La tête de l’homme

La tête de l’homme de Florence Pazzottu, mise en scène de François Rodinson

Et pourtant,  c’est une affaire de femmes. Mais c’est  la conclusion par laquelle il faut commencer : hommes et femmes, homme et femme nous sommes étroitement liés, immiscés l’un dans l’autre, dans la tête, dans le cauchemar de l’autre, dans la vie de l’autre. Il n’est pas évident de rendre compte de La tête de l’homme : l’auteur comme le metteur en scène définissent cet objet littéraire et théâtral par ce qu’il n’est pas, pas un récit, pas une autofiction, pas… Ce qu’il est : un poème, étonnant de simplicité et d’intelligence assumée, de ramifications à l’infini.
Et un exercice de présence d’une rigoureuse sérénité, dans la mise en scène tendue et tenue de François Rodinson. Cette femme qui dit « je » a été agressée dans la rue. Elle en a le cou tordu et « les courbures inversées ». Et voilà le terme médical qui se charge de tout un retournement de la pensée : pensée du temps, pensée de la violence, dont ce « cou tordu » n’est qu’une petite et pourtant inacceptable forme, si on le compare aux coups des machettes du Rwanda et à tout le pire dont on nous parle.
La comédienne qui tient seule le rythme et la force du poème, Marion Bottolier, est parfois enfermée dans sa scansion, dans une volonté de réserve forçant l’écoute à la limite de l’audible. Mais, profondément, avec vaillance, et  ça passe. Ce récit multidimensionnel, mis en mouvement à l’occasion d’un « fait divers banal », on le perd, on le reprend, on s’en étonne, et l’on quitte la salle apaisé par la seule consolation qui vaille, celle de la  beauté.

Christine Friedel

Maison de la Poésie, à 20h, jusqu’au 4 avril – 01  44 54 53 00


Le texte est publié dans la collection Déplacements  aux éditions du Seuil

 


Un commentaire

  1. Anne-Lise Blanc dit :

    Madame,

    en mars dernier vous avez publié un article concernant notre spectacle La Tête de l’Homme, mis en scène par François Rodinson d’après le texte de Florence Pazzottu, que nous jouions à la Maison de la Poésie, et nous vous en remercions. Du 25 au 30 janvier, nous présenterons un autre spectacle, Charlie et Nemo, également mis en scène par François Rodinson, d’après la pièce de Bernard Allombert, au Théâtre aux Mains Nues (7, square des Cardeurs – Paris 20ème – tlj à 20h, sauf le dimanche à 15h et le mercredi à 15h et 20h) et nous avons le plaisir de vous inviter à l’une de ces représentations.

    Charlie et Nemo font partie de ces enfants-soldats des guerres africaines à qui l’on a dérobé l’enfance. Ils ne jouent plus à la guerre, ils sont plongés dans un conflit bien réel, manipulés par de vrais soudards, chefs sans scrupules. Pourtant, dans cet enfer, l’enfance est là, tapie dans l’ombre.

    Nous sommes à votre disposition si vous souhaitez venir découvrir ce spectacle tout public, dispositif d’ombres, de figures et d’images mobiles, de voix et de sons, et pour toute information complémentaire.

    Bien cordialement,

    Anne-Lise Blanc
    06 63 85 11 63

    Au Théâtre aux mains nues, 7 Square des cardeurs 75020 PARIS – Métro Porte de Montreuil / Porte de Bagnolet – http://theatre-aux-mains-nues.fr
    mardi 25 janvier à 20h
    mercredi 26 janvier à 15h et 20h
    jeudi 27 janvier à 20h
    vendredi 28 janvier à 20h
    samedi 29 janvier à 20h
    dimanche 30 janvier à 15h

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