses acteurs qu’est toujours Lauren Bacall, et qu’était Humphrey Bogart son mari,décédé en 57.
Le détective enquête donc sur la brutale disparition de la fille de cette femme fatale: il y a juste quelques livres, avec des marque-pages, qu’elle a laissées – maigres indices qui fournissent un prétexte à un dialogue entre Elle et Lui, ou plutôt à une lecture déguisée d’Alberto Manguel. Aucun décor, juste une table, deux chaises et un gros magnétophone qui assure quelques phrases musicales et commentaires… Le théâtre contemporain nous a habitué depuis longtemps à des spectacles faits de peu de choses.
Mais ce petit scénario parodique d’une heure, manque de chair et de véritables personnages et pas des plus passionnants, sonne un peu trop comme un exercice d’acteurs, à consommer en privé et hors public. Il y a quand même bien des textes contemporains qui auraient fait dix fois mieux l’affaire…
Et donc, même si Cécile Leterme et Eric Malgouyres, qu’on avait déjà pu voir dans Broadway-en-Brie, sont bien dirigés, on reste un peu sur sa faim. D’autant plus qu’Anouch Paré n’a pas voulu se servir des deux projecteurs installés, pour respecter, dit-elle, les conditions habituelles de jeu; et ils ne seront allumés qu’au moment où six collégiens du village viendront entourer Elle et Lui, quelques minutes avant la conclusion… ce qui n’était pas l’idée du siècle.
Là, en effet, dans la lumière douce, il se passe vraiment quelque chose, et les personnages prennent alors un relief et une intensité des plus remarquables. Et cette salle polyvalente un peu minable devient alors comme un vrai décor… Mais c’est évidemment trop tard.
Et le public? Celui du village de Nanteau-sur-Essonne, et de ses environs, jeunes et plus âgés réunis, installés sur un gradinage hors normes de sécurité (le directeur d’Act’Art ferait bien d’être plus vigilant!) regarde le spectacle avec bienveillance mais sans plus de passion que cela.
Le meilleur moment de la soirée étant sans doute…le petit pot sympathique qui réunit ensuite les gens, ceux de village, les élus, les comédiens et la metteuse en scène. Question lancinante : comment amener un spectacle théâtral vraiment fort, dans de bonnes conditions techniques, jusqu’à l’Est de l’Ile-de-France, où il n’y a guère de véritable salle, sauf à Melun…
Philippe du Vignal
Spectacle vu le 29 novembre à Nanteau-sur-Essonne ; prochaines représentations le 16 janvier à Sourdun, le 12 mars à Féricy, le 13 mars à Chamigny, le 26 mars à Verneuil -l’Etang, le 27 mars à Montarlot et le 7 mai à Villiers-sur-Seine.
A M. DU VIGNAL
Monsieur,
Ne percevant pas le caractère injurieux de mes réactions à vos écrits, je ne prendrai pas le temps, pour l’heure, de relire Fénelon: j’ai tant à faire. Le droit d’aimer, ou pas, et surtout pas du tout nos spectacles, évidemment, préservez-le. Cette liberté est tout à fait légitime, effectivement. Et puisque vous vous référez à l’application 33 de la loi de 1881, « qui punit, -je vous cite-, d’une amende les injures faites par le biais d’un réseau électronique », sachez que je n’ai nullement pensé être délibérément offensante; et que si mes écrits vous ont semblé outrageants, qui faisaient réponses à des censures divulguées publiquement et qui dénigraient le travail de deux équipes de gens conscients et équilibrés, j’en suis étonnée. Vraiment. Je n’ai que retourné la flèche de la cible à l’archer. restons-en là, monsieur, et ne perdons, ni l’un ni l’autre, nos verves distinctes à de vaines piques. Travaillons plutôt à ce qui nous importe tous les deux, me semble-t-il : la scène et le public, -un travail d’embellissement souterrain et de joyeux partage.
Monsieur du Vignal,
J’ai mis un peu de temps à répondre à vos propos concernant le spectacle objet de ce blog. Je m’en excuse volontiers auprès du grand expert que vous êtes, moi simple adjoint de la commune d’accueil.
