Le Bruit des os qui craquent
Le Bruit des os qui craquent de Suzanne Lebeau, mise en scène d’Anne-Laure Liégeois.
C’est le récit de la vie d’une très jeune fille Elikia; elle a 13 ans mais elle vit dans un pays en proie à la guerre civile … Enlevée à ses parents, elle est incorporée de force comme soldat et se comportera donc comme un soldat, c’est à dire plus comme un bourreau sans pitié que comme la victime qu’elle était auparavant, même si elle essaye de donner un sens à sa vie… qui basculera encore une fois quand elle sera victime du sida et en mourra à quinze ans. L’écriture de Suzanne Lebeau est à la fois précise et d’une belle poésie mais ne fait pas vraiment sens sur un plateau de théâtre.
Anne-Laure Liégeois, qui, à la suite d’une commande de Muriel Mayette, a réalisé la mise en scène, s’est inspirée des livres qui traitent de la pauvre vie de ces enfants soldats et des images terrifiantes d’Afrique que nous avons tous vues un peu partout. Mais cette réalisation où les lumières restent jusqu’au bout des plus parcimonieuses et où ces bons comédiens que sont Isabelle Gardien, Benjamin Jungers, et Suliane Brahim- sont immobiles, debout la plupart du temps, est décevante, sauf à la fin quand des photos d’ enfants défilent en silence. Et ces soixante minutes presque dans le noir paraissent durer une éternité… mais c’était sans doute déjà un fausse bonne idée que de porter cette histoire d’ enfants soldats à la scène….
A voir? Si vous y tenez, mais on vous aura prévenu!
Philippe du Vignal
Studio de la Comédie-Française jusqu’au 21 février.