ALICE ET CETERA

ALICE ET CETERA de Dario Fo et Franca Rame, mise en scène de  Stuart Seide

  Stuart Seide a choisi de reprendre trois textes anciens du célèbre couple italien, Alice au pays des merveille, Je rentre à la maison et Couple ouvert à deux battants, tous trois très datés. Techniquement bien élaboré, servi par une distribution solide, le spectacle fait beaucoup rire mais il a mal vieilli.
Trois jeunes beautés, chevelure longue, bandeaux, collants, minijupes, coiffées de micros h.f. servent la scène, on croirait voir la publicité pour les bas Dim. Les deux premières pièces n’offrent rien de capital, la troisième, même si elle peut rester d’actualité a bien mal vieilli.
Ce couple ouvert, le reste du côté du mari, quand la femme est en passe de s’affranchir, il devient fou. Malgré l’énergie de deux bons acteurs, Jonathan Heckel et C
aroline Mounier, le texte s’enlise

Edith Rappoport
Théâtre du Rond-point


Archive pour 14 avril, 2010

L’ATELIER DU PEINTRE

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L’ATELIER DU PEINTRE ,écriture, mise en scène et scénographie Bernard Kudlak, composition et direction musicale Robert Miny.

Le magnifique chapiteau jaune du Cirque Plume, planté en contrebas de la gare de Besançon, aux abords d’une rue de la vieille ville consacrée à la musique, accueille une énorme foule . Le Cirque Plume, très populaire sur le plan national, joue  à Besançon en auto programmation, puisqu’ aucune autre institution de Franche-Comté ne l’a invité depuis dix ans ! Mais le cirque Plume a dû rajouter trois représentations  pour faire face à l’afflux des spectateurs.
Une immense reproduction des Ménines de Velasquez occupe le plateau, le cyclo est recouvert de cadres vides, on y voit la Vénus du grand maître espagnol et ô surprise, c’est une actrice qui se détache du tableau. L’atelier du peintre est brossé par une quinzaine d’acteurs virtuoses dans le domaine du geste comme de la musique, les références à la peinture ne constituent pas toujours le fil rouge du spectacle, un peu lent dans la première partie. Mais il y a d’étonnants tableaux vivants et une belle générosité musicale qui enthousiasme le public.  mais l’on peut regretter Plic et Ploc, leur précédent spectacle.

Edith Rappoport


L’atelier du peintre sera présenté à Elbeuf, Lannion, Lisbonne, Épinal etc. jusqu’au 30 juin 2011.Voir le calendrier sur leur site.http://www.cirqueplume.com/atelier/

MON COEUR CARESSE UN ESPOIR

MON COEUR CARESSE UN ESPOIR d ’après Le Journal de guerre 1940-44 de Léon Werth, mise en scène  de Valérie Antonijevich, compagnie Maquis’arts.

Cette évocation des années sombres de l’occupation allemande et du comportement ambigu des Français moyens est brossée avec une belle précision par cinq comédiens dans le vaste espace de la salle de pierre de l’Épée de bois.
Il y a de beaux effets de voix off et des projections qui s’inscrivent lettre par lettre sur les mensonges de la politique de collaboration du maréchal Pétain qui prétendait sauver la France dont Valérie Antonijevich avait présenté l’an dernier une ébauche à Aubervilliers…

Edith Rappoport

Théâtre de l’Epée de bois,( Cartoucherie de Vincennes ) jusqu’au 25 avril, reservations@epeedebois.com

Chroniques des bords de scène, saison 3: USA

Chroniques des bords de scène, d’après Saison 3: USA,  d’après John dos Passos , conception et réalisation de Nicolas Bigards.

    usa.jpgL’an passé, Nicolas Bigards nous avait offert une remarquable promenade à travers plusieurs polars américains; cette fois, il a choisi de nous emmener  voyager dans la célèbre trilogie de Dos Passos ( 1896-1970) : Le 42 ème parallèle, 1919 , La grosse galette qu’il écrivit de 1930 à 1936. Une scène carrée qui sert aussi de salle. Au milieu, une étendue de sable fin avec des chaises rouges de théâtre installées un peu partout, quelques autres en plastique, un lit en fer, un bureau et sur chaque côté, des sortes de mini-scènes qui se ferment avec un rideau plastique translucide blanc et des passerelles construites avec des éléments d’échafaudage métalliques où joueront aussi les acteurs.
Ce sont des sortes de tranche de vie issues de ces trois romans que donne à voir Nicolas Bigards. Des monologues, quelques chansons, et c’est à un portrait de l’Amérique à ses heures les plus sombres que nous sommes conviés. Dos Passos avait en effet un regard assez pessimiste quant à l’avenir politique de son pays, comme si ses compatriotes n’avaient pas vraiment su prendre le tournant d’une véritable modernité après la conquête.
D’un côté les riches, banquiers, hommes d’affaire ou industriels qui, à force de travail et de ruses ont pu très vite prendre le pouvoir  avoir un rôle déterminant dans l’évolution de la société, et de l’autre, un peuple d’ouvriers et de petits employés qui ont fait l’Amérique mais laissés au bord de la route. Pour eux, l’ascenseur social n’a pas  fonctionné et ils ont été jusqu’au bout de leurs désillusions.

 Mais les personnages de cette fresque sont à peine entrevus qu’ils disparaissent pour laisser place à d’ autres que l’on retrouve un peu plus loin derrière nous ou plus haut sur les passerelles. Il y a par moments  de fabuleuses images dues à la scénographe Chantal de la Coste, et  les dix comédiens font honnêtement leur travail mais il manque le souffle qui existait l’an passé.
Trop de monologues sans doute, un éclairage assez parcimonieux et pas de véritable scénario; certes, on veut bien que dans l’optique de Dos Passos, Nicols Bigards ait choisi le collage,  mais il manque une unité et un souffle dramatiques au spectacle qui, passée la première demi-heure commence à s’étirer… D’autant plus que les spectateurs étant souvent debout, on peine à à voir certaines scènes si l’on n’est pas au premier rang. Et , même s’il y a quelques beaux monologues/récits comme celui de la vie d’Isadora Duncan, l’ensemble n’est pas vraiment convaincant… Dommage.

