La tête de l’homme

La tête de l’homme de Florence Pazzottu, mise en scène de François Rodinson

Et pourtant,  c’est une affaire de femmes. Mais c’est  la conclusion par laquelle il faut commencer : hommes et femmes, homme et femme nous sommes étroitement liés, immiscés l’un dans l’autre, dans la tête, dans le cauchemar de l’autre, dans la vie de l’autre. Il n’est pas évident de rendre compte de La tête de l’homme : l’auteur comme le metteur en scène définissent cet objet littéraire et théâtral par ce qu’il n’est pas, pas un récit, pas une autofiction, pas… Ce qu’il est : un poème, étonnant de simplicité et d’intelligence assumée, de ramifications à l’infini.
Et un exercice de présence d’une rigoureuse sérénité, dans la mise en scène tendue et tenue de François Rodinson. Cette femme qui dit « je » a été agressée dans la rue. Elle en a le cou tordu et « les courbures inversées ». Et voilà le terme médical qui se charge de tout un retournement de la pensée : pensée du temps, pensée de la violence, dont ce « cou tordu » n’est qu’une petite et pourtant inacceptable forme, si on le compare aux coups des machettes du Rwanda et à tout le pire dont on nous parle.
La comédienne qui tient seule le rythme et la force du poème, Marion Bottolier, est parfois enfermée dans sa scansion, dans une volonté de réserve forçant l’écoute à la limite de l’audible. Mais, profondément, avec vaillance, et  ça passe. Ce récit multidimensionnel, mis en mouvement à l’occasion d’un « fait divers banal », on le perd, on le reprend, on s’en étonne, et l’on quitte la salle apaisé par la seule consolation qui vaille, celle de la  beauté.

Christine Friedel

Maison de la Poésie, à 20h, jusqu’au 4 avril – 01  44 54 53 00


Le texte est publié dans la collection Déplacements  aux éditions du Seuil


Archive pour 12 mars, 2010

La tête de l’homme

La tête de l’homme de Florence Pazzottu, mise en scène de François Rodinson

Et pourtant,  c’est une affaire de femmes. Mais c’est  la conclusion par laquelle il faut commencer : hommes et femmes, homme et femme nous sommes étroitement liés, immiscés l’un dans l’autre, dans la tête, dans le cauchemar de l’autre, dans la vie de l’autre. Il n’est pas évident de rendre compte de La tête de l’homme : l’auteur comme le metteur en scène définissent cet objet littéraire et théâtral par ce qu’il n’est pas, pas un récit, pas une autofiction, pas… Ce qu’il est : un poème, étonnant de simplicité et d’intelligence assumée, de ramifications à l’infini.
Et un exercice de présence d’une rigoureuse sérénité, dans la mise en scène tendue et tenue de François Rodinson. Cette femme qui dit « je » a été agressée dans la rue. Elle en a le cou tordu et « les courbures inversées ». Et voilà le terme médical qui se charge de tout un retournement de la pensée : pensée du temps, pensée de la violence, dont ce « cou tordu » n’est qu’une petite et pourtant inacceptable forme, si on le compare aux coups des machettes du Rwanda et à tout le pire dont on nous parle.
La comédienne qui tient seule le rythme et la force du poème, Marion Bottolier, est parfois enfermée dans sa scansion, dans une volonté de réserve forçant l’écoute à la limite de l’audible. Mais, profondément, avec vaillance, et  ça passe. Ce récit multidimensionnel, mis en mouvement à l’occasion d’un « fait divers banal », on le perd, on le reprend, on s’en étonne, et l’on quitte la salle apaisé par la seule consolation qui vaille, celle de la  beauté.

Christine Friedel

Maison de la Poésie, à 20h, jusqu’au 4 avril – 01  44 54 53 00


Le texte est publié dans la collection Déplacements  aux éditions du Seuil

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