Oh! Les beaux Jours

Oh! Les beaux Jours de Samuel Beckett, mise en scène de Robert Wilson.

ohlesbeauxjoursautheatrelouisjouvetlandscapegallery.jpg   On connaît bien ce presque monologue, que Beckett écrivit en 61, autrefois magistralement interprété par Madeleine Renaud. Le texte, ce » long ruban de paroles » comme le précise le programme, comporte autant de didascalies que de bribes de discours. Et Beckett ,sur ce point d’une précision absolue! Willie parle, parle beaucoup, des souvenirs de sa vie mais aussi de ses lectures  et l’écrivain/metteur en scène a toujours surveillé de très près l’interprétation de son texte. Beckett disparu, comment s’ est débrouillé Bob Wilson?
  Il a conçu une sorte de rocher aux lames aigües noires , dont la vue est plus satisfaisante au parterre qu’au balcon où l’on voit un peu l’envers du décor qui n’a sans doute pas été conçu à l’origine à Milan pour une salle à l’italienne. Et il y a ces lumières changeantes en fond de scène dont Wilson s’est fait une spécialité jusqu’à l’auto-académisme. C’est très bien réalisé comme d’habitude, et souvent de toute beauté, comme si Wilson s’était d’abord fait plaisir à lui-même, comme depuis déjà longtemps en faisant de la belle image soutenue par d’impeccables effets sonores et vocaux.
   Oui,  mais… L’interprétation de la grande actrice italienne Adriana Asti et de Govanni Batttisti Storti ( Willie) sur le plan de la sensibilité et de la gestuelle comme des expressions du visage est tout à fait remarquable, malgré la direction d’acteurs un peu sèche de Wilson, en partie sans doute due au micro H.F. Là où cela va moins  bien, c’est quand certaines phrases  sont marquées d’un fort accent italien, ce qui nuit à la fois à la fluidité et même à la compréhension du texte, et c’est vraiment  dommage.
  Alors à voir? Peut-être davantage pour ceux qui veulent voir comment Wilson traite Oh! Les Beaux Jours; il y a en  effet un côté exercice de style irréprochable mais un peu agaçant, un peu académique, et  l’on aurait aimé un peu plus de sensibilité beckettienne.

Philippe du Vignal

Théâtre de l’Athénée-Louis Jouvet , jusqu’au 9 octobre.

 

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