J’aurai pu le faire ce matin, mais j’avais un rendez-vous avec une entreprise de TP – Travaux Publics et non pas Théatre Populaire, excusez moi, nous n’avons pas les mêmes occupations, vous savez pourquoi? Parce que nous, nous essayons de faire entrer dans un budget étriqué le maximum de travaux servant nos administrés
Je reviens donc au spectacle car maintenant j’ai le temps de vous répondre puisque je suis en RTT- Récupération Temps de Travail et non pas Raleur Tout Théatre – pour vous dire que je ne suis pas assez cultivé pour porter un jugement sur votre critique .
D’ailleurs est-ce le rôle de la DRAC que de critiquer ou est-ce plutôt de votre devoir de faire en sorte que les obstacles au rayonnement de la culture s’effacent devant vos propositions constructives?- Ah, une fois de plus je m’égare un peu comme vous dans vos commentaires quand vous dites » Il est fait pour être joué n’importe où, dans des conditions de proximité, sans aire de jeu surélévée et sans régie lumière. En général donc, dans des salles polyvalentes, comme celle d’aujourd’hui,…. »
Je pense que vous auriez du arrêter votre commentaire ici l’ajout de » endroit improbable aux murs rose pâle, rideaux défraîchis, faux plafonds blancs munis de plafonniers à tubes fluorescents, et cloison mobile en plastique crème : le rêve……. » est méprisant, c’est dommage pour quelqu’un qui relève de la région dont le financement – donc votre salaire est alimenté par les prélèvements réalisés sur les budgets de ces pauvres gens qui n’ont même pas les moyens de se payer de nouveaux rideaux – Je m’égare une fois encore…
Puis vous rajoutez: » Mais bon, il faut bien faire avec: les communes n’ont pas beaucoup d’argent et ce n’est pas M. Sarkozy ni ses amis banquiers de tout poil qui vont les aider »
Pensez-vous qu’il était indispensable de mettre de la politique dans le débat, j’avais déjà entendu de la part de gens me semble-t-il assez intelligents que la culture n’avait pas de couleur, qu’elle n’était ni rose , ni verte, ni bleue, mais qu’il fallait qu’elle devienne universelle. Entre nous la gauche caviar ou pas ne favorise pas et n’a pas beaucoup favorisé les communes rurales du sud Seine et Marne… peut être eut-il fallu que vous soyez élu à ce moment là….mais je m’égare encore, ce n’est pas possible!
Vous enchaînez ensuite avec « Et le public? Celui du village de Nanteau-sur-Essonne, et de ses environs, jeunes et plus âgés réunis, installés sur un gradinage hors normes de sécurité ( le directeur d’Act’Art ferait bien d’être plus vigilant! ) , qui regarde le spectacle avec bienveillance mais sans plus de passion que cela ». Alors là je suis d’accord avec vous j’ai réussi à pénétrer le fond de la pièce, enfin je le pense car je n’ai pas suivi de formation spécifique, mais il n’y avait pas de quoi grimper aux rideaux, d’ailleurs c’est tant mieux car ils ne l’auraient pas supporter selon votre jugement!Par contre, le rôle d’acteur, que bien qu’inculte j’arrive à percevoir, eh bien je l’ai apprécié ne vous déplaise….tiens je me mets à copier quelqu’un , vous l’avez reconnu je pense, mais la culture n’est-ce pas cela, copier, imiter et… critiquer.
Au fait j’étais debout à côté du rideau dont le seul avantage aurait pu être pour moi de me soutenir en cas de somnolence aigüe, tiens je me moque maintenant… Je suis vraiment incorrigible!
Alors après vous faites des compliments, car vous poursuivez avec » Le meilleur moment de la soirée étant sans doute…le petit pot sympathique qui réunit ensuite les gens, ceux de village, les élus, les comédiens et la metteuse en scène ».
Merci de reconnaître que nous sommes quand même des gens qui peuvent être fréquentables, il est vrai qu’avec du pâté de sanglier fait maison, ces instants sont plus appréciables que ceux servis avec une tranche de saumon d’élevage »findus » ou autres servie à Melun.Y’a quand même des trucs bien chez les pl….oucs.
