LE SOLITAIRE

LE SOLITAIRE d’ Eugène Ionesco mise en scène de Jean-Louis Martinelli.

 

121265ionescoune34818.jpgNe pas agir, ne pas penser, ne pas se lier d’amitié ou d’amour, c’est le luxe que se permet le personnage de Ionesco dans « Le Solitaire », son unique roman.

L’homme a fait un héritage inattendu, il est riche, il quitte sa chambre d’hôtel et son travail qui ne lui apportent aucune satisfaction, il peut vivre comme il veut. Et lui, l’homme sans désirs, s’achète un appartement dans une banlieue proche de Paris, entre une avenue bruyante et une ruelle provinciale. Il peut choisir, tantôt l’agitation de l’une ou le calme de l’autre. Il a ses habitudes au petit restaurant le plus proche. Sinon, il reste là, dans sa chambre, à moitié habillé. Il se dit que s’il pouvait philosopher, il saurait beaucoup de choses. Mais il vaut mieux s’abstenir de philosopher si on n’est pas un grand philosophe. Alors il s’abstient.
La serveuse du restaurant fait un passage dans sa vie , elle le quitte vite, car comment vivre avec quelqu’un qui ne vous parle pas. Il sera donc seul. Et il revient à sa non vie .Il n’a même pas peur de la mort puis qu’il ne sait pas ce que c’est. L’alcool parfois fait s’entrouvrir le ciel pesant qui borne sa vie. Après quelques verres il entend et voit des choses étonnantes. La petite banlieue calme devient un territoire d’émeute et de révolution. Parfois il voudrait y prendre part, mais personne ne l’écoute. Mieux vaut alors rentrer chez lui, retrouver cette chambre et attendre le jour où le ciel s’ouvrira enfin et lui donnera envie d’aller vers cette lumière inconnue qui ressemble peut-être au matin du monde ou à l’innocence de l’enfance.
Un très beau texte. Ce solitaire, frère de l’homme du Terrier de Kafka ou de l’homme du sous-sol de Dostoïevski, ces hommes qui se refusent à la vie mais attendent un signe qui les ferait croire, nous fait découvrir une autre facette de Ionesco.
L’adaptation , la mise en scène, l’interprétation nous font entendre cette si totale solitude . François Marthouret qui n’a pas l’âge du personnage de Ionesco dont le renoncement au monde alors qu’il a à peine 40 ans,  est beaucoup plus troublant. Mais son corps, ses étonnements, ses colères, nous disent autre chose sur l’homme qui n’en finit pas de s’interroger sur l’agitation vaine des autres hommes.

Françoise du Chaxel. .

 

Théâtre de La Madeleine,19 rue de Surène, 75008, 01 42 65 07 09, jusqu’au 31 juillet.

 

 

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