La Casa de la Fuerza

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  Angelica Liddell , bien connue en Espagne, l’est moins en France où elle a seulement présenté un spectacle au Centre dramatique de Bordeaux il y a quelques années. Comment parler de ce spectacle en espagnol surtitré ( plutôt bien ) qui dure plus de cinq heures avec une pause de dix minutes et une autre d’une demi-heure vers une heure et quart du matin? Sans être réducteur, sans tout raconter- ce qui est impossible, puisqu’il n’y a pas vraiment de scénario et qu’il participe autant de ce que l’on a coutume d’appeler « performance  » et « installation » dans les musées d’art contemporain, que d’un spectacle théâtral au sens habituel du terme
   Essayons cependant de vous en donner un idée juste, ce qu’ aucune  vidéo ne pourra vraiment faire, pour que vous ayez aussi envie de le voir. Même si nous avons des réserves, il y a- malgré quelques passages à vide- une telle force de provocation, une telle liberté de ton, un tel manque de pudeur physique, qu’il est impossible d’y être indifférent: l’émotion et les sentiments personnels jouent un drôle de ballet  avec la simulation. En tout cas, on ressort de là aussi sonné( au meilleur sens du terme ) qu’aux premiers et éblouissants spectacles de Bob Wilson,  Pina Bausch ou Tadeusz  Kantor, auxquels Angelica Liddell fait ouvertement référence.
 La scène est nue: il y a juste  un petit avion d’enfant, rose bonbon, une petite table au plateau en stratifié avec quelques canettes de bière,deux cagettes sans doute pleines aussi de bières, un canapé et une vingtaines de fleurs en pot, un tas de citron, et attendant sur le côté, trois jeunes femmes en robe longue: rouge, bleue et noire; dès la première minute, on a repéré Angélica Lidell, en noir, une véritable boule d’énergie qui tient à elle seule tout le spectacle.
 Une petite fille arrive dit quelques mots et monte dans son avion  qu’elle fait avancer en pédalant…. Puis les deux autres jeunes femmes enlèvent leur slip blanc, et appuyés sur leurs chaises renversées montrent leur sexe, et Angélica Liddel au micro raconte ses expériences amoureuses, crûment, sans, et,  avec- comment dire les choses autrement – aucune pudeur. Du genre: Un soir il m’a filé une raclée en me disant: avec tout ce que tu m’as fait, tu l’as bien mérité ».  » On confond si souvent le respect et la soumission ».  » J’ai désiré ne plus aimer mais quelle plaie d’être seule! J’ai besoin d’aimer « . Les phrases tapent sec et juste: on n’est pas dans la frime ou le faire semblant. C’est un beau texte qui est d’une autre classe que celui de Virginie Despentes…
   « L’impudeur m’a offert une liberté brutale. Rompre la barrière de la pudeur suppose un effort »,remarque la jeune auteur- metteuse en scène qui avoue convoquer à nouveau des sentiments qu’elle a surmontés. Les jeunes femmes s’embrassent ensuite goulûment sur la bouche, tout en continuant à s’envoyer des bouteilles de bière.
Puis un orchestre de  six mariochis, costumes et vaste chapeau noir accompagnent Angelica Liddell qui hurle au micro:une chanson populaire: « C’est la faute à l’amour, j’y peux pas grand chose. »…Les musiciens jouent et chantent une drôle de chanson sur la mort puis s’en vont, pour ne réapparaître qu’au moment du salut final, histoire sans doute de montrer qu’on peut rester entre femmes ; elles les embrassent et leur font des signes d’adieu, pendant que deux tubes fluorescents blancs font des efforts désespérés pour ne pas clignoter.

