Raymonde Temkine


Adieu Raymonde,

Raymonde Temkine s’est éteinte il y a une semaine. Elle allait avoir bientôt cent ans… Avec Edith Rappoport, nous avions été goûter chez elle un dimanche il y a un an; elle avait eu une attaque cérébrale et nous avions tout de suite pressenti que nous ne nous la reverrions jamais. Edith me rappelait récemment qu’on l’avait qualifiée de nouvelle Raymonde Temkine et que, pour elle,  c’était un bien bel hommage…
En effet, c’était la  plus ancienne critique dramatique d’Europe et sans doute même du monde, la mémoire vivante de près de quatre vingt ans de théâtre. Elle avait vu des milliers de spectacles dont elle se souvenait pour la majeure partie,et elle  allait quand elle le pouvait encore, chaque année au Festival  d’Avignon, et n’hésitait pas à 95 ans à prendre le car pour aller aux Théâtre des Gémeaux de Sceaux..  » Vous ne croyez tout de même pas, disait-elle,  quand on la félicitait pour son énergie, que nous allons passer nos soirées  dans un fauteuil à regarder la télévision!  » Elle avait collaboré à  La Pensée, Révolution et Europe mais on la connaissait aussi pour ses livres: L’ Entreprise Théâtre, et celui qu’elle avait consacré à Jerzy Grotowski qu’elle avait beaucoup contribué à faire connaître en France. C’était une femme intelligente et lucide qui ne mâchait pas ses mots dans la louange comme dans la détestation ; je la revois encore me disant à la sortie d’un spectacle pas très fameux, il y a seulement quelques années: « Ecoutez Philippe,  ce n’est même pas mis en scène, ils se moquent de nous, cela n’a aucun sens, quelle catastrophe!  » Mais elle disait cela  en prenant le temps de choisir ses mots, et en toute indépendance…
Je me souviens aussi qu’elle avait dit à Françoise Morandière, co-directrice du Festival de Blaye: ‘Non, vous voyez, cette année ne je ne viendrai pas: j’attends la naissance de mon arrière-petite fille, et  je ne voudrais pour rien au monde rater cet événement! « . Nous pensons à sa famille et en particulier à Valentin son mari qui l’accompagnait régulièrement au spectacle..
Raymonde Temkine restera pour nous une femme d’une qualité exemplaire.

Philippe du Vignal


Archive pour février, 2010

Macbeth

Macbeth de William Shakespeare (création en France).Mise en scène Declan Donnellan, scénographie Nick Ormerod.

  83093macbethune.jpgDeclan Donnellan a beau être né en Angleterre de parents irlandais, il ne rechigne pas à monter une pièce écossaise. Et avec sa compagnie Cheek by Jowl, il n’a cessé de reprendre depuis sa création en 1981 le répertoire britannique,  et surtout Shakespeare. Le théâtre des Gémeaux de  Sceaux connaît depuis longtemps la qualité du travail de ce metteur en scène, et Macbeth fait l’objet d’un cinquième accueil.
La renommée de la compagnie Cheek by Jowl n’est pas usurpée, elle qui, pour ce Macbeth, a distingué l’essentiel de l’accessoire : aucun décor, aucun objet. Fi des dagues, poignards, lettres, diamant ou autres coupes. Les costumes sont eux aussi réduits au plus simple appareil : pour les hommes, des tenues de style  militaire noires;  pour Lady Macbeth, une robe noire, pour Lady Macduff, un tailleur noir.
Mais aussi des murs noirs, un sol noir, et à cour et à jardin, de hauts lambris noirs, couleur du deuil, du mal, et de l’âme des damnés. Derrière ces planches s’allumeront parfois des lumières aux teintes de feu, comme pour rappeler l’enfer dans lequel les personnages sont pris au piège. Dans une société d’ultra haute technologie et d’abondance, Declan Donnellan a pris le parti de resserrer l’attention sur le principal : le texte, et son interprétation. Entendre du Shakespeare en langue originale, déclamé avec force et vigueur, offre un plaisir sans égal ! La prédiction des sorcières dans la brume, glaçante, vaut son pesant d’or.  Les Français  intellectualisent le jeu, mais les Britanniques jouent avec leurs tripes, d’où une interprétation d’une force exceptionnelle : le couple machiavélique, dévoré d’ambition, est aussi torturé que passionné. Macbeth n’est pas tranquille, lui qui « a tué le sommeil ». Littéralement dévoré par l’angoisse et le remords, l’usurpateur est rattrapé par le mal et se livre à un bain de sang. Seul Banquo, cet homme qui n’est pas « né d’une femme », mettra fin à sa folie barbare en le tuant.   Lady Macbeth, d’abord séductrice et instigatrice du crime, forte et déterminée, sombre dans la folie puis la mort. L’excellence du jeu s’appuie sur des partis pris de mise en scène originaux. C’est Duncan qui porte des lunettes noires comme un aveugle, et qui ne verra clair dans le jeu de Macbeth qu’une fois assassiné, réapparaissant sous forme de spectre. C’est l’ensemble des comédiens qui seront présents sur scène tout au long du spectacle, dans l’ombre et immobiles, témoins invisibles des crimes les plus crapuleux, incarnation de la mauvaise conscience ou des démons intérieurs qui rongent les assassins. Mais, à l’occasion d’un banquet, ils sont le violon et le tambour qui accompagnent les chants et les danses. C’est la portière dans sa loge qui accueille Macduff, fardée comme une voiture volée, habillée très court et de rose fuchsia, des bijoux breloques en veux-tu en voilà, vulgaire, buvant de la bière, aguicheuse, mais pas bien méchante. Un clin d’œil so british. Car ce Macbeth est aussi une ode à la jeunesse et au Royaume-Uni : certains comédiens interprétant les barons frappent par leur très jeune âge, visible à leur visage adolescent et leur coiffure branchée. Et lorsqu’en chœur, ils crient pour célébrer leur nouveau roi et le soulever dans les airs, ils sont les supporters de la Manchester United.
En Angleterre, on ne se lasse pas de jouer Shakespeare. On peut le comprendre : ce beau spectacle de Declan Donnellan nous montre que l’on peut être révolutionnaire avec de l’ancien, captivant avec une économie de moyens. Une démarche qui donne à réfléchir.