Finalement je comprends que vous vous soyez assoupi, oui seulement assoupi, terrassé par la fatigue – moi je vous crois, car quelle vie vous devez avoir à la DRAC…toujours en train de regarder, de critiquer, regarder et critiquer encore…
Vous terminez avec « Une vraie question qui demeure lancinante : comment amener un spectacle théâtral vraiment fort , avec de bonnes conditions techniques, dans l’Est de l’Ile-de-France, et où il n’y a guère de véritable salle, sauf à Melun. » et là je vais être sérieux, c’est vraiment une question…Nous, qui sommes à l’affût de toutes aides pour améliorer nos équipements ,ne trouvons pas beaucoup de réponse. Nous avons actuellement un contrat rural pour rénover les huisseries de cette salle, vous n’avez pas vu les huisseries? dommage, ah oui mais c’est normal elles étaient cachées par les rideaux! Au fait on changera aussi les rideaux…mais une fois de plus je m’égare…Donc nous à la veille d’une réfection de cette salle, huisserie, sol, acoustique…..Le montage du dossier nous a appris un peu plus de 2 ans…mais il vient d’être accepté. Pour nous, quasi bénévoles, c’est une grande satisfaction, car nous savons mettre derrière le seul terme de contrat rural une valeur, une implication, un mérite, les heures de travail qui y sont attachées, mais je pense que nous sommes trop terre à terre, nous devrions aller voir à Melun comment sont gérées toutes ces choses touchant ou pas à la culture d’ailleurs…mais je m’égare
Avant de terminer je ne peux éviter de vous dire que votre mépris pour les petites communes et pour les personnes qui les gèrent, m’a fait trés mal-trés mal aussi à Mme le Maire et aux collègues du conseil qui savent se dévouer pour la chose collective- , mais en fait la nature vous punit tous les jours car à Melun vous ne la voyez pas!Et c’est tellement simple la nature que cela ne produit que des gens simples, mais pas forcément simplets.
Et enfin pour terminer, je veux bien croire en votre pouvoir de faire et défaire et vous demanderais de reprendre contact avec nous à la mairie afin d’améliorer l’aménagement de cette salle pour que la prochaine fois nous ne soyons pas amenés à échanger comme ici, mais plus pour dire: Nanteau, petit bled bien joli du sud Seine et Marne a accueilli un spectacle merveilleux dans une salle que même Melun lui envierait….
Mais n’oubliez pas de venir nous voir avec votre tirelire, ou enfin une ligne budgétaire ad hoc.
Bien respectueusement malgré tout,
André LE BRAS
A Anouch Paré,
Je n’ai aucune envie de répondre à vos injures ni de polémiquer avec vous mais je vous invite à relire Fénelon: » Les injures sont les raisons de ceux qui ont tort ». C’est tout et je garderai le droit d’aimer beaucoup, moyennement ou pas du tout vos spectacles, que ce soit comme critique dramatique ou à un tout autre titre et vous garderez le droit aussi, s’il vous arrive de les lire, et de m’en dire tout le mal que vous en pensez; cela me parait relever des droits les plus élémentaires…
Je vous invite toutefois aussi à réfléchir sur l’application 33 de la loi de 1881 qui punit d’une amende les injures faites par le biais d’un réseau électronique.
Philippe du Vignal
A vous lire, j’en apprends bien plus sur le bâtiment où s’est déroulé la pièce que sur cette dernière. Vous perdez, dés lors, toute la crédibilité que je ne vous avez encore accordée…
En effet, j’ai noté la précision avec laquelle vous vous êtes attaché à décrire le lieu du rendez-vous. A quoi bon? Que de mots perdus!
Pour ma part, j’ai assisté à l’une des représentations de cette même pièce, cet après-midi, dans le gymnase de l’iufm de Châlons en Champagne!
Lieu de Théâtre peu prestigieux… Ce vieux gymnase, je ne pourrais, même si je me concentrais, vous en décrire une infime partie.
