La Puce à l’oreille

La Puce à l’oreille.de Georges Feydeau mise en scène de John P. Kelly, traduction de  David Whitely

afleainherear.jpgCette nouvelle traduction en anglais canadien  de l’œuvre de Feydeau capte parfaitement  l’esprit à la fois  chaotique et ordonné, et débridé de la farce française. L’Hôtel du Minet Galant devient Le Château des Chasseurs de phoques aux sonorités étranges, et le beau Monsieur Rugby, le Britannique  tombeur de dames, devient le bucheron québécois mal léché « Ti-Coq » qui se promène en hurlant « Tabernac! »  et que personne ne comprend à cause de son accent québécois.

  Le nombre d’accents différents, dont certains étaient vraiment difficiles à situer., prête parfois à confusion. Mais les comédiens s’efforcent de parler avec leur propre version de l’accent  « britannique »  puisque, pour les Anglophones, si on voulait  retrouver l’ambiance de Feydeau, il fallait s’imaginer dans une farce britannique, genre Alan Ayckbourn… un auteur  qui s’est beaucoup inspiré de  Feydeau. Une véritable gymnastique mentale et physique. Quelques  comédiens étaient  peu habitués à ce genre de course effrénée pendant trois heures, (le théâtre anglophone ici ne se joue pas du tout dans ce style) mais le metteur en scène a su prendre en main son équipe et  transformer  ces quatorze comédiens en une seule machine bien huilée qui a soutenu le rythme jusqu’au bout. Travail presque miraculeux, vu la difficulté de l’entreprise.   

flea226384621std.jpgA l’acte II, on atteint le  paroxysme de la folie. Tout se passe à  cet hôtel des rendez-vous galants dit « des  chasseurs de phoques » où les clients claquent les portent, filent dans les couloirs, montent les escaliers, surveillent leurs femmes et évitent les maris jaloux. C’est la valse des cocottes avec des messieurs  à leurs trousses et le vieil ivrogne Baptistin qui fait l’amour… avec sa bouteille d’absinthe dans un lit tournant, ce qui permet aux amants de changer de décor en trois secondes. Un dispositif impeccable  pour éviter le  flagrant délit (en français dans le texte ). Un  merveilleux moment de folie et de bonheur. Les trois heures passent trop rapidement. M. Kelly sait nous fait rire et c’est trop rare de nos jours….

Alvina Ruprecht

Théâtre Gladstone, Ottawa,  jusqu’ au 30 septembre.

 

 


Archive pour 25 septembre, 2010

La Puce à l’oreille

La Puce à l’oreille.de Georges Feydeau mise en scène de John P. Kelly, traduction de  David Whitely

afleainherear.jpgCette nouvelle traduction en anglais canadien  de l’œuvre de Feydeau capte parfaitement  l’esprit à la fois  chaotique et ordonné, et débridé de la farce française. L’Hôtel du Minet Galant devient Le Château des Chasseurs de phoques aux sonorités étranges, et le beau Monsieur Rugby, le Britannique  tombeur de dames, devient le bucheron québécois mal léché « Ti-Coq » qui se promène en hurlant « Tabernac! »  et que personne ne comprend à cause de son accent québécois.

  Le nombre d’accents différents, dont certains étaient vraiment difficiles à situer., prête parfois à confusion. Mais les comédiens s’efforcent de parler avec leur propre version de l’accent  « britannique »  puisque, pour les Anglophones, si on voulait  retrouver l’ambiance de Feydeau, il fallait s’imaginer dans une farce britannique, genre Alan Ayckbourn… un auteur  qui s’est beaucoup inspiré de  Feydeau. Une véritable gymnastique mentale et physique. Quelques  comédiens étaient  peu habitués à ce genre de course effrénée pendant trois heures, (le théâtre anglophone ici ne se joue pas du tout dans ce style) mais le metteur en scène a su prendre en main son équipe et  transformer  ces quatorze comédiens en une seule machine bien huilée qui a soutenu le rythme jusqu’au bout. Travail presque miraculeux, vu la difficulté de l’entreprise.   

flea226384621std.jpgA l’acte II, on atteint le  paroxysme de la folie. Tout se passe à  cet hôtel des rendez-vous galants dit « des  chasseurs de phoques » où les clients claquent les portent, filent dans les couloirs, montent les escaliers, surveillent leurs femmes et évitent les maris jaloux. C’est la valse des cocottes avec des messieurs  à leurs trousses et le vieil ivrogne Baptistin qui fait l’amour… avec sa bouteille d’absinthe dans un lit tournant, ce qui permet aux amants de changer de décor en trois secondes. Un dispositif impeccable  pour éviter le  flagrant délit (en français dans le texte ). Un  merveilleux moment de folie et de bonheur. Les trois heures passent trop rapidement. M. Kelly sait nous fait rire et c’est trop rare de nos jours….

Alvina Ruprecht

Théâtre Gladstone, Ottawa,  jusqu’ au 30 septembre.

 

 

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