Les Puppini Sisters
Les Puppini Sisters
Elles sont en tournée en France début 2010. Et remplissent les salles. Pourquoi ? L’accroche se fait sur le mot « glamour » (sensualité, beauté). On attend donc à la fois de belles présences (sexy poivré d’Ava Gardner ou sucré de Marilyn), une musique (cool de Cole Porter ou jungle de Duke Ellington), une danse ( claquettes de Fred Aster et de Ginger Rogers, ou naïades d’Esther Williams), et le cinéma de Billy Wilder et de Woody.
Mais le glamour n’est pas le kitsch. Le kitsch recycle le laid. Le glamour recycle le beau. Décor des palaces Art déco. Esthétique de la couleur, Gevacolor ou Agfacolor, fini le noir et blanc de la guerre. Le glamour est aussi une éthique : l’amour, rien que l’amour. Et la femme au cœur de l’histoire.
Les Puppini ont certes des atouts. La meneuse de revue ,Marcella Puppini est brune, Italo-Espagnole; c’est elle qui donne le rythme et le ton, et elle chante à merveille en couple avec son accordéon, et réussit un finale de bacchante antique en transe. La rousse Irlandaise Stéphanie 0′Brian est acide et la blonde Anglaise Kate Mullins joue les pulpeuses. Quant aux costumes: (des robes pailletées) ils sont très réussis: unité du tissu or et variété de la coupe selon les trois types de beauté. A l’arrière, il y a trois mâles( guitariste, batteur, bassiste.) Au service de ces dames…
Mais- premier malaise- ils sont en jeans et baskets! Adieu Cary Grant et Humphrey Bogart… L’amateur de glamour reste sur sa faim, déçu, frustré. D’abord, très peu de standards de Porter ou Ellington (droits d’auteur exorbitants ?) Beaucoup de « à la manière de ». Avec des hors-sujet comme Dalila, Dutronc et Carmen… Bonjour le kitsch et le post-moderne.! Et des impros de batterie et de guitare hard-rock, hors sujet également.
Les éclairages sont sans invention, le décor se résume à un triste écran en fond de scène, qui s’anime parfois, mais mollement, et la chorégraphie est faible! En effet les trois grâces ont dans leur manche un minimum de gestes, toujours les mêmes : salut militaire, main en visière, lancer du lasso… Bref, sur le créneau du glamour, les Puppini ne font pas encore mouche.
René Gaudy
les 8 et 9 mars à Alençon, et le 16 au Théâtre municipal de Hagueneau.
Bonjour,
Merci pour votre article sur les Puppini Sisters.
J’adore leur album et je m’apprêtais à les voir en concert à Nantes et à me faire ma propre idée sur leur performance sur scène et malheureusement la représentation a été annulée!Si une date est reprogrammée je ne manquerai pas de revenir laisser un commentaire pour vous donner mon opinion.
Merci encore et bonne continuation pour votre blog.
Laissez-moi votre mail, s’il vous plait.
René Gaudy
Oui je suis celui-là. Nouvelle Critique, France Nouvelle, Révolution. Puis Théâtre Public. Quelques livres, sur Adamov, le théâtre de l’unité. Ami de toujours d’Edith Rappoport. Et vous, qui êtes-vous?
est ce que vous êtes le Gaudy de la Nouvelle critique, il y a quarante années de ça.
Ah c’est bien de vous voir ré-apparaître.
Vous écriviez ailleurs aussi si je m’en souviens bien.
excusez mon impertinence, je suis assez âgé , j’avais 49 ans à la mort de Jean Vilar
Vsedo