Pour une raison bien simple, là n’est pas l’essentiel et je n’attache pas grande importance à l’endroit où je me trouve mais davantage au pourquoi je m’y trouve. Mais je comprends qu’à chercher des raisons de se plaindre, on finit par en trouver…
Assise pendant une heure, sur une poutre de gym, si mes fesses étaient engourdies, mes yeux et mes oreilles, eux, ne l’étaient pas! Je vous conseille à l’avenir ce genre d’assise pour éviter de vous endormir… au moins par respect pour le travail des comédiens, metteurs en scène et auteurs sans qui vous n’existeriez pas!
A vous lire, j’apprends également que le public fut peu passionné par le jeu proposé… Non content de vous proclamer décorateur d’interieur, vous vous attribuez aussi la capacité à percevoir ce que le public ressent.
Regardez plutôt ce qui se passe sur scène, le sujet pour lequel vous vous déplacez, non?
Personnellement, la passion est bien l’émotion que j’ai ressentie! Ne vous en déplaise. Je suis ravie de ne pas être une experte à la Drac ou de ne pas avoir une culture théâtre très étendue. J’ai souvent l’impression qu’à trop en savoir, on se gâche des moments qui pourraient être agréables, sous pretexte que l’on est garant d’un certain « standing ».
Sur ce je vous souhaite de nombreuses participations à de nombreux pots puisqu’il me semble que ce sont eux que vous estimez le mieux à leur juste valeur…
La critique est aisée mais l’art est difficile.
Réponse à Pierre Champion:
Monsieur,
D’abord merci de votre commentaire; certes, à un moment, je me suis endormi, c’est vrai, j’ai eu une semaine épuisante où je suis allé tous les soirs au spectacle, ce qui n’est pas une excuse mais c’est également vrai qu’il n’y a pas tellement de critiques qui retournent un dimanche après-midi très loin de chez eux pour aller voir un spectacle, quand on leur a demandé… Vous pouvez vérifier. Cela dit , que vous ne soyez pas d’accord avec moi, c’est tout à fait votre droit.
Je respecte le travail d’Anouch Paré mais je dis simplement qu’il ne m’a pas passionné, loin de là, et en partie , parce qu’il n’est pas présenté dans de bonnes conditions, et madame la Maire n’y est pour rien ; si vous m’aviez bien lu, vous auriez vu que je fais nettement la distinction… Quant aux normes de sécurité, je me permets de vous signaler que je vérifie toujours ce genre d’affirmations. Renseignez-vous et vous verrez qu’en effet le gradinage n’est pas aux normes, et je ne sais si le nom de Furiani voius dit quelque chose mais là aussi il n’y avait , à priori aucun danger…
Quant au pot, je persiste et je signe: c’était un moment agréable car l’on pouvait parler avec les spectateurs, ce qui n’est pas si fréquent à Paris et j’apprécie beaucoup. Pour ce qui est des possibilités offertes au public de voir un spectacle théâtral, vous conviendrez sans doute avec moi que les théâtres de Melun et Fontainebleau dont je connais la programmation, s’il font leur travail, sont quand même éloignés. Je sais , par expérience, qu’il est essentiel de venir à la rencontre des spectateurs . Croyez-moi, je sais très bien ce que sont les difficultés de théâtre en milieu rural, et ce que je voulais faire remarquer, mais peut-être me suis-je fait mal comprendre, c’est le manque de proximité des lieux de spectacle qui fait que le public reste un phénomène urbain.
En espérant avoir répondu à votre commentaire….
Cordialement
Philippe du Vignal
cheer monsieur.
je trouve votre critique très facile.
je pense que le spectacle a du vous paraître court, vues les longues périodes pendant lesquelles vous avez dormi, certes vous n’avez pas ronflé, et ce sans perdre votre bloc, j’étais votre voisin.