Barbara Petit

Jusqu’ au 21 février au théâtre des Gémeaux de Sceaux. Et  de février à mai à Berlin, Lyon, La Haye, Londres, Luxembourg, Milan, Brighton,et  Lille.

Arrêtez le monde, je voudrais descendre

tdromesko1.jpg« Arrêtez le monde, je voudrais descendre » par le théâtre Dromesko.

Avec ce spectacle, en association avec Emmanuel Demarcy-Mota du théâtre de la ville,  les nouveaux directeurs du théâtre Monfort, Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel, poursuivent un vrai parcours d’exigence artistique. Comme Ariane Mnouchkine, ils accueillent le public, chaque soir, c’est une marque de respect, rare, chez nos directeurs d’institutions.
Après avoir fait éclater les limites du spectacle de clown avec Slava, ils invitent leur public aux confins de la poésie et du loufoque, avec le théâtre Dromesko.
Pour l’occasion, Igor et Lili, créateurs de la Volière Dromesko, en 1990, ont implanté leur baraque en bois, dans le parc Georges Brassens.  Monique Brun et Jean-Marc Stéhlé jouent les textes de Pierre Bourdieu (extrait de La Misère du monde) et de Roland Dubillard, (extrait de Les Diablogues et autres inventions à deux voix ), avec beaucoup d’humour et de réalisme.
Plusieurs tableaux visuels, alternent avec ces textes, sans lien spécifique, avec plus ou moins de réussite…Des tableaux sur une scène circulaire, ou se mêlent, chants,  danses, orchestre tsigane,  animaux, et personnages à têtes animales créés par  Fredericka Hayter.
La première partie, trop lente, montre des scènes visuelles, pas toujours bien dessinées, proches de l’univers onirique de Philippe Genty ou du baroque d’Emir Kusturica. La deuxième partie est marquée, par la venue de tous les comédiens masqués de tête de porcs  qui déambulent en contre-sens du parcours d’une énigmatique chanteuse en robe rouge: moment  étrange et poétique.
Bien sûr, les animaux ( âne, chèvre, cochon, poules, et le marabout, toujours présent dans les créations de la troupe) ont une réelle présence scénique, tout au long du spectacle. Mais le véritable fil rouge de cette soirée est fondé sur un fascinant dispositif scénographique circulaire, une invention d’Igor et Lili.
Cette construction faite de cages et panneaux mobiles, poulies et contrepoids, constitue une sorte de cabinet des curiosités qui rythme la vie du spectacle et lui donne son étrangeté.
Avant d’inviter le public à un verre de l’amitié,  Igor et Lili proposent l’image d’un manège circulaire qui  substitue, aux éternels chevaux de bois, des êtres tout aussi froids et étranges, dont nous vous laissons faire la découverte et que le spectateur peut chevaucher , une fois le spectacle terminé.  

Jean Couturier

Jusqu’au 6 mars, puis en tournée en France. 

RADIO MUEZZIN

RADIO MUEZZIN  Spectacle de Stefan Kaegi.