 Elles regarnissent la tables de bouteilles de bière qu’elles boivent en silence pendant plusieurs minutes. Exaspérant? Non, cela sonne tellement vrai que l’on regarde tous fascinés, alors qu’il n’y a précisément pas grand chose à voir si l’on se réfère aux normes théâtrales traditionnelles.  Angelica Liddell a une façon magistrale et bien à elle de savoir gérer le temps.
Seuls quelques  spectateurs s’enfuient discrètement… au moment où où les jeunes femmes se dénudent les seins sur des morceaux de Bach joués par Glenn Gould. C’est, bien sûr, réglé au centimètre, et les lumières très douces donnent un côté onirique aux images superbes conçues par Angélica Liddell. On entend au loin les cris des spectateurs du match de la finale de foot dans les café proches de la place des Carmes…

  Les fâcheux remarqueront sans doute qu’il y a du Pina Bausch dans l’air; bon, et après, c’est tant mieux, et la grande dame aurait sans doute été ravie des propositions visuelles de la jeune Espagnole!
  Un violoncelliste-chanteur italien l’accompagne quand elle raconte une histoire d’amour à Venise qui a fort mal tourné où elle radicalise son choix .Elle s’implique avec lucidité sur le plan émotionnel quand elle revient sur cet épisode douloureux de sa vie, dont elle a tiré un journal intime à titre d’exorcisme. Pas de tricherie: c’est ce qui fait la force de son texte; on pense bien sûr aux récits de Catherine Millet qu’elle a sûrement lus. » Parce que j’étais tombé folle amoureuse d’un autre, je m’étais définitivement séparée du seul homme qui m’ait jamais aimé. J’ai commencé à entailler mon corps pour qu’il le voie ». (…) Il a commencé à me cogner pas physiquement mais n’empêche cela fait très mal ».
  Ce qu’Angélica Liddell fera effectivement plus tard dans le spectacle, en recueillant le sang qui coule de ses genoux sur des linges blancs qu’elle offrira à ses compagnes. Une infirmière viendra sur scène pour leur faire des prises de sang qu’elle recueillera dans de petits tubes qu’elles feront ensuite calmement couler sur leur longues chemises blanches. Cette fois c’est du Gina Pane dqui est dans l’air mais ma voisine  ne semblait pas bien supporter la chose et voulait à tout prix sortir…
Sur un petit écran défilent des images de la guerre à Gaza qui avait justement lieu quand Angélica était à Venise avec son amoureux, et qu’elle photographiait ( dit-elle), tout en essayant d’y voir plus clair dans ses sentiments. La mort en direct, mais,  constate-t-elle avec amertume: le sexe choque plus que la guerre. Et comme pour mieux enfoncer le clou, si l’on peut dire, le violoncelliste joue allongé un extrait du fameux Nisi dominus de Vivaldi… pendant qu’elle lui donne à manger quelques cuillers de tiramisu dont l’origine du nom a donné naissance à une violente dispute avec son compagnon.

  Et elle avoue l’impossible: « Plus personne ne désirait mon corps… Chacun est seul avec sa force et sa résistance… j’étais devenue une pute gratuite… Quand tu n’as pas d’amour véritable,et que tu n’as plus vingt ans, tu prends n’importe quel succédané d’amour ». Quitte à être bonne par naïveté ou par auto destruction à vouloir supporter n’importe quel viol vaginal ou anal, et accepter de recevoir la nouvelle raclée de sa vie jusqu’à « te faire passer la joie de vivre »! Pourquoi tant de malheur comme accepté lucidement?
Douceur, humiliation, souffrance,douleurs physiques et morales, sens aigu de la mort, résistance individuelle, Angélica Liddell dit tout cela comme dans une sorte de rituel qu’elle a dû , en tant que femme construire patiemment  Jusqu’à l’explosion finale:  » « Je me fous des Palestiniens, des Juifs et de tous ces putains de théâtreux. Et elle raconte ses petits voyages sexuels grâce à la webcam:  » Ils jouissent, je jouis . quand tu as pris des raclées, mieux vaut pratiquer le non-sentiment; je suis une bolchévique de la chatte. Si je suis exclue de l’amour, j’ai le droit de me détester ». J’aimerais tuer, dit-elle, allongée sur la scène avec ses deux compagnes et le violoncelliste. « L’opinion nous divertit, la pensée nous emmerde. La souffrance est un choix ». Autant dire, on l’aura compris,  qu’elle ne mâche ni ses mots ni ses gestes.

