L’Invisible

L’Invisible, une création de Marie Brassard.

     capturedcran20100227173955.jpgCréée pour le Festival TransAmériques de Montréal en 2008,  L’Invisible constitue une expérience artistique fondée à la fois sur une performance scénique et l’application de technologies de pointe. La metteure en scène et créatrice, Marie Brassard considère que le théâtre est un art où dominent les multimédias et où le texte s’écrit au cours des répétitions. Dans L’Invisible, sa plus récente création, elle est à la recherche de la frontière entre vie et  mort,  passé et  présent,  réel et  fiction. Grâce à l’utilisation impressionniste du son et de l’éclairage, elle arrive à créer t une atmosphère onirique entre  réalité et  subconscient.
     Trois éléments, bien que sans lien apparent, sont ses sources d’inspiration pour L’Invisible. D’abord, le phénomène des ectoplasmes: figures fantomatiques extériorisées par un médium en état de transport spirituel. Puis la curieuse histoire de l’écrivain Jeremiah «Terminator» LeRoy, pseudonyme utilisé par Laura Albert qui s’est longtemps fait passer pour un transsexuel  fréquentant le monde underground; sa véritable  identité  ne fut révélée qu’en 2005, lors d’une enquête journalistique. Et enfin, la chute de Berlin dont on ressent la présence , bien que les traces en aient disparu.  
     Ces trois éléments, sans être  évoqués, ont inspiré Marie Brassard qui a créé un spectacle où elle cherche à rendre visible ce qui ne l’est pas d’habitude. «Ce qui était invisible devient visible, dit-elle,  et, dans la pénombre, les présences se manifestent brièvement, lumières fugaces comme celles des mouches à feu. Il est  ici question de percer les cloisons pour tenter de voir de l’autre côté: là où les histoires sont peut-être irracontables de la manière que l’on connaît, puisqu’ici, ce sont les sons qui deviennent visibles et c’est la lumière qui parle».
  La metteure en scène construit son spectacle à travers en utilisant  la voix, le son et la lumière qui s’interpénètrent pour s’articuler en un tout. Ce que les mots ne peuvent  exprimer, c’est à la musique ou au son de le faire en évoquant une atmosphère pénétrante et pleine d’émotions pour le spectateur. Une telle approche globale exige l’installation de micros partout sur scène, de sorte que les moindres sons provoqués par la lumière puissent  être amplifiés. Les matériaux utilisés  légers et très sensibles aux plus petits mouvements, bougent lorsque Marie Brassard marche  , reflètent la lumière et produisent des sons.
   Ces transitions qui exigent une maîtrise technologique de pointe sont assurés par Mikko Hynninen, Alexander MacSween et Simon Guilbault qui ont conçu les lumières, la musique et la scénographie.
 La voix de Marie Brassard a des nuances douces et  naïves,  où l’introspection, les séquences narratives, les gémissements chantés et soupirés sont amplifiés par des effets d’écho et d’étranges explorations sonores. Cela  crée des atmosphères indéfinissables, changeantes avec des images  dépaysantes grâce auxquelles elle sait nous faire passer avec une singulière aisance du monde des songes au monde réel. Et Marie Brassard réussit bien à traduire cette  relativisation de la réalité qui est à la base des questionnements  concernant l’homme, la connaissance de soi et  l’univers qui l’entoure.

Maria Stasinopoulou

 Le spectacle a été présenté du 10 au 12 février, dans le cadre du Festival des arts multidisciplinaires et électroniques (Mois Multi), à Québec.

 

 

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