Theâtre Jeune Public. Good bye Mr Muffin

Good bye Mr Muffin, un spectacle en anglais pour les 6 à 10 ans, présenté par le Teater Refleksion (Théâtre Reflexion) et De Røde Heste (le Cheval rouge) danois

   muffin.jpgUne œuvre  sophistiquée, voire osée, puisqu’elle aborde un sujet rarement traité par le théâtre destiné aux  jeunes : la maladie et la mort. Une  violoncelliste produit une musique atonale, parfois inquiétante et énigmatique, pour nous libérer de notre monde de références habituelles. Un manipulateur de marionnettes, d’une voix très douce et avec un sourire accueillant, nous présente une boîte en carton, la  maison de M. Muffin.
Dès lors nous entrons dans la vie de ce petit rongeur,  Muffin le cobaye, vieilli et fatigué.  Il  a pris du poids et se déplace difficilement. Il réfléchit sur le passé,  évoque les moments de grand bonheur et nous rassure qu’il est bien préparé pour l’inévitable car il voudrait enfin se reposer.   Le manipulateur donne à ce petit morceau de fourrure délabré, une présence presque humaine. Avec ses mouvements de la tête et le rythme de ses réactions, le petite bête, blottie dans les bras de son manipulateur, semble faire partie de ce  corps qui le tient, le protège et parle à sa place.
Malgré des moments mélancoliques, le spectacle est réussi; les concepteurs font sentir que la vieillesse et la mort sont les mouvements inévitables de la vie, et qu’il ne faut pas en avoir peur. Ainsi, lorsque la petite boule de fourrure ne réagit plus, nous sommes émus mais pas étonnés.  Tous les enfants étaient touchés par cette leçon de vie qu’ils avaient peut-être déjà rencontrée dans leur propre quotidien.  Le côté didactique du théâtre jeune public est  toujours présent et  aurait pu finir par gêner certains mais ici le sujet est traité lavec simplicité, et une grande sensibilité, et l’on  évite volontairement d’infantiliser les jeunes spectateurs qui  l’ont bien senti.   

 

Alvina Ruprecht
Spectacleprésenté dans les ateliers du Musée de la guerre à Ottawa, dans le cadre du  Festival international jeune public, du  26 au 28 mai.


Archive pour 5 juin, 2010

Entre ciel et chair

Entre ciel et chair, mise en scène de Clara Ballatore d’après Une passion – Entre ciel et chair de Christiane Singer.

laine1.jpgParis, Île-Saint-Louis, XIIe siècle. Héloïse, une jeune élève brillante de dix-huit ans, rencontre son précepteur, Abélard, un philosophe réputé. Ils se reconnaissent instantanément et s’éprennent l’un de l’autre. Leur passion est aussi intense que fulgurante.
Mais Héloïse tombe enceinte, et les amants décident de se marier secrètement. Malheureusement, il ne leur sera plus permis de se voir : plein de rage et de haine, Fulbert, l’oncle et tuteur d’Héloïse, décide de faire châtrer Abélard. Et tandis que lui voit sa carrière ecclésiastique ruinée à jamais,  elle doit se retirer au couvent et prendre le voile. Cette histoire d’amour contrarié et tragique n’aurait peut-être pas autant marqué les esprits sans la cruauté démesurée de la punition, ni sans la correspondance des deux amants qui l’a définitivement ancrée dans la littérature.
Il y a quelques années, c’est Christiane Singer, écrivain dont l’œuvre est baignée de spiritualité, qui donnait la parole à l’Héloïse au soir de sa vie. La mise en scène de Clara Ballatore restitue l’austérité toute monacale autour de l’Abbesse du Paraclet : point de décor hormis deux chaises. En simple robe de bure blanche, Héloïse se confesse et sa voix trouve un écho auprès du contrebassiste. Amante abandonnée par un homme qui se retira et se réduisit au silence, elle fait retour sur son existence, aujourd’hui où elle est enfin soulagée par l’abnégation.
Héloïse est celle dont le désir de jouissance, si atypique pour une femme bercée par la scolastique, n’était en fait que le symptôme de son amour de Dieu. Une femme exceptionnelle dont le talent et l’érudition trouvèrent leur source dans la sensualité. Si le texte est magnifique, il n’est toutefois peut-être pas assez vivace et suffisamment adapté à la scène pour maintenir le public  en haleine durant une heure quinze. Christelle Willemez, qui campe une bien belle Héloïse, surjoue un peu son personnage. Un hommage sincère à l’alliance du sacré et de l’érotisme, pour le meilleur et surtout, pour le pire.

 

Barbara Petit

Théâtre Aire Falguière, jusqu’au 1 er juin.

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