Je n’aime pas du tout votre « Et le public? Celui du village de Nanteau-sur-Essonne, et de ses environs, jeunes et plus âgés réunis, installés sur un gradinage absolument hors normes de sécurité ( le directeur d’Act’Art ferait bien d’être plus vigilant! ) , qui regarde le spectacle avec bienveillance mais sans plus de passion que cela. » qui sous-entend ces ploucs venus voir une petit spectacle, dans cette salle minable, Madame le Maire appréciera, et se consolera pour l’excellence de son pot.
Par ailleurs, vous semblez dire qu’en dehors de Melun, l’est de l’île de France et donc le sud Seine et Marne ressemble à un désert théatral , c’est vite passé sous silence les théâtres de Fontainebleau, la salle de Nangis et son festival et les nombreuses initiatives dans ce canton, mais qui ne semblent pas correspondre aux canons de Melun.
je remercie les gens d’Act’Art/ et les Scène Rurales de venir dans nos villages présentés de tels spectacles dans des conditions pas toujours faciles mais avec beaucoup de volonté de bien faire.
Pour ma part j’ai passé un très bon moment, et je ne suis pas le seul, vous aviez à votre gauche une dame qui s’est beaucoup amusée, l’essentiel était l’ambiance de cet exercice d’acteurs, un peu de rêve et d’imagination font parfois beaucoup de bien.
je vous souhaite, une bonne écoute du prochain spectacle auquel vous assisterez.
Monsieur,
J’ai d’autres chats à fouetter, d’autres combats que ceux contre les piètres critiques, mal ficelées, pitoyables, mais surtout nocives que le web offre la liberté de formuler sur des spectacles. Cependant, je ne peux pas pour autant vous laisser écrire n’importe quoi sans profiter moi aussi de cette liberté.
Monsieur, avouez que la salle où vous avez eu la chance d’assister à l’Histoire de la fille qui lisait trop d’Histoires n’était pas sans confort : vous avez dormi au gradin, – et je parle de chance, puisque certaines personnes ayant réservé ont été refoulés par manque de place.
« un prétexte à un dialogue entre Elle et Lui, ou plutôt à une lecture déguisée d’Alberto Manguel. »: Monsieur! On peut tenir ses yeux fermés et avoir le neurone alerte! M. Manguel ne m’a prêté que peu de textes: je suis contemporaine, peut-être pas auteur, mais c’est à ma plume que vous avez eu affaire plus qu’à celle de ce prodigieux ogre de lecture.
« Aucun décor »: détrompez-vous! Faudrait-il avoir la grossièreté de marquer encore plus nos choix scéniques? Le décor était cette « salle minable » à laquelle vous faites élégamment référence, la salle, Monsieur! Avec sa fresque bucolique, ses rideaux saumons délavés, son rose plus pâlissant que mes joues lorsque je lis vos adresses piquantes. Et lorsque c’est dans une maison d’arrêt que nous jouons, un collège, un gymnase : les décors sont là, imposés, qui font qu’il y a théâtre au moment où le public décolle du fait du jeu et du jeu seulement.
Ce spectacle tendait à me réconcilier avec les adultes, -lorsque je les vois partir avec les deux comédiens dans le voyage qu’ils font, à la façon des enfants qui jouent- : vous faites probante exception.
Monsieur, pour ce qui est du public,- « qui regarde sans passion » écrivez-vous-: puisque vous avez apprécié le pot qui a suivi le spectacle, vous auriez bien fait de laisser traîner vos oreilles.
Pour finir, et déjà je suis vannée de vous accorder tant de temps, pensez juste que notre beau pays n’a peut-être pas besoin de théâtres, je veux dire de ces bâtiments conçus pour des spectacles conçus-pour-des-théâtres et peu pour le public,sa capacité à s’insurger ou à rêver, pas plus que d’églises ou de mosquées, mais qu’il a besoin de Joueurs, de comédiens (car c’est vraiment « L’endroit où çA se passe ») et de rencontre entre ces joueurs et les citoyens, et que si un Monsieur tel que vous, Expert à la Drac, assermenté pour je ne sais quelle compétence, ou appartenance à une espèce que j’ignore, fait des petits, le Théâtre, – pas le bâtiment, qu’importent les Monuments!, mais le jeu, la passion de cela- , est dans le pétrin.