« La police coupable »
« La police coupable » de l’artiste Pierre Fourny incriminée par l’I.N.P.I. ( Institut National de la Propriété Industrielle)
Pierre Fourny a fondé la compagnie A.L.I.S. que nous avons suivi depuis ses débuts, il y a quelque trente ans déjà. C’est un créateur très reconnu en France mais aussi à l’étranger. Il a, avec sa partenaire Dominique Soria, créé un théâtre d’images, à la fois très graphique mais aussi chorégraphié. Et il a eu l’idée poétique de créer une police de caractères qui coupe les mots en deux de façon à en faire naître de nouveaux. D’où le nom de « police coupable » qui est à la base d’un spectacle La langue coupée en 2 qui a été joué un peu partout et qui le sera l’an prochain au Théâtre de l’Odéon.
En jouant au maximum sur la symétrie, ce qui permet de produire un mots constitué de la moitié supérieure ou inférieure d’un autre mot ( voir exemple ci-joint): ce qui aurait réjoui Perec… Jusque là aucune difficulté, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes: Pierre Fourny, artiste qui depuis longtemps bénéficie de l’aide de la Drac Picardie et d’autres instances locales, puisqu’il est installé à Fère-en-Tardenois, le village de papa Claudel.
Mais voilà, il y a quelques mois, Pierre Fourny a eu la très sotte idée de demander l’enregistrement de Police coupable à l’Institut National de la Propriété Industrielle… Ce qui lui permettrait d’appliquer ce titre à des produits dérivés et de les vendre, de façon à compléter ses subventions qui, en ce moment, comme chacun sait, ont plutôt tendance à diminuer. La réponse du dit Institut ne s’est pas fait attendre : il refuse cette homologation! Au motif qui vaut son pesant de caramels mous: » considérant que la demande d’enregistrement composée des termes « la police coupable » serait de nature à porte atteinte à l’ordre public et aux bonne mœurs ». C’est signé: Pour le Directeur général de l’I.N.P.I., L’adjoint au directeur des marques, dessins et modèles, Bruno Douchet. ( Sic)
AU SECOURS, TOUS AUX ABRIS!!!!!!!!
Bien entendu, Pierre Fourny a répondu en rappelant que cette fameuse police était, bien entendu et uniquement, un outil de création artistique…On aimerait bien savoir par quoi les membres de cet Institut ont été traumatisés, au point de faire la confusion entre les différents sens du mot: police! Est-on en France et en 2010, ou dans les années 50 en République Démocratique Allemande sur laquelle veillait la bienveillante et toute puissante Stasi, à l’affût de tout et n’importe quoi?
Quelle arrogance! Quelle tristesse! Quelle bêtise! Ou bien cet Institut applique des consignes venues d’on ne sait où, ce qui serait pour le moins étonnant, ou bien la direction de cet Institut est d’une frilosité exceptionnelle. Au fait, qu’en pense l’Elysée qui a toujours son mot à dire dès qu’il s’agit de culture? Ou le cabinet du Ministre de la Culture toujours prêt à défendre les artistes. Mais Pierre Fourny ne s’appelle pas Roman Polanski…On attend les réponses que nous nous ferons un plaisir de vous communiquer.