  Les trois jeunes femmes  font rouler un bloc d’argile rouge d’un mètre cube d’où elles extraient quelques boules pour en faire de très petites figurines dans un silence complet qu’elles posent sur le bord de vieux canapés trois places qu’elles ont transportés elles-mêmes, et qu’elles enlèveront encore toutes seules une demi-heure plus tard. On est bien dans la performance, au sens artistique et, comme c’est le plus souvent le cas, au sens physique. du terme. En robe blanche, les trois jeunes femmes cassent des bouquets de fleurs sur les canapés puis vident une vingtaine de sacs de charbon pour en former un tas au centre de la scène, tas qu’elles étaleront ensuite consciencieusement avec des pelles ad hoc vers les coulisses. Duchamp pour les pelles et Beuys pour le charbon, auraient été contents…
  Entracte: il y a sur scène maintenant onze croix de bois rouges- souvenir kantorien?- et une carcasse de voiture sans portes aux vitres explosées d’où surgissent des brassées de fleurs, et sur la droite un vieux canapé. Chansons populaires espagnoles: deux jeunes femmes enceintes dont l’un en mini-jupe pailletée racontent les violences faites à des centaines de très jeunes femmes mexicaines en particulier dans l’Etat du Chicahuahua: viols en série, tortures et mises à mort, dont les auteurs ne risquent pas grand chose. Cela part sans aucun doute de bons sentiments mais c’est sans doute la partie la moins intéressante du spectacle…
Ensuite il y a, comme un retour final, à quelque chose de plus théâtral, quelques répliques des Trois Soeurs, et, de nouveau, de la  musique de Bach ; un colosse aux épaules et bras impressionnants entre alors en scène et  renverse la carcasse de la voiture, après avoir soulevé une grosse bille de pierre. La lumière descend lentement et  la lente descente aux enfers imaginée par  Angélica Linddell est accomplie: les jeunes femmes , éreintées, saluent et la moitié environ des spectateurs qui sont restés leur font une longue ovation. ll est trois heures et quart: coïncidence, c’était aussi l’heure de la fin du fameux Regard du Sourd de B. Wilson au Festival de Nancy, il y a de cela bien longtemps…

  Voilà: sans doute trop vites dites, quelques unes des images d’un  spectacle exceptionnel qu’il faut savoir mériter, en oubliant quelques faiblesses…A mi-chemin, on l’a dit entre une performance/ installation plastique, le spectacle est sans doute trop long,  et la dernière partie d’une demi-heure seulement aurait pu être abandonnée. Mais quelle vitalité, quelle intelligence, quelle beauté visuelle et sonore! Il y a un signe qui ne trompe pas: le public est resté jusqu’au bout, malgré la  durée du spectacle, d’une attention remarquable. ce n’est jamais ni ennuyeux ni vulgaire et  Vincent Baudriller a eu raison d’inviter Angélica Liddell. Essayez absolument de le voir tel qu’il est aux Carmes dans la douceur de la nuit d’Avignon. Vous ne le regretterez pas, ou alors n’hésitez pas à nous le dire!

Philippe du Vignal

 Attention: jusqu’au 13 juillet inclus seulement, spectacle en espagnol surtitré vu le 11 juillet. Cloître des Carmes. Festival d’Avignon.

  


Archive pour 12 juillet, 2010

King Kong Theorie


King Kong Theorie de Virginie Despentes mis en scène de Cécile Backès.

