« La police coupable »

 « La police coupable » de l’artiste Pierre Fourny incriminée par l’I.N.P.I. ( Institut National de la Propriété Industrielle)

capturedcran20100601195012.jpgPierre Fourny  a fondé la compagnie A.L.I.S.  que nous avons suivi depuis ses débuts, il y a quelque trente ans déjà. C’est un créateur très  reconnu en France mais aussi à l’étranger. Il a, avec sa partenaire Dominique Soria, créé un théâtre d’images, à la fois très graphique mais aussi chorégraphié. Et il a eu  l’idée  poétique de créer une police de caractères qui coupe les mots en deux de façon à en faire naître de nouveaux. D’où le nom de « police coupable » qui est à la base d’un spectacle La langue coupée en 2 qui a été joué un peu partout et qui le sera l’an prochain au Théâtre de l’Odéon.
En jouant au maximum sur la symétrie, ce qui permet de produire un mots constitué de   la moitié supérieure ou inférieure d’un autre mot ( voir exemple ci-joint): ce qui aurait réjoui Perec… Jusque là aucune difficulté, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes: Pierre Fourny, artiste qui depuis longtemps bénéficie de l’aide de la Drac  Picardie et d’autres instances locales, puisqu’il est installé à Fère-en-Tardenois, le village de papa Claudel.
Mais voilà, il y a quelques mois, Pierre Fourny a eu la très sotte idée de demander l’enregistrement de Police coupable à l’Institut National de la Propriété Industrielle… Ce qui  lui permettrait d’appliquer ce titre à des produits dérivés et de les vendre, de façon à compléter ses subventions qui, en ce moment, comme chacun sait, ont plutôt tendance à diminuer. La  réponse du dit Institut ne s’est pas fait attendre : il  refuse cette homologation!  Au motif qui vaut son pesant de caramels mous:  » considérant que la demande d’enregistrement composée des termes « la police coupable » serait de nature à porte atteinte à l’ordre public et aux bonne mœurs ». C’est signé:  Pour le Directeur général de l’I.N.P.I., L’adjoint au directeur des marques, dessins et modèles, Bruno Douchet. ( Sic)

AU SECOURS, TOUS AUX ABRIS!!!!!!!!

   Bien entendu,  Pierre Fourny a répondu en rappelant que cette fameuse police était, bien entendu et  uniquement,  un outil de création artistique…On aimerait bien savoir par quoi  les membres de cet Institut ont été traumatisés, au point de faire la confusion entre les différents sens du mot: police! Est-on en France et en 2010, ou dans les années 50 en République Démocratique Allemande sur laquelle veillait la bienveillante et toute puissante Stasi, à l’affût de tout et n’importe quoi?
Quelle arrogance! Quelle tristesse! Quelle bêtise!  Ou bien cet Institut applique des consignes venues d’on ne sait où, ce qui serait pour le moins étonnant, ou bien la direction de cet Institut est d’une frilosité exceptionnelle. Au fait,  qu’en pense l’Elysée qui a toujours son mot à dire dès qu’il s’agit de culture? Ou le cabinet du Ministre de la Culture toujours prêt à défendre les artistes. Mais Pierre Fourny ne s’appelle pas Roman  Polanski…On attend les réponses que nous nous ferons un plaisir de vous communiquer.

Philippe du Vignal
 

http://alis-fr.com/lapolicecoupable/

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Archive pour 1 juin, 2010

Et puis j’ai demandé à Christian de jouer l’intro de Zigg Stardust


Et puis j’ai demandé à Christian de jouer l’intro de Zigg
y Stardust, conception, mise en scène, images de Renaud Cojo.

  intro.jpgImaginez une scène avec, au centre,  la fameuse  cabine rouge anglaise de téléphone que l’on trouve sur l’album de The Rise And Fall of Ziggy Stardust And The Spiders from Mars,  une  dizaine d’ écrans, une table métallique d’hôpital et un personnage chassé de grande bottes à semelles compensées joué par Renaud Cojo, coiffé d’une perruque rousse et  armé d’une caméra stylo,deux fauteuils des années soixante. Renaud Cojo nous propose une sorte de réflexion artistique qui participe sans doute plus de la « performance » et du collage,  plus que de l’acte théâtral.
A partir de l’admiration qu’il porte au chanteur David Bowie. Il y a  sur scène un guitariste, et un jeune étudiant en théâtre à Bordeaux, (la ville de Cojo,) handicapé sur une chaise roulante qui dialogue avec Cojo, et un invité-surprise chaque soir; hier, c’était Jérôme Lecardeur,  récemment nommé à la tête de la Scène nationale de Poitiers, qui lisait des extraits de livres de psychanalyse.
En fait,  Renaud Cojo se propose aussi de parler de  la fascination que peut exercer une vedette comme David Bowie jusqu’à susciter des vocations de gens qui veulent imiter à tout prix le célèbre chanteur, à partir d’une rencontre qu’il a faite avec un jeune homme  rencontré au hasard d’une rue, et qui se disait  son sosie officiel. Dédoublement de la personnalité, schizophrénie:  c’est l’occasion pour Cojo de s’interroger sur la notion de travestissement et d’identité..
Et cela donne quoi? Un spectacle qui n’est pas sans intérêt, où l’on s’ennuie un peu comme dans toute performance: cela fait partie du jeu, puisqu’il n’y a pas de véritable scénario mais plutôt un ensemble d’actes/ évènements  plus ou moins collés: lecture, petits dialogues minimaux en partie improvisés, images vidéo en direct avec grossissement, images vidéo où l’on peut voir Cojo marcher dans les rues de Londres, et,  bien entendu, musique enregistré ou jouée sur scène. par le guitariste. On ne peut nier à Cojo un engagement certain et une sincérité manifeste, mais cette mise en abyme-un poil prétentieuse et un peu longuette – laisse quand même sur sa faim.
Cojo revendique le droit « de se délivrer du texte et de la dramaturgie, et de se rapprocher de pourquoi je fais du théâtre »: on veut bien mais  pour le remplacer par quoi? Il y a malheureusement  un certain conformisme, à la fois dans la mise en scène comme dans les images vidéo proposées, et on a déjà vu bien trop  souvent ce genre de performance/spectacle. Alors, à voir? A vous de choisir…

Philippe du Vignal


Théâtre de la Cité Internationale jusqu’au 26 juin.

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