Satellites Quand la lune se lève Part 2. Festival d’Aurillac
Satellites Quand la lune se lève Part 2. Illimitrof’ Company
Cela se passe dans le haras d’Aurillac, à la périphérie de la ville, tout près du Géant Casino , du magasin But et du Centre médico-chirurgical, survolé par une ligne à haute tension et pas très loin de l’ aéroport. Comme de plus, les bâtiments contemporains du haras sont d’une laideur à couper le souffle, vous comprenez vite qu’il ne s’agit pas d’une endroit idyllique. A l’entrée, de charmantes hôtesse chinoises remettent à chaque spectateur, un casque audio avec un visière représentant un visage à l’envers photographié en noir et blanc. Par politesse, on ne pose pas de questions. On vous invite ensuite à pénétrer dans le haras.
Il s’agit « d’un parcours, performance vivante, plastique et déambulatoire occidentalo-chinois » ( sic). » A travers un parcours émotionnel, soutenu par un effet de concentration auditive ( auido-guidé) vous serez propulsés dans une tentative de rencontre profonde entre deux cultures duettistes. Bertrand Dessane cherche inlassablement depuis vingt ans à nous faire sentir cette urgence de rapprochement culturel. Ici dans satellites 2 il pousse l’expérience à l’extrême, avec un acteur chinois face à un acteur occidental qui va tenter de se comprendre et de s’identifier » ( sic). En fait, si l’on résume: quelques petits textes insignifiants dits dans le casque qui, au bout d’un quart d’heure , commence à faire mal à la tête, quelques passages dans des tentes regroupées où il ne se passe strictement rien. Un petite carte que l’on vous remet et avec laquelle vous devez vous retrouver un idéogramme de traits inscrits avec de la farine blanche sur un cercle de terre dans le manège. Mais comme on ne donne aucune explication, tout le monde se trompe sur le sens envers/endroit du cercle et l’exercice tourne court… Ensuite le groupe de quarante personnes est scindé en deux, et celui auquel j’ai l’honneur et l’avantage d’appartenir est prié d’assister à une sorte de rituel auquel se livre l’acteur chinois dans une tente où il est enfermé. Rituel qui est la copie conforme ou presque d’une performance dans un jardin public l’après-midi du même jour; comme c’était gratuit, le public n’a rien dit mais s’était enfui vite fait dès la fin. On est prié d’entendre quelques uns des célèbres versets bibliques: » Il y eut un soir, il y eut un matin… dits par l’acteur occidental; on ne voit que l’ ombre de l’acteur chinois jusqu’au moment où il déchire des cloisons de papier. Quelques petites promenades toujours guidées par les hôtesses chinoises plus loin, nous nous retrouvons devant deux hexagones de tissu blanc seulement éclairées par deux lampes de poches où l’acteur chinois effectue une danse. C’est bien le seul instant où il se passe quelque chose! Après un nouveau passage dans une tente, devant une table où deux couverts sont disposés sur une table nappée de rouge: une assiette avec des couverts et en face, un bol avec des baguettes. Un Bible ficelée et en face Le livre du Li Jing. On vous donne une enveloppe rouge avec un petit message identique pour tous les spectateurs. Bonjour les symboles…. Et tous aux abris! Plus vain, plus prétentieux, plus inutile, malgré les moyens techniques mis en œuvre. On peut se demander pourquoi et comment des choses aussi navrantes ont lieu dans le cadre du Festival officiel.Reste à comprendre comment et pourquoi la chose a réussi à atterrir jusqu’à Aurillac.
En tout cas, si vous la trouvez sur votre chemin, fuyez, fuyez: cela vous évitera de perdre une heure et demi de votre précieuse vie! Même si l’on vous propose de changer d’identité, puisque le spectacle se présente comme l’histoire d’un homme qui partage sa vie entre Occident et Chine, ce que l’on vous montre tient de la supercherie. Heureusement, le public- aucun jeune ou presque- n’a pas l’air dupe! C’est plutôt rassurant.
Philippe du Vignal
Spectacle vu le 20 août au Haras national d’Aurillac.
trouvez comment JM est parti en chine l’année dernière et vous aurez une partie de vos réponses…
amicalement