Black Bazar

Black Bazar, d’après Alain Mabanckou, adaptation et mise en scène  de Modeste Nzapassara

photosiiblackbazarmodestenzapassara032.jpgUn immigré noir hébergé dans un foyer au métro Château d’eau, mais sapé comme un milord, vous ne trouvez pas ça, louche, vous ? Si ? Et bien, c’est exactement de ça dont il est question dans Black Bazar. Un spectacle qui nous invite à découvrir l’immigration « de l’intérieur », adapté du roman éponyme de l’auteur congolais Alain Mabanckou. C’est d’ailleurs un personnage de dandy congolais qu’incarne Modeste Nzapassara. Fessologue, c’est son nom (ça ne s’invente pas !) qui est autant obsédé par les costumes et les chaussures de grandes marques que par la croupe de la gente féminine. Mais ce fétichisme de l’élégance et cette adoration pour les belles formes en général ne sont qu’un miel destiné à faire passer une pilule plus amère.
Depuis qu’il se prend pour un écrivain, Fessologue conte ses petits moments de vie. C’est par ce biais qu’il nous fait partager le regard que nous, Français, portons sur les immigrés, mais aussi la vie de la communauté africaine à Paris ou le point de vue des compatriotes restés au pays. Haine, violence, racisme, communautarisme, préjugés, solitude, rien ne manque à l’appel. Pour autant, nul apitoiement dans ce monologue qui, au contraire, regorge de saveur et ne manque pas de piment.
Si notre écrivain en herbe a compris que « l’habit fait le moine », Modeste Nzapassara le met en application avec zèle et talent : seul en scène, il campe à lui seul toute la galerie de personnages qui font le quotidien de Fessologue : le voisin raciste, le compatriote qu’il côtoie au Gip’s, son ex-femme, une artiste peintre… Et l’on déambule à ses côtés dans ces endroits parisiens emblématiques comme le foyer pour immigrés  au métro Château d’eau, le marché africain de Château Rouge,  et la Porte de Vincennes où il a acheté sa machine à écrire. Comédie jubilatoire, truculente et fantasque, Black Bazar n’occulte pourtant pas le drame de la discrimination et de l’exil. C’est une pièce rare, dont il faut espérer qu’elle remportera du succès. Et pas seulement auprès de la communauté africaine:  ce n’est pas elle qui en a le plus besoin…

Barbara Petit

Au Lavoir Moderne Parisien (35 rue Léon 75018) jusqu’au 9 octobre 2010 du mercredi au samedi à 20h30.

 

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