Dernière station avant le désert


Dernière station avant le désert
de Lanie Robertson, mise en scène de Georges Werler.

dernier.jpgLanie Robertson est maintenant un dramaturge bien connu aux Etats-Unis, moins en France où, pourtant Georges Werler a déjà monté plusieurs de ses pièces. Nous sommes dans une station service, comme le dit le titre : au bord du désert, au milieu de nulle part. Un hangar délabré où s’accumulent des vieux pneus et où un bar sert exclusivement  à éponger la soif de Pete, qui ne boit pas que de l’eau.. C’est un gros bonhomme, sans doute pas très futé mais suffisamment quand même  pour sentir le danger et pour se faire respecter; il vit avec Sally, une belle plante, beaucoup plus jeune que lui. Il y a aussi, rescapé de la guerre du Viet nam, un jeune homme,  très choqué encore par toutes les horreurs qu’il a pu voir qui sert un peu à tout et à rien, dans la station service, puisqu’il n’y pas beaucoup de clients, et qui est vite bien sûr ,devenu l’amant de Sally..
Ce dont n’est, pas dupe Pete., contrairement à ce que croient les deux amoureux .Chaleur insupportable du Sud , huis-clos, sinistrose permanente: le cocktail est prêt pour un soudain embrasement de violence. Sally, sans que l’on comprenne vraiment pourquoi, pousse le jeune homme à abattre Pete, comme si le crime pouvait rester impuni. On ne vous racontera pas la suite, fort bien construite; en fait, l’on va apprendre que cette station service minable est en fait une sorte de centre de rééducation privé mais géré par l’armée américaine pour essayer de réinsérer ses anciens soldats paumés…. La trouvaille est astucieuse mais bon…Comme disait Sacha Guitry, les pièces de Scribe étaient bien construites mais on ne les joue plus; celles de Musset sans doute moins mais elles continuent à avoir du succès .Le trio: Vincent Grass/ Pete, Florence Muller/ Sally et Emeric Marchand/ le jeune homme, joue tout à fait bien et leurs personnages très crédibles, le décor sonne juste et le scénario habilement ficelé, trop peut-être:  l’on sent le rebondissement arriver à 130 kms à l’heure.  Et, au début du moins, on se laisse prendre un moment,  mais la mise en scène souffre d’un manque de rythme, comme si Werler s’était surtout préoccupé de mettre un climat en place sans se soucier vraiment de donner du corps et de l’énergie à la suite. Si bien que l’on reste un peu sur sa faim. Alors à voir? Oui, si vous n’êtes pas trop difficile et si vous avez envie de découvrir un auteur   américain dont la pièce n’a quand même pas les qualités de celles de Tennessee Williams…

 Philippe Duvignal

Théâtre du Petit Saint-Martin à 17 heures.

 

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