Stefan Kaegi, artiste suisse établi à Berlin depuis 2000, s’est lancé dans d’étranges expériences de théâtre documentaire. Rien à voir avec Peter Weiss et son Chant du fantoche lusitanien ou L’instruction, mes premiers chocs de théâtre. Cinq muezzins racontent leurs chemins vers la parole divine, qu’ils sont heureux de diffuser au Caire. Ce sont d’authentiques personnages débarquant bizarrement sur une scène de théâtre européenne. Ils vont bientôt être remplacés par des voix enregistrées et réduits au chômage, sauf à diffuser dans la journée un enseignement religieux. Il y a de belles images de la ville sur les écrans placés derrière les muezzins, de beaux tapis comme dans les vraies mosquées. Mais pas de femmes à l’horizon, l’humanité est réservée aux mâles. Nous n’aimons pas ça !

Edith Rappoport

ÉPHÉMÈRE

 

Ephémère d’après Les vagues de Virginia Woolf, « avant-goût du spectacle” création prévue en 2011-2012, mise en scène Céline Agniel.

   Cet «avant-goût de spectacle” est présenté dans le joli salon, en haut du théâtre Paris Villette, où nous avions  vu et aimé plusieurs objets insolites comme le Faust d’Airy Routier ou un autre sur une poétesse russe d’Isabelle Lafon.
Virginia Woolf fait aussi partie de nos amours de jeunesse et on en retrouve la saveur dans cet extrait prometteur .Trois femmes, Virginia Woolf et ses amies dans les différentes étapes de la vie, du lever au coucher du soleil, rythmé par des projections et des feuillets qu’on nous distribue. L’enfance, l’amour du père que l’on doit quitter avec la pension, la mort de Perceval, les douleurs, la vie conjugale, les affres de l’écriture, « et pourtant je me sens lasse de ce simple bonheur ». Les actrices, manuscrit en main, habitent déjà leurs personnages.

 

Edith Rappoport

Le Mystère du bouquet de roses

Le Mystère du bouquet de roses, de Manuel Puig, traduction de Gilberte Tsaï et Albert Bensoussan mise en scène de Gilberte Tsaï

arton2206350x234.jpg  Christiane Cohendy et Sylvie Debrun, deux fortes et belles présences, au service d’un texte plein de délicatesse. C’est la confrontation, dans la chambre impersonnelle d’une clinique, d’une femme déjà âgée, une bourgeoise aux habitudes autoritaires, à l’esprit vif, acerbe et piquant, saisie dans un moment de détresse absolue – elle vient de perdre son petit-fils dans un accident – et de son infirmière, timide, sérieuse, barricadée dans son existence modeste, sa solitude, son renoncement.  L’auteur ne farfouille pas, comme on pourrait s’y attendre, dans le sac des rapports de force d’un violent huis clos, non, il décline une compréhension amusée des pitoyables ressorts de l’amour propre, une subtile rêverie autour des rapprochements, des froissements, des coïncidences, des manipulations, des accointances, des ajustements, de ces deux êtres en souffrance qui vont chercher, envers et contre tout, en premier lieu envers eux-mêmes, à communiquer.
Manuel Puig est un brillant dialoguiste, ses nombreux fils s’entrecroisent avec bonheur à travers une conversation qui semble toute simple, mais il s’agit, ni plus ni moins, de l’importance de l’estime de soi, vue du côté des femmes, que l’on soit riche ou pauvre, de l’influence des parents, de l’amour et de l’abandon, du poids des contraintes sociales. La mort est là, les choix de vie de chacune apparaissent nettement.
Beaucoup d’humour dans ce parcours et une certaine sérénité car rien ne semble irrémédiable tant que la vie est là. D’ailleurs la rencontre elle-même, une simple rencontre que l’on ne peut même pas qualifier d’amitié, reste une fenêtre ouverte. C’est cette constatation qui, au final, réunit et guérit, tant la malade que l’infirmière.

La chambre, à travers la belle scénographie de Laurent Peduzzi et les lumières d’Hervé Audibert, occupe aisément, de façon épurée et aérienne, le grand plateau. L’espace bascule avec fluidité entre monde réel et monde intérieur. 
La mise en scène est intelligente et nous entraîne dans ces méandres existentiels sans surligner quoi que ce soit, grâces lui en soit rendues ! Christiane Cohendy et Sylvie Debrun sont drôles et touchantes, heureusement accordées. Un spectacle tendre, qui apaise.
Manuel Puig (1932-1990), grand écrivain argentin, auteur de romans, de pièces de théâtre et de scenarii, est connu notamment pour Le Plus beau tango du monde et Le Baiser de la femme araignée. Cette pièce, écrite en 1983, est présentée pour la première fois en France.

Evelyne Loew

Au Nouveau Théâtre de Montreuil / CDN jusqu’au 15 avril.

