Olivier de Benoist


Olivier de Benoist, texte et mise en scène  de l’auteur.

olivierdebenoist.jpgCela se passe au Point Virgule,  créé en 75 par Martin Lamothe et Gérard Lanvin dans le Marais , et dévolu aux monologues de comiques et qui a vu défiler, entre autres et excusez du peu : Coluche, Palmade, Bigard, Vannier… Olivier de Benoist perpétue la tradition de cet humour en solitaire à la fois vachard et bon enfant, et qui fait la part belle à la langue française. Jeux sur les mots, jeux avec les mots, le tout arrosé d’un cynisme  et d’une férocité sans scrupules . Au deuxième, voire au troisième degré: rien n’arrête notre homme une fois lancé.
Dès la première minute, on sent qu’Olivier de Benoist possède , côté diction et gestuelle,un solide métier: avec une intelligence et un sens du plateau exemplaire, il sait s’emparer d’un public comme peu d’acteurs savent le faire, et s’arrêter au moment où les choses pourraient facilement déraper… Ce qui est sans doute la marque de fabrique des grands humoristes. Et , c’est pendant une heure, un feu d’artifice verbal absolument remarquable qui participe à la fois d’Aristophane, de  François Rabelais mais aussi de Blaise Pascal, Guy  Bedos et Raymond Devos, et surtout Pierre Desproges .
Il y a à la fois dans ce petit spectacle une virulence dans le texte et une empathie avec le public qui sont vraiment très rares… Bon, cela ne fait pas toujours dans la dentelle – et le second degré rejoindraient parfois le premier s’il n’y avait ce ton désanchanté et peersifleur à la fois, et quelques coupes ne nuiraient et pas- mais cela tombe bien, puisqu’il s’agit d’une mise en abyme des rapports hommes/ femmes. du genre:  » Quand on fait l’amour à deux, on perd 300 calories, seul, je devrais en perdre 150! »   Ou ce genre d’aphorisme:  » Je n’ai aucun à-priori sur la banlieue: je sais seulement que c’est loin et dangereux ».
Comme Olivier de Benoist a aussi dans son sac quelques remarquables petits  tours de magie,-histoire de marquer une pause dans ce délire verbal- l’heure passe sans que l’on s’en aperçoive, et il a une façon bien à lui d’emmener le public là où il veut. La fin du spectacle piétine un peu mais le dernier  tour de magie avec  l’apparition d’un poisson rouge dans un bocal,  est tellement réussi qu’on lui pardonne volontiers… Alors à voir? oui, absolument. On fait la queue dehors, on est mal assis , c’est un peu tard dans la  soirée,  mais quel régal!

Philippe du Vignal

Théâtre du Point Virgule, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie à 21h 30

 

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