 Alors à voir? Peut-être, si l’on est fou de dos Passos, mais on est quand même un peu loin de cette peinture géniale de la société américaine de l’entre deux guerres  qu’il avait si bien réussie dans ses trois romans cultes et dans Manhattan Transfer. Peut-être était- ce mission impossible au départ…

Philippe du Vignal

MC 93 à Bobigny jusqu’au 18 avril  à 20 h 30; le dimanche à 15 h 30 et le vendredi à 19 heures.

Kean

Kean, comédie en cinq actes par Alexandre Dumas et Due Hamletmaschine par Heiner Muller, mise en scène de Frank Castorf.

      kean.jpgAlexandre Dumas n’est pas seulement le romancier bien connu des Trois Mousquetaires, du Comte de Monte-Cristo. mais ce fut aussi-on le sait moins- le premier auteur d’un bonne vingtaine de  drames historiques à succès.Où l’action se passe aussi bien dans la Rome ancienne -Caligula- qu’au Moyen-Age- La Tour de Nesle ou au 19 ème siècle comme ce Kean qu’il écrivit en 1836 soit trois ans seulement après la mort du célèbre acteur anglais Edmund Kean qui défraye la chronique londonienne en séduisant l’épouse d’un personnage important. Jean-Paul Sartre en fit une adaptation que joua Pierre Brasseur, puis en 87 Jean-Paul Belmondo. avec Béatrice Agenin.
Quant à   Frank Castorf, l’intendant et metteur en scène du grand théâtre allemand le Volksbühne am Rosa Luxembour-Platz où officièrent jadis de  très célèbres metteurs en scène comme Max Reinhardt, Pisactor et Beno Besson, il ne fait pas à proprement parler une adaptation de la pièce mais se livre à une une sorte de chantier de démolition auquel il associe- en hommage post mortem- le grand Heiner Muller avec des extraits d’ Hamlet-Machine. Mais tout cela ait un peu brouillon et n’ guère de ligne directrice…
Il introduit aussi quelques citations de Goethe et de Kleist, une publicité pour une crème anti-rides, et un faux enregistrement d’une conversation téléphonique d’Andy Warhol avec ses copains de la factory- écrite par Castorf lui-même. Pas vraiment de décor sinon une grande bâche vert acide et trois cabines de plage en carton ondulé, quelques lits et accessoires divers. Castorf s’amuse aussi à braquer pendant de longues minutes une batterie de projecteurs sur le public, et il y a des litres de faux sang généreusement dispersés sur les comédiens.  De temps en temps, un chanteur guitariste rock accompagne une chanson de Kean..Bref, on l’aura compris, Castorf essaye de  se livrer à une provocation tous azimuts quatre heures durant, provocation- on ne voudrait pas être méchant-qui date d’une bonne quarantaine d’années ( Voir Le Living Theater avec  Julian Beck et Judtih Malina qui fut l’élève de Reinhardt, ,justement. Castorf est un incomparable directeur d’acteurs et les siens  sont tous excellents, en particulier Inka Löwendorf, Luise Berndt, Silvia Rieger et  Alexander Scheer. Ce qui frappe surtout, c’est à la fois la personnalité, l ‘humilité et en même temps la solidité du jeu en particulier gestuel, la maîtrise de l’espace,et l’unité de la troupe. Zéro défaut. Ce sont tous des comédiens de grande valeur… Et on ne voudrait pas dire mais on le dira quand même: quel est le théâtre national français qui pourrait aligner une pareille distribution? Ne répondez pas tous à la fois… Du côté de la dramaturgie -on voit mal où Castorf veut nous emmener avec cette mosaïque de textes assez sèche- comme de la mise en scène, c’est beaucoup moins moins réussi et Castorf , à vouloir trop s’amuser, est un peu trop
nombriliste et ne parait guère se soucier du public qui se met vite à somnoler. ce n’est pas pour rien si, après deux heures, la salle s’est en partie vidée. à l’entracte. Et un ex ministre de la Culture qui s’y connaît bien en matière de  théâtre,  n’ a pas résisté, et, en sortant,  avait l’air bien peu convaincu par la démonstration assez prétentieuse de Castorf.
En fait, même s’il y a quelques images très fortes comme cet entassement de corps dans une cabine de bains , ces glissades sur la grande bâche ou ce corps de Christ emmêlé dans des fils de fer barbelé, tout couvert de sang, et les deux autres heures après l’entracte, même si elle sont plus  vivantes , nous laissent quand même un peu sur notre faim.
D’autant plus que la traduction signée Pascal-Paul Harang du surtitrage est bourrée de fautes d’orthographe, et que le fonctionnement de l’engin surtitreur est assez défectueux, ce qui est inadmissible dans un théâtre national… Alors y aller ou pas? Si c’est pour un vrai plaisir théâtral, la réponse est non; si ces quatre heures bien pesées qui passent assez lentement ne vous font pas peur et si vous voulez  savourer un jeu de comédiens exceptionnel, vous pouvez tenter l’expérience. Mais Castorf avait mieux réussi son coup avec Les Mains sales de Sartre il y a quelques années… Voilà; comme dirait du Vignal, vous êtes prévenu…

Philippe du Vignal

Théâtre de l’Odéon jusqu’au 15 avril. Attention, c’est  à 19 heures. T: 01-44-85-40-40

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