Je l’aimais
« Je l’aimais » adaptation théâtrale et mise en scène de Patrice Leconte d’après le roman d’Anna Gavalda.
C’est une histoire simple: Adrien est parti, et son père va réconforter sa belle-fille, Chloé (désormais seule avec deux enfants …que nous ne verrons pas). Il devient alors « un chic type » à ses yeux. Sans qu’il s’en rende compte, ce qu’il pointe le renvoie à sa propre histoire… Il a été incapable de vivre un grand amour, pour ne pas détruire une vie de famille bien rangée. Zabou Breitman en avait tiré un film avec notamment Daniel Auteuil; Patrice Leconte, lui, a réalisé une adaptation théâtrale du roman d’ Anna Gavalda , et, avec la complicité de son décorateur Ivan Maussion, a conçu l’intérieur d’une maison de montagne, ce qui contribue grandement au spectacle, et quelques bulles de rêve poétiques qui lui permettent de nous transporter à Hong-Kong ou à travers les halls d’un aéroport.
Gérard Darmon possède un charisme indéniable et une voix pénétrante ; bref, il a une vraie présence, comme on aimerait en rencontrer plus souvent. Mais dommage ! Il doit défendre, bien seul, la pièce qu’il porte à bout de bras, car Irène Jacob n’est malheureusement pas crédible. Quant à Noémie Kocher, (la maîtresse), elle semble plus à l’aise dans les essayages successifs de quelques robes.
La mise en scène est sobre et efficace, et, comme Patrice Leconte n’est pas tombé de la dernière pluie et sait jouer avec nos émotions, on se laisse emporter, malgré cette distribution trop inégale. Le spectacle n’est sans doute pas fondé sur un grand texte théâtral mais, à condition de ne pas en demander trop, cela peut se voir à la rigueur, si on veut bien céder au charme des images… sur l’air de » Peut-on passer, même déjà marié, à côté d’une grande aventure amoureuse? ». Pour Patrice Leconte, aucun doute possible…
Nathalie Markovics.
Théâtre de l’Atelier.