Pourrie, une vie de princesse
Pourrie, une vie de princesse de Sofia Freden, traduction d’Antoine Guémy, mise en scène d’Edouard Signolet.
Edouard Signolet a conçu ses deux mises en scène de Pourrie, une vie de princesse et Le Vélo comme un diptyque, à partir du thème du besoin de liberté. La première des pièces de l’auteure suédoise , par le biais d’un faux conte pour enfants , reprend l’idée que l’individu doit fuir absolument la société où sa naissance et sa famille l’ont assigné à résidence s’il veut avoir une chance de construire sa vie.
Donc, Eugénie est une jeune et charmante princesse de neuf ans qui vit dans un royaume où règne un conservatisme pur et dur. Le Prince Eugène, son frère de onze ans veut absolument creuser une tombe pour s’y enterrer; quant à Désirée, sa sœur, elle est obsédée par l’idée de se marier, au besoin avec son propre frère…
Bref, dans la famille royale, la morale n’est plus ce qu’elle était, et les enfants veulent à tout prix échapper à la corvée des cérémonies et des obligations officielles.. Et la belle Eugénie ne rêve que d’une chose: retrouver ses vrais parents, puisqu’elle pense qu’elle a dû être enlevée toute petite à sa famille. Mais, bien entendu, dans cette espèce de quête d’une vie normale qu’elle s’est désormais assigné comme but dans la vie, elle va aller de déboires en déconvenues, et les gens normaux comme la vie normale seront beaucoup plus difficiles à trouver qu’elle ne l’avait d’abord pensé. Et même s’il y a une belle rencontre avec un gros nounours.
Cette fable sur le monde contemporain est écrite d’une plume acide par Sofia Freden qui s’amuse beaucoup à mettre en pièce la société suédoise sans doute un peu proprette à ses yeux. Comme cela dure cinquante minutes et que la mise en scène d’ Edouard Signolet est du genre soigné et précis, et que les jeunes comédiens sont impeccables, cela passe. Mais, très franchement, cette Pourrie, une vie de princesse ne fait quand même pas une soirée très exaltante. Quant au Vélo, si c’est du même tonneau… on s’abstiendra sans regrets. A suivre donc…
Philippe du Vignal
Théâtre Ouvert, jusqu’au 27 mars en alternance avec Le Vélo. t: 01-42-55-74-40