Conservatoire. Les Journées de juin, classe de Dominique Valadié

Les Journées de juin, classe de Dominique Valadié; Travaux:  Fin de partie de Samuel Beckett  et Rouge, noir et ignorant d‘Edward Bond.

On connaît bien sûr le fameux texte de Beckett mais il y a a toujours une grande difficulté à rendre crédibles,  quand ce sont de jeunes acteurs qui les incarnent, ces pauvres débris humains que sont Clov, Hamm et Nagg, et, malgré une diction irréprochable et une gestuelle souvent intéressante, on est un peu loin du compte.A moins de ne considérer ces travaux que comme une présentation d’exercices privée.
C’est un peu la même chose avec  la première de ses pièces dites Pièces de guerre du grand dramaturge anglais qu’Alain Françon avait si magnifiquement montées( et il a quelquefois remplacé Dominique Valadié pour  ces travaux) ; quant à Rouge, noir et Ignorant, cette courte pièce avait été montée il y a une dizaine d’années par Laurent Fréchuret à Villeurbanne. C’est, en neuf petites scènes très intenses, une sorte d’interrogation presque philosophique de Bond, des moments de vie avec des situations très dures, lorsqu’on a, dit-il, « du rouge sur les mains, du noir dans le coeur et de l’ignorance dans l’esprit ». Les hommes , quels qu’ils soient, deviennent alors des barbares, à la fois par bêtise et  manque de discipline personnelle, bref par une amoralité librement consentie.
Bond, qui a vécu la seconde guerre mondiale, est obsédé, et on le comprend, par  l’idée du mal et par la puissance de l’armée qui fait d’hommes apparemment normaux des robots prêts à salir et à tuer sans beaucoup d’état d’âme au nom de je ne sais quel idéal de mort que la machine militaire leur a inculqué.
Et son pessimisme est total et sans appel:  » Je suis d’Auschwitz  et un citoyen d’Hiroshima. Je suis un citoyen du monde qui est encore à construire ». Les scènes sont courtes, d’une écriture serrée et constituent un excellent terrain d’exercice pour des apprentis comédiens… Mais le résultat ici n’est pas vraiment convaincant: le texte est souvent récité ou presque dans la séquence: quatre: Manger , ou bien carrément joué un peu faux dans la suivante Vendre, et pourquoi les élèves crient-ils souvent sans nécessité? Il y a de très bons moments dans la dernière séquence: Funérailles… Mais sans doute les élèves sont-ils encore trop peu expérimentés pour affronter en public ce type de textes… Dommage,  parce que l’enseignement de Dominique Valadié reste exemplaire. Nous n’avons pu voir le reste des travaux qui portaient sur Tchekov,et Feydeau avec ces mêmes futurs acteurs.

Philippe du Vignal

Conservatoire national Séance du 10 juin à 19h 30.

 

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