On connaît depuis longtemps Virginie Despentes et ses revendications féministes déclinées jusqu’à plus soif; ce King Kong Theorie, paru en 2006, en  est le nouvel opus; et c’est Cécile Backès qui en fait un solo: une jeune femme réfléchit à haute voix sur la place que la société contemporaine veut bien lui accorder plus et donc en faire un être à part, les hommes, gardant pour eux le pouvoir, et bien entendu l’argent,  nerf absolu de la guerre entre les sexes . Virgine Despentes rappelle avec cruauté les rôles attribués à chacun des deux sexes et dénonce avec férocité ce consensus mou, universellement admis. Exemple entre mille: le linge sale que Sartre confie gentiment à son  castor préféré.
Et il y a de belles phrases cinglantes d’ironie, notamment à propos d’un viol collectif dans une voiture. Habile dialecticienne, Virginie Despentes fait flêche de tout bois et appelle une chatte une chatte. C’est évidemment très cru mais jamais vulgaire, souvent drôle, même si Virginie Despentes ne se lasse pas de répéter en boucle ce que l’on a bien compris au bout d’une quinzaine de minutes. mais on écoute, même dans la torpeur d’un fin d’après-midi Qu’elle se rassure, ses collègues écrivains masculins en font souvent autant.
Du côté de la mise en scène, on comprend mal où Cécile Backlès veut aller, et l’ensemble reste assez approximatif: on a l’impression qu’il y a un surlignage permanent dans la direction d’acteurs, comme si le public n’était pas tout à fait capable de comprendre intégralement la pensée de Madame Despentes, où il y a désolé, quand même  pas mal de facilités et de lieux communs.  Salima Boutebal  possède un beau phrasé mais débite parfois son texte sans beaucoup de conviction. Et le spectacle va ainsi cahin-caha pendant une petite heure avec des moments  où le texte est dit au micro, on se demande bien pourquoi vu la dimension de la salle… et puis s’arrête subitement!  Quant au costumes enfilés les uns sur les autres d’une laideur provocante, et les poils de trente centimètres sous les aisselles de l’actrice, mieux vaut oublier…. Alors à voir? Si vous avez un vieux reste de passion attendrie pour Virginie Despentes, pourquoi pas? Mais il y avait sûrement une façon plus fine et plus radicale à la fois d’adapter pour la scène ce  King Kong Theorie ( sans accent sic). Voilà vous êtres prévenus. Prenez soin de vous et buvez beaucoup d’eau. Ce soir, nous allons voir le spectacle de Jean Lambert-wild puis  , dans la cour d’Honneur, celui de Marthaler tant décrié: donc à suivre. Et merci de votre fidélité, à la fin de la semaine Edith Rappoport prendra le relais avec Evenyne Loew et Christine Friedel.
Philippe du Vignal

La manufacture, 2 rue des Ecoles Avignon  jusqu’au 27 juillet

Le roi s’amuse

Le Roi s’amuse, de Victor Hugo, mise en scène de François Rancillac

 

roi.jpgVictor Hugo a écrit sa pièce pour faire briller de grands acteurs dans des situations qui eurent, en 1832, une résonance politique hautement subversive. Elle fut interdite par arrêté ministériel dès le lendemain de la première représentation, ce qui a profondément ulcéré l’auteur – on ne le comprend que trop, c’était un long travail et des moyens d’existence confisqués ! – mais ce qui nous a valu aussi l’écriture d’un flamboyant manifeste publié désormais en préface inséparable de l’œuvre.

 

En voici le final qui donne le ton : « Le poète parlera lui-même pour l’indépendance de son art. Il plaidera son droit fermement, avec gravité et simplicité … Il réussira, il n’en doute pas. Quand cela sera fait, quand il aura rapporté chez lui intacte et inviolable sa liberté de poète et de citoyen, il se remettra à l’œuvre de sa vie. Il a sa besogne à faire, il le sait et rien ne l’en distraira … Le pouvoir qui s’attaque à nous n’aura pas gagné grand chose à ce que nous, hommes d’art, quittions notre tâche consciencieuse, tranquille, sincère, profonde, notre tâche du passé et de l’avenir, pour aller nous mêler offensés, indignés, sévères, à cet auditoire irrévérent et railleur qui, depuis quinze ans, regarde passer, avec des huées et des sifflets, quelques pauvres diables de gâcheurs politiques, lesquels s’imaginent qu’ils construisent un édifice social parce qu’ils vont tous les jours à grand peine, suant et soufflant, brouetter des tas de projets de loi des Tuileries au Palais Bourbon et du Palais Bourbon au Luxembourg ! » Ne serait-ce que par solidarité avec Hugo, cela donne furieusement envie de voir la pièce, non ?

 

François Rancillac a eu la bonne idée de la créer dans le cadre du château de Grignan, en plein air. Un lieu magnifique qui accueille chaque été une production, devant la grande façade du château et ses terrasses, austères, toutes blanches, encerclées par le bleu sombre touffu, à perte de vue, des champs de lavande. Ce n’est pas une image de dépliant touristique, ce n’est pas une drogue hugolienne qui agit, c’est bel et bien la réalité de Grignan. L’espace est démesuré et ouvert, mais le rapport au public reste vraiment bon car la scène a été bien conçue, en demi-cercle, elle s’avance au milieu d’un gradin en hémicycle à taille humaine. On voit et on entend bien de partout. La scénographie de Raymond Sarti – sol noir blazonné, lignes pures – fait passer de très astucieuse manière d’un lieu à l’autre. Les costumes à l’unisson de Sabine Siegwalt, en rouge et noir, très finement travaillés, revisitent l’histoire avec justesse et fantaisie. Comme l’a fait le mouvement romantique en son temps, elle invente une mode.

 

La pièce s’ouvre sur les amours du roi François 1er, présenté comme un jouisseur hédoniste, consommateur impulsif, sans aucune préoccupation pour son royaume, entouré d’une joyeuse équipe de « mignons », tout aussi inconscients et cyniques. Saint-Vallier, gentilhomme resté noble et droit, jette une solennelle malédiction sur le roi et sa cour décadente. L’intrigue se noue ensuite autour de Triboulet, bouffon du Roi, difforme au physique, lucide au moral, amèrement complaisant de par sa fonction. Triboulet a une fille qu’il adore, belle, pure, pourvue de toute l’intelligence du cœur possible. Il croit pouvoir la protéger des miasmes du temps en l’enfermant à double tour … hélas, il ne fera qu’être cause de moult catastrophes.

 

Les comédiens, rassemblés et dirigés de main de maître par François Rancillac, portent le propos avec force dans des rôles qui n’admettent pas la demi-mesure. La versification semble naturelle, cadencée et fluide, elle sonne haut et clair. C’est une belle prouesse, aussi éblouissante qu’une acrobatie de haut niveau réussie avec aisance.

 

Le chœur des « mignons » autour de François 1er est servile et immoral à souhait. Le couple père-fille, Linda Chaïb et Denis Lavant, est vraiment formidable. Denis Lavant avec son Triboulet, non pas laid mais décalé, l’air « venu d’ailleurs », avec cette inquiétante étrangeté qui a tant fasciné les romantiques, cette originalité anti-bourgeoise qu’ils ont recherché partout. Il a un jeu très physique, très intense, très généreux, qui emmène loin, du côté du rêve. Quant à Linda Chaïb, elle réinvente cette vierge ingénue de 16 ans en proposant une jeune fille qui n’a pas froid aux yeux, absolument crédible aujourd’hui. Simple, droite, sans aucune mièvrerie, elle rend limpide l’hymne à l’amour et le retournement du quatrième acte pourtant bien improbable. Le couple est absolument convaincant et émouvant, parfaitement distribué. Florent Nicoud en François 1er n’a peut-être pas toute l’autorité royale, mais il a une séduction royale. Yann de Graval en Saint-Vallier est noble au premier coup d’œil, et au dernier d’ailleurs, puisqu’il réapparait au final en médecin urgentiste plus vrai que nature. Agnès Caudan en Dame Bérarde, Charlotte Ligneau et Baptiste Relat, en Maguelonne et Saltabadil, campent leurs personnages avec la grande vérité et l’engagement sincère que requiert le mélodrame populaire.

 

Au final, François Rancillac nous ramène tout simplement, avec un art raffiné, aujourd’hui : un père qui cherche du secours, qui appelle un médecin, pour son enfant en train de mourir dans ses bras. Un père désespéré de son impuissance.

 

Un beau spectacle « grand public » pour partir toutes voiles dehors sur le navire Hugo.

 

Evelyne Loew

 

Jusqu’au 21 août au Château de Grignan dans la Drôme.

Le spectacle sera repris au Théâtre de l’Aquarium, puis en tournée en Suisse et en France.

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