LES CAUCHEMARS DU GECKO

 

 LES CAUCHEMARS DU GECKO de Jean-Luc Raharimanana, mise en scène Thierry Bédard.
Thierry Bédard, après avoir réalisé  En enfer de Reza Bahareini, s’est lancé en 2006 dans le cycle « De l’étranger(s) lié aux écriture du monde, où est énoncé l’ordre (et le désordre) du monde…Il avait notamment monté avec Marie-Charlotte Biais le bouleversant «Épilogue dune trottoire » d’Alain Kamal Martial et « Le musée des langues » (voir dans le théâtre du Blog). Une collaboration s’est engagée avec Jean-Luc Raharimanana, au cours de plusieurs séjours à Madagascar.£
L’auteur lui a livré un long poème en 60 fragments, un cauchemar « conscience de l’absurde et de l’impossibilité d’y échapper ». Le Gecko, c’est une figure animale, un grand lézard sans doute, que l’on gonfle à la fin du spectacle. Ces fragments sont livrés dans un désordre poétique par une troupe de sept nationalités différentes issues d’Afrique, un seul blanc défend la privatisation acceptée du monde, la rentabilisation de l’air que l’on respire. Rija Randrianivosora accompagne avec d’étranges instruments à cordes la succession des séquences livrées sans ordre apparent, dont on ne sort pas intact. « J ‘ai le crâne raturé ce soir L’œil du Gecko est sans paupières. La question de la mémoire n’est pas de retenir Mais de souffrir l’irréparable. L’irréparable fait de mémoire. L’irréparable est dans l’œil du Gecko sans paupières. »

 

Edith Rappoport

177 ANS DÉJÀ MON AMOUR

177 ANS DÉJÀ MON AMOUR  

par Anne de Broca, Philippe Dormoy, Fabienne Pralon. Théâtre de l’Epée de bois
Depuis 21 ans, Anne de Broca interprète tous les 15 février un spectacle sur Juliette Drouet qui clame son amour pour Victor Hugo. Chaque année, c’est un nouveau spectacle.
Elle descend les marches du beau cabaret de l’Épée de bois revêtue d’une robe rouge couverte d’un manteau, nous fixe avec sa belle crinière blonde et clame de brûlants mots d’amour, les chante, les brame accompagnée par Fabienne Pralon au piano, avec un complice dans la salle qui lui réplique, image furtive de l’amour absent. C’est un beau vertige amoureux, manière de triompher de l’absence.

Edith Rappoport


CIRCENSES

CIRCENSES par le Circus Ronaldo

p797861.jpgDepuis six générations, cette famille de cirque de Gand transmet la flamme des planches. Mais  le clown Danny Ronaldo a transformé profondément et rénové la tradition familiale pour créer des spectacles insolites, décapants et pleins d’humour. Circenses, les jeux du cirque, convient la moitié du public à se placer dans les coulisses. On peut y voir la préparation des numéros des jongleurs avec des massues qui mettent le feu aux pendrillons, des avaleurs de sabre, de la lançeuse de couteaux, les erreurs, les risques de catastrophes avec deux charmants jeunes artistes en herbe tous deux impressionnants, on ne se prive pas de faire irruption dans les rangs, de bousculer les spectateurs, d’en empoigner un pour l’embarquer dans un galop de cheval.
Après l’entracte, on voit le spectacle dans le bon sens, porté par un grand clown triste à la longue tignasse, qui monte sur le fil avec ses grandes chaussures, joue de la trompette, accompagne les numéros des 14 membres de la compagnie avec une grâce insolite. L’orchestre accompagne tous les numéros, chaque artiste a plusieurs cordes à son arc, on en sort revigoré.

Edith Rappoport

Jusqu’au samedi 20 février

www.theatrefirmingemier-lapiscine.fr

Une clé pour deux

Une clé pour deux,  conception et mise en scène de Philippe Martz.

cl.jpgAu milieu de la grande désolation du spectacle pour jeune public, voilà enfin une représentation vive enjouée et respectueuse des enfants . L’argument, léger, est bien tricoté,  les deux comédiennes-clowns semblent vraiment avoir appris leur métier et se donner du mal. Les références culturelles autour de la comédie musicale sont à la portée des petits sans  être vulgaires. A signaler, un superbe numéro de claquettes sur chantons sous la pluie..avec des pelles à poussière
On a bien aimé l’art de s’accommoder de la frugalité des éléments du décor pour s’en servir avec inventivité, tout en utilisant(bien) les moyens traditionnels des clowns: dérision, danse, musique, chant.
Les enfants rient, s’amusent, participent, les comédiennes renvoient la balle… Que demander de plus!

Claudine Chaigneau

Théâtre de la Manufacture des Abbesses à partir de 4 ans . Jusqu’ au 28 mars les samedis à 15h et dimanches